Cette étude, d'une durée de cinq ans, a aussi révélé que les mères d'enfants souffrant de hauts niveaux atypiques de dépression et d'anxiété avaient des antécédents de dépression.
L'étude a été réalisée au Canada par une équipe internationale de chercheurs de l'Université de Montréal, de l'Université Laval et de l'Université McGill, ainsi que de l'unité Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) en France, de l'Université Carnegie Mellon aux États-Unis et de l'Université College Dublin en Irlande.
« Dès la première année, il existe des indications selon lesquelles certains enfants sont plus à risque que d'autres de développer de hauts niveaux de dépression et d'inquiétude, a indiqué la première auteure Sylvana M. Côté, professeure au Département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal. Un tempérament difficile à cinq mois s'est avéré le plus important trait prédictif de la dépression et de l'anxiété chez l'enfant. »
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont évalué tous les ans un échantillon représentatif d'enfants d'âge préscolaire, de cinq mois à cinq ans. Les 1 758 enfants étaient tous nés au Québec et leurs mères ont fourni des renseignements lors d'entretiens étendus sur leur comportement et les membres de la famille.
« Nous avons découvert que la dépression chez une mère était le deuxième élément prédictif le plus important des problèmes de dépression et d'anxiété atypiques dans les années préscolaires, a souligné Dre Côté. Notre étude est la première à montrer que le tempérament du jeune enfant et la dépression maternelle peuvent mener à une trajectoire élevée de problèmes de dépression et d'anxiété avant d'entrer à l'école. »
« Il est important que l'on expérimente des interventions préventives auprès des jeunes enfants à risque de développer des troubles de dépression et d'anxiété, a ajouté Dre Côté. Les professionnels de la santé devraient cibler ces enfants à haut risque dès leur plus jeune âge, ainsi que leurs parents, pour avoir un effet à long terme sur leur bien-être. »