Voici, en bref, une conclusion détaillée de certaines expériences récentes vécues au Québec ainsi que plusieurs conseils pour favoriser une intégration harmonieuse des enfants atteints d’une déficience.
« L’intégration d’un enfant handicapé dans un service de garde lui fournit l’occasion d’explorer ses ressources personnelles et d’apprendre à fonctionner dans un nouveau milieu de vie avec des adultes et d’autres enfants. En plus de lui permettre de prendre sa place dans un service de garde, l’intégration lui donnera la possibilité de se développer et d’atteindre la plus grande autonomie possible ». (Ministère de la Famille et de l’Enfance, 2002).
L’objectif d’intégrer des enfants handicapés provient de la Politique du gouvernement du Québec en matière d’intégration et de la Politique d’intégration des enfants handicapés dans les services de garde du ministère de la Famille et de l’Enfance. Le défi est de taille pour les organisations telles que les services de garde, les écoles et les organismes offrant des services spécialisés ainsi que pour les parents, éducateurs spécialisés, etc. qui doivent s’ajuster à ces nouvelles trajectoires. Jusqu’à ce jour, au Québec, une étude effectuée auprès de 38 éducatrices en garderie a démontré que ces dernières montraient une attitude favorable concernant l’intégration des enfants avec déficience. Toutefois, leur approche est davantage motivée par des enfants présentant des troubles moteurs et auditifs que par des enfants ayant une déficience visuelle ou intellectuelle.
Obstacles
Différents obstacles se dressent devant cette intégration. De prime abord, il y a les locaux peu adaptés, les formations des éducatrices inadéquates, les obstacles organisationnels, le manque de confiance des parents envers les éducatrices, le manque de soutien, le climat de confiance non réceptif, le manque d’informations et de communication, le manque de moyens de transport, de soutien, etc.
Des recherches ont également conclu que certaines attitudes et croyances entourant l’intégration des enfants qui présentent une déficience constituaient un obstacle à l’implantation des programmes intégratifs.
« Des personnes qui ont participé pour la première fois à une équipe constituée à cette fin pensent souvent qu’elles seront à l’aise dans ce nouveau rôle. Après tout, il est relativement facile pour un médecin, un physiothérapeute, des parents ou d’autres soutiens de famille, un éducateur spécialisé et une éducatrice de se mettre d’accord sur le désir primordial de faire ce qui est le mieux pour l’enfant ».
(Howard et autres, 2001).
Les facteurs de réussite
Tous les principaux intervenants s’entendent pour dire que pour réussir une intégration avec un enfant handicapé, il faut s’assurer que toutes les interventions et tous les services dont il a besoin lui seront fournis. De plus, il faut également tenir compte que chaque intégration constitue un cas unique et doit nécessiter un processus qui lui est propre. Le service de garde se doit d’être également de grande qualité. Ces particularités appellent à des lieux adaptés, un programme éducatif basé sur le jeu, un esprit ouvert orienté vers la diversité, des rampes d’accès pour les enfants ayant une déficience motrice, une réorganisation de l’espace pour les enfants ayant une déficience visuelle ainsi que des approches différentes des éducateurs pour faciliter l’intégration et la participation des enfants handicapés. Naturellement, il faut miser sur l’étroite collaboration entre les divers partenaires appelés à jouer un rôle d’envergure dans l’intégration sociale de ces enfants.
Le soutien aux personnes de garde ainsi qu’une formation de base doivent être envisagés en allouant du matériel adéquat et du personnel supplémentaire ainsi qu’un appui à la direction du service de garde.
Le partenariat, essentiel à la réussite du projet, doit reposer sur un climat de confiance.
Aspect positif
La recherche fait ressortir que les résultats des enfants handicapés introduits en milieu intégratif s’avèrent supérieurs à ceux obtenus dans les milieux spécialisés. Ainsi, les enfants qui fréquentent des groupes intégratifs sont davantage favorisés dans leurs interactions sociales en plus d’être très bien acceptés (plus du quart) par leurs pairs sans déficience.
« À l’heure actuelle, bien que la recherche ait apporté un certain nombre de réponses concernant l’intégration des jeunes enfants avec déficience dans les services de garde ordinaires, le sujet est loin d’être épuisé. Aux États-Unis, par exemple, les chercheurs avouent ne pas avoir encore réussi à établir de critères solides permettant de déterminer si l’intégration est la meilleure solution pour tous les enfants et dans toutes les circonstances; de même, des pièces manquent encore pour juger rationnellement de la modalité d’intégration susceptible d’être la plus bénéfique pour tel enfant, dans telle circonstance. Au Québec, la recherche sur le sujet donne déjà quelques pistes d’intervention, mais il reste des recherches à faire, tant sur les adaptations nécessaires pour tenir compte des besoins particuliers des enfants et de leurs capacités à s’adapter et à s’épanouir dans un milieu de garde ordinaire que sur les modalités de collaboration à établir pour y arriver ».
Source : ministère de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille