L’ostéopathie est une médecine manuelle qui a pour principal but thérapeutique de rétablir la mobilité et les fonctions de l’organisme en traitant les causes des douleurs, des symptômes et des troubles fonctionnels. Pour cela, l’ostéopathe utilise la qualité et la finesse de sa palpation afin de déceler la position, la mobilité et la qualité des tissus.
L’objectif de l’exercice professionnel de l’ostéopathie est de remettre en mouvement les structures du corps (os, articulations, ligaments, muscles, tendons, organes, viscères, sutures crâniennes, etc.) qui sont en restrictions ce qui permet une libération de la circulation sanguine et lymphatique et favorise les échanges métaboliques entre tous les systèmes de votre corps. Ceci permet également de meilleures interrelations et régulations entre les différents systèmes du corps humain. Pour ce faire, le patient est toujours traité dans sa globalité.1
Ostéopathie est-ce que ça vient du mot os?
Non. Cela vient de la racine grecque « osteone » qui signifie structure et de « pathos » qui signifie douleur. Le champ d’intervention de l’ostéopathie englobe toutes les structures du corps (os, muscles, ligaments, organes, viscères, liquides, etc.).
Bébé durant la grossesse
Figure 1
Pendant la grossesse, le bébé n’est pas toujours en position fœtale (Figure 1). En effet, nous le constatons lors des échographies ainsi que pendant les traitements des postures intra-utérines, l’enfant retourne spontanément à sa posture.
Combien de bébés voit-on avec la tête sur le côté, le corps en banane, la tête en arrière?
Pendant la grossesse, il arrive que les bébés se retrouvent dans des positions dommageables pour leurs tissus. L’ostéopathe sera à même de retrouver cette posture et d’aider l’enfant à s’en libérer. Normalement, le bébé devrait s’enrouler en avant en position dite fœtale. (Figure 2)
Figure 2
À quoi peuvent ressembler les traitements?
Cela varie suivant l’âge de l’enfant, de sa condition et de la posture dans laquelle il était in-utéro. Plus l’enfant est petit, moins les compensations sont nombreuses et profondes.
Lors d’un traitement, l’ostéopathe propose au corps et lui il dispose, souvent les bébés vont montrer la posture dans laquelle ils ont été pris (car les tissus gardent l’empreinte en mémoire). En effet lors de la palpation et lors des tests, on remarque que ce sont souvent les mêmes zones qui semblent en difficulté, soit par manque de mobilité (mouvement), soit par manque de vitalité ou parfois même pour les deux raisons.
L’enfant peut pleurer pendant le traitement et donc exprimer ses émotions, qui diminuent ou s’arrêtent lorsque le relâchement total de cette posture survient. Il peut même parfois s’endormir.
On remarque qu’ils se mettent dans des positions assez bizarres et parfois extrêmes lors du traitement, positions qui ne peuvent être imputées à la naissance qui s’est déroulée tout à fait normalement. Ce qui amène, automatiquement, la réflexion suivante : « S’il ne s’agit pas du processus de la naissance elle-même (qui peut amener son lot de traumatismes), cela s’est donc passé AVANT (pendant la grossesse). »
À quoi servent-ils?
Un traitement en ostéopathie permet de retrouver les postures qui se sont imprimées dans les tissus, pour comprendre ce qui s’est réellement passé, et aider les tissus du bébé à éliminer des empreintes lésionnelles parfois accompagnées d’une composante émotionnelle très importante.2
Nous trouvons des cisaillements le long de l’axe central (de la tête au bassin), ou le travail crânien : cela peut générer des régurgitations, des problèmes de scoliose… Il peut y avoir aussi des blocs situés à différents niveaux dans le corps (cage thoracique, crâne, bassin) qui limitent la mobilité de l’enfant et qui l’empêche souvent d’avoir un développement neuromoteur harmonieux (le bébé se traîne sur les fesses plutôt que de faire du quatre pattes, marche avec les fesses relevées, ne marche pas, ne se tourne pas, ne tient pas assis seul…).
Il peut y avoir aussi des torsions dans la structure : le volume général du corps est comme un ballon, il peut se vriller et donc augmenter la pression en haut ou en bas. Suivant la torsion, cela peut aller jusqu'à créer des accolements. Nous travaillons les accolements entre le contenu viscéral (les organes) et le contenant pariétal (les enveloppes des organes).
Quelle que soit la zone travaillée, elle l’est toujours en inter connexion avec le reste du corps, d’où la globalité de cette technique.
Figure 3, posture pendant traitement
Les différents types de postures
Il existe 3 grandes familles de postures :
- Les tassements : par exemple, le bébé pas de cou, rigide, trop tonique, est souvent écrasé, tassé sur son axe central.
- Les inclinaisons latérales ou latéroflexion : la plupart du temps, le corps incluant la tête penche à droite ou à gauche; le médecin parlera de torticolis congénital ou de restrictions cervicales, mais c’est tout le corps qui est en torticolis d’où l'importance de travailler la tête avec tout le reste du corps (Figure 3)
- Les inclinaisons en arrière ou post flexion (à l’opposé de la position fœtale). Ces enfants pourront avoir un pli à la racine du nez, une veine bleue plus proéminente proche de l’oeil, des taches rouges sur la base du crâne ou sur les paupières… ou même une plagiocéphalie (tête plate)
Bien sûr, ces postures sont rarement pures, elles peuvent être combinées entre elles et mélangées avec des cisaillements, des torsions, des blocs… Le but de l’ostéopathe étant toujours la libération des tissus pour optimiser la mobilité et la vitalité.
Figure 4
Comment savoir si mon bébé est bloqué?
Observez
- la forme de la tête par-dessus et sur le côté : est-ce symétrique?
- ses yeux : a-t-il des taches sur les paupières? (angiome )
- son front : est-il cerclé? (Figure 4)
- le volume thoracique
Mobilisez-le
- Est-ce que la tête va des deux bords?
- Est-ce que les jambes bougent de façon égale?
Les bébés nés par césarienne
Une césarienne est souvent due à une mauvaise position du bébé. Un enfant né par césarienne aura quand même subi toutes les pressions intra-utérines, sans celles de l’accouchement vaginal. Il n’aura pas eu la stimulation du passage vaginal qui modèle le crâne et lance le mouvement crânien. Il est souvent plus tendu et son développement peut en pâtir.
J’espère que cet article aura répondu à vos questions. S’il en a soulevé d’autres, je suis à votre disposition pour y répondre.
2 Robert Rousse, ostéopathe