Que l’on ait 20 ans ou 55 ans, l’amour est une émotion très particulière, et quand la souffrance nous amène à y renoncer pour diverses raisons, la perspective de rencontrer un nouvel amour peut nous terrifier. Alors, comment se comporter? Comment reconnaître que tout amour ne veut pas dire souffrance?
Un désir inconscient
« Aujourd’hui, la rencontre amoureuse est idéalisée, ardemment recherchée, constate le psychanalyste Gérard Bonnet, auteur de L’Irrésistible Pouvoir du sexe (Payot, 2001) et de L’Autoanalyse (PUF, 2010), mais cela ne signifie pas pour autant que l’on soit prêt, en réalité, à faire de la place à l’autre dans sa vie. » Autrement dit, elle viendrait au moins autant de notre désir inconscient que de notre propre volonté.
Ça se passe dans le corps
Selon Gonzague Masquelier, auteur de La Gestalt aujourd’hui, choisir sa vie (Éditions Retz, 2008), gestalt-thérapeute, avant d’aller vers une nouvelle rencontre, « il faudrait nettoyer les vieilles blessures de notre vie affective, toutes les émotions bloquées qui sont encore actives (tristesse, rancœur, colère) et qui nous empêchent d’accueillir l’autre ». Il ajoute que, parmi les toxiques du passé, se trouvent aussi, ce que l’on appelle en gestalt-thérapie, les introjections, c’est-à-dire les croyances erronées ou limitantes que nous avons héritées de l’enfance ou intégrées à la suite d’expériences malheureuses. « Cela va des généralités sur les hommes ou les femmes aux préjugés sur le couple ou la sexualité, en passant par des certitudes sur nos prétendus manques ou incompétences », détaille Gonzague Masquelier, qui estime que seule une prise de conscience de leur existence et de leur nuisance peut nous en libérer.
Une transformation
Selon Rose-Marie Charest, psychologue et auteure de La Dynamique amoureuse, l’alchimie du couple (Albin Michel, 2011), une vraie rencontre amoureuse entraîne toujours des bouleversements, extérieurs et intérieurs. Elle est puissamment transformatrice. « Il ne s’agit pas simplement d’un lien qui s’ajoute à tous les autres, mais d’une expérience de créativité : c’est un nouveau territoire à construire, qui empiète nécessairement sur les territoires individuels. »
Pas de recette magique
Bien sûr, il n’existe pas de recette magique pour faire surgir « le » partenaire. Mais, selon la coach Bénédicte Ann, créatrice du Café de l’amour et auteure de Le prochain, c’est le bon ! (Albin Michel, 2011), certaines règles sont à connaître. Dans son récent ouvrage, elle propose de suivre cinq étapes pour que cessent les erreurs de casting.
Les 5 étapes à suivre
1. Faire la paix avec son histoire amoureuse
Pour prendre conscience de ses entraves, deux questions clés à se poser : qu’est-ce que l’autre a emporté de moi en partant (confiance en soi, spontanéité, joie de vivre, etc.)? Et quels bénéfices cachés m’apportaient mes relations précédentes?
2. Assumer sa part de responsabilités
« Ai-je peur de souffrir? », « Ai-je peur de perdre le contrôle? », « Ai-je peur de me tromper une nouvelle fois? » S’interroger puis noter ses réponses permet de prendre la mesure de ses projections négatives dans la dynamique relationnelle.
3. Tenir compte de la réalité
Ne pas se raconter d’histoires (« Avec moi, ce sera différent »), tenir compte des signaux négatifs reçus (émotions, sensations, impressions), oser poser des questions directes (« Tu es divorcé? ») sont autant de façons de s’inscrire dans une démarche d’ouverture qui part du réel et non de ses fantasmes.
4. Définir son projet
Trois interrogations méritent d’être travaillées par écrit : – Qu’est-ce qui m’a ému (positivement) dans mes relations passées? – Quel type de projet ai-je envie de partager (fonder une famille, changer de mode de vie, préserver mon territoire)? – Pourquoi ai-je envie d’une relation? (Parce que je me sens prêt à aimer à nouveau, parce que j’aime la vie de couple).
5. Rencontrer quelqu’un de bien… pour soi
Votre partenaire cherche-t-il à rencontrer ou à construire? Est-il vraiment disponible? Quelle est sa motivation? Pour quels motifs ses relations passées ont-elles échoué? Quel est son projet idéal de vie à deux? Autant d’indicateurs à connaître et qui peuvent éclairer votre réflexion.
Lectures inspirantes
- L’Autoanalyse (PUF, 2010), de Gérard Bonnet
- La Gestalt aujourd’hui, choisir sa vie (Éditions Retz, 2008), Gonzague Masquelier
- La dynamique amoureuse (Albin Michel, 2011), Rose-Marie Charest.
- Le prochain, c’est le bon! de Bénédicte Ann (Albin Michel, 2011)