« Les enfants qui subissent des châtiments corporels ont tendance à être plus agressifs envers leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs amis et, plus tard, leur conjoint.
C'est la conclusion à laquelle sont arrivés deux chercheurs canadiens à la suite d'une analyse exhaustive des études portant sur ce sujet menées au cours des 20 dernières années.
(...) Les deux chercheurs notent qu'une étude menée auprès de 500 familles a démontré que, lorsque les parents ont été formés afin de réduire le recours à la punition physique, les comportements difficiles chez les enfants ont également diminué » pouvait-on lire sur le site de Radio Canada.
Les tapes ne sont pas la solution
Bien qu’il convienne de ne pas culpabiliser les parents qui, un jour où ils étaient à court de moyens, ont donné une tape à leur enfant afin de se faire obéir, les punitions corporelles ne sont, en aucun cas, une façon d’exercer l’autorité parentale qui est à privilégier. Pas plus, d’ailleurs, que les cris, les menaces, la culpabilisation ou les punitions démesurées ou humiliantes.
Bien qu’elle donne l’illusion au parent d’être efficace à court terme, « la fessée » ou l’usage de punitions corporelles peuvent créer de graves problèmes chez l’enfant et nuire à la discipline.
Les effets des punitions physiques
En effet, l’enfant frappé se responsabilise peu en regard de son comportement et se positionne généralement en victime du « parent persécuteur ». Il n’apprend ni à juger de ses actes, ni à les remplacer par d’autres plus adéquats, mais plutôt à mentir et éviter de se faire prendre par le parent qu’il apprend ainsi à craindre.
De plus, les coups génèrent souvent chez l’enfant une colère qu’il tentera de refouler et qui risque fort de le pousser à se venger ou qu’il extériorisera ailleurs, sur son petit frère par exemple… Effectivement, comment lui faire comprendre qu’il ne doit pas frapper son frère lorsque celui-ci refuse de lui obéir?
Chez d’autres enfants, nous verrons apparaître des symptômes de stress et d’anxiété liés à la crainte et à la culpabilité, ainsi qu’une diminution de leur estime de soi.
Une escalade de violence
Par ailleurs, l’utilisation de la force physique risque d’ouvrir toute grande la porte à une escalade de la violence. En effet, si, pour obliger Maxime à rester assis sur la chaise de punition, le parent lui donne une tape sur les fesses et que celui-ci, frondeur, continue à le narguer, que doit-il faire? Frapper plus fort? Donner deux tapes?
J’ai rencontré un jour un père complètement dépassé qui avait malencontreusement cassé deux côtes à son fils en tentant de l’attraper pour le mettre de force dans le bain et une mère dont l’enfant, ayant perdu l’équilibre à la suite d’une tape, s’était fendu le front contre un bureau. Ces parents n’étaient pourtant pas des « batteurs d’enfants », mais utilisaient plus ou moins régulièrement les tapes et la contrainte physique afin d’imposer des limites à leurs enfants.
Établir une limite
Enfin, comme les enfants ont besoin d’un cadre clair et de limites fermes, et puisque plusieurs d’entre eux ressentent le besoin de tester régulièrement ce cadre, celui pour qui l’ultime limite est la contrainte physique risque de rechercher cette limite chez tous les adultes en autorité. Les parents accepteront-ils, alors, que l’enseignant, la gardienne ou les grands-parents utilisent ces mêmes méthodes? Et que feront-ils lorsque la force physique de l’enfant dépassera celle des parents?
Des règles claires, fermes et constantes, des attentes réalistes et un climat familial respectueux permettront généralement à l’enfant d’adopter des comportements adéquats. Lorsque, malgré tout, l’enfant se conduit mal, le parent doit alors lui faire vivre les conséquences logiques de ses actes, c’est-à-dire le résultat de ses choix. Des mesures réparatrices sont également une façon des plus efficaces de responsabiliser son enfant.
Quoi faire?
Toutefois, si un temps d’arrêt est nécessaire à l’enfant afin qu’il retrouve son calme ou accepte de collaborer, un retrait sur une chaise, dans sa chambre ou dans un endroit calme et rassurant, pourra lui être imposé avec une attitude ferme et respectueuse. Si la tentation de frapper devient trop forte, le parent devrait se retirer lui-même dans un endroit calme et aller marcher afin de reprendre le contrôle de ses émotions. Vaut mieux une réaction qui arrive un peu tard qu’une réaction démesurée.
Les parents qui n’arrivent pas à imposer de telles limites ou ont un enfant particulièrement difficile devraient consulter un professionnel qui analysera avec eux la situation et verra à proposer des stratégies exemptes de violence.