Dre Nathalie Stern soigne plusieurs enfants français et américains selon une approche médicale non conventionnelle : l'homéopathie. Mamanpourlavie.com a rencontré cette pédiatre avant-gardiste, lors de son séjour à Montréal en 2004.
« Depuis que j'ai suivi ma formation en homéopathie, en France, je soigne mes enfants et la majorité de mes patients avec ce moyen thérapeutique. Maintenant, je ne pourrais plus m'en passer! », lance cette pédiatre française, qui a complété sa spécialisation médicale à l'Hôpital Cornell de New York.
Dre Stern est une professionnelle de la santé, ayant un mode de vie et une personnalité dans le vent d'aujourd'hui. Pour elle, il va de soi de sortir des sentiers battus pour mieux soigner ses patients. « Lors de mes premières années de pratique en pédiatrie aux États-Unis, je trouvais que la médecine conventionnelle avait ses limites pour traiter des maladies mineures telles que les coliques et les poussées dentaires», raconte-t-elle. «Je savais que près de la moitié des médecins français faisaient appel à l'homéopathie, entre autres pour soulager de tels maux. Il a donc été naturel pour moi de me tourner vers ce moyen thérapeutique. »
Depuis ce temps, Dre Stern reçoit donc des parents à la recherche de soins homéopathiques, dans ses deux bureaux situés à New York et dans le sud de la France. Elle est l'une des rares pédiatres en Amérique qui ont osé se spécialiser en homéopathie. De plus, elle est l'une des seules professionnelles dans son domaine à être active des deux côtés de l'Atlantique. Cette situation lui permet de tirer profit des écoles de pensée américaine et française pour soigner ses patients. Elle répond actuellement à la demande de nombreux parents.
Les médicaments homéopathiques : très efficaces chez les enfants
L'homéopathie devient de plus en plus populaire auprès des parents puisque ce type de médicaments est naturel et il n'entraîne aucun effet secondaire, ni interaction médicamenteuse. Ce n'est pas le cas des médicaments conventionnels qui, de surcroît, agissent de manière plus agressive sur l'organisme des enfants. « L'homéopathie a la particularité de stimuler les mécanismes de défense naturelle des malades », explique Dre Stern. « Chez les enfants, les médicaments homéopathiques sont très efficaces puisque leur organisme a un potentiel d'autoguérison élevé. Leur organisme n'a généralement pas encore été affligé de traumatismes graves ».
Lors de ses consultations, Dre Stern personnalise les traitements de ses patients et cela, pour soigner une même maladie. En homéopathie, la prescription des médicaments tient en effet compte de tous les symptômes d'une personne malade. Or, les symptômes d'une maladie peuvent varier d'une personne à une autre.
À titre de pédiatre homéopathe, Dre Stern traite régulièrement des enfants aux prises avec des maladies mineures comme des otites, coliques, grippes, allergies, eczéma et troubles de digestion, du sommeil et de l'anxiété. « Lors de problèmes de santé passagers comme les poussées dentaires, les mères peuvent apprendre à soigner leurs enfants par elle-même, dès l'apparition des premiers symptômes, en consultant des livres en homéopathie et en leur administrant des complexes homéopathiques vendus en pharmacie », estime-t-elle. Dans le cas de maladies chroniques, Dre Stern recommande toutefois aux mères d'entamer un traitement homéopathique régulier auprès d'un professionnel de la santé dûment formé en homéopathie. « La plupart du temps, l'homéopathie diminue la fréquence des maladies chroniques comme les otites et les allergies », estime-t-elle.
Ne pas négliger la médecine conventionnelle
« Dans le cas de maladies graves comme la leucémie et le diabète, l'homéopathie ne peut pas complètement remplacer la médecine conventionnelle », fait remarquer avec insistance Dre Stern. « Dans le cas de maladies graves, l'homéopathie peut être envisagée seulement à titre de thérapie complémentaire. Elle ne peut pas se substituer aux traitements médicaux conventionnels de base. »
Par ailleurs, lorsque des maladies bénignes telles qu'un rhume dégénèrent en troubles plus sérieux comme une sinusite, la pédiatre suggère aux parents de faire appel à des traitements médicaux conventionnels tels des antibiotiques. Selon elle, les deux types de médecine sont nécessaires au système de santé. « Comme cela, on peut tirer profit des deux mondes pour mieux soigner nos enfants. »
Difficile d'être une mère qui travaille en France et aux États-Unis?
Dre Nathalie Stern relève le défi de travailler dans deux pays. Et elle en est très heureuse! En plus d'être une pédiatre homéopathe, la belle maman de 40 ans, à l'allure new-yorkaise, est la mère de Mia, 5 ans, et de Lucas, 12 ans. La conciliation travail-famille ne semble pas lui donner trop de fil à retorde. « Je suis une femme comblée puisque j'ai la chance de pouvoir m'épanouir aux niveaux personnel, familial et professionnel », lance-t-elle. « Une semaine par mois, mon mari (qui est chirurgien) et moi quittons le nid familial situé dans un village de campagne dans le sud de la France pour aller travailler à New York. Pendant notre absence, nos deux enfants vivent auprès de leurs grands-parents. L'été, ils nous suivent dans notre vie urbaine. »
« Nous sommes très privilégiés puisque tous les membres de notre famille semblent y trouver leur compte », enchaîne-t-elle sur un ton enjoué. « En France, mon mari et moi sommes près de nos enfants parce que nous n'avons pas des horaires de travail surchargés. Et c'est voulu ainsi. Une fois rendus à New York, nous retrouvons une vie de travail plus occupée et une certaine intimité amoureuse. Pour leur part, les grands-parents sont très heureux de passer du temps avec leurs petits-enfants pendant notre absence. Nos enfants sont très proches d'eux. Ils ne se plaignent généralement pas de notre départ. »
Une mère avec ses imperfections
La vie parfaite, vous direz-vous. Dre Stern prend conscience que peu de mères dans le monde ont le privilège de vivre cette vie jet set. La belle pédiatre demeure néanmoins simple et pas du tout prétentieuse. Elle avoue même ne pas être une mère parfaite. « Avant mes départs pour New York, je deviens plus stressée », révèle-t-elle. « Et lors de mon retour au bercail, il m'arrive d'en perdre des bouts. Quelquefois, j'oublie de payer la note de la cantine scolaire ou de préparer le met demandé pour le pique-nique de la classe. Cela dit, mes enfants ne semblent pas malheureux. Sinon, j'arrêterais d'aller à New York. »
Dre Stern est déjà demeurée au foyer avec ses enfants. « Ce rôle ne m'était pas du tout destiné. Mon mari est un meilleur cuisinier que moi! », lance-t-elle en riant. « D'autres mères assument beaucoup mieux que moi le rôle traditionnel de la femme au foyer et elles en ressortent avec de la valorisation. Pour ma part, je deviens malheureuse dans une routine trop stable. Quand je me retrouve avec mes enfants, j'essaie toutefois de leur offrir le meilleur de moi-même. Dans nos temps libres, on va souvent à la mer l'été, et l'hiver, on fait beaucoup de ski. » Dre Stern estime que ses enfants ne semblent pas être dérangés par ses départs fréquents du nid familial. « Leur routine à eux ne change pas radicalement puisque les grands-parents sont là pour la maintenir », explique-t-elle. « Leur situation n'est pas pire que celle d'enfants qui vivent la garde partagée. »
Des grands-parents au coeur de la vie familiale
« Si nous n'avions pas deux couples de grands-parents en santé, il serait impossible pour notre famille de vivre de cette façon », admet Dre Nathalie Stern. « Nous profitons donc des bonnes années pendant qu'elles passent! » Elle estime en effet qu'un nombre trop élevé de femmes se sacrifient au nom de la réussite financière, professionnelle et familiale. « Je sais que pour moi c'est facile de dire aux mères d'en faire moins », dit-elle. « Je tiens néanmoins à leur rappeler qu'il est important qu'elles trouvent un peu de temps pour elle. Trop de femmes sont actuellement en dépression parce qu'elles cherchent à être des superwomans. »
« Pour contrer ce phénomène de société, les mères doivent arriver à concilier le travail et la famille, en fonction de leurs propres aspirations », conclut la pédiatre. « Il n'est pas toujours évident d'en arriver à cet équilibre. Un fait est certain : les mères méritent elles aussi le bonheur. »
Pour en savoir plus sur l'homéopathie:
* L'homéopathie, l'enfant. Dr Jacques Boulet, Marabout, 143 pages, 2003.
Dernière révision mai 2006