Il y a quelques semaines, j’ai participé à une célébration donnée par un ami africain. Étant la minorité visible, je me suis laissé imprégner d’une culture que je connaissais peu. La nourriture, la musique, les danses et les vêtements colorés m’ont impressionnée. Ce qui m’a frappé le plus : aucun écran sur place!
Je n’ai vu personne texter durant l’événement. Aucun enfant n’était assis dans un coin à jouer avec un cellulaire ou une tablette et il n’y avait pas de jeunes attroupés autour d’une console de jeu vidéo portable! Les enfants s’amusaient avec des ballons, jouaient à la tague et dansaient. Quel choc, quel vent de fraîcheur!
Après cet événement, j’ai tenté de comprendre pourquoi les écrans prenaient autant de place dans ma vie et celle de mon entourage[1]. Serait-ce dû à un mouvement culturel? Si oui, pourquoi ne déciderions-nous pas collectivement de réduire leur prédominance dans notre vie?
Les risques d’une surutilisation des écrans
Bien que les nouveaux médias soient amusants, assurément pratiques et, pour certains, éducatifs, de longues heures passées sur les écrans peuvent causer bien des dommages.
Heureusement, nous sommes de plus en plus sensibilisés aux impacts possibles d’une utilisation excessive des écrans. En voici quelques-uns :
- Possibilité d’un retard de langage chez les enfants de moins de deux ans
- Réduction du temps de sommeil (difficultés à s’endormir et sommeil agité)
- Comportements semblables à ceux retrouvés chez les enfants souffrant d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (difficulté de concentration, agitation et impulsivité)
- Comportements agressifs
- Retards de développement et/ou surpoids causés par un manque d’activités diversifiées
- Difficultés à jouer seul, puisque les écrans assurent une présence artificielle constante
- Difficultés relationnelles
- Difficultés d’apprentissage, particulièrement en lecture
Certains enfants sont plus sensibles que d’autres aux effets des écrans. Sans vous en priver totalement, une consommation équilibrée est à privilégier.
Viser une gestion saine des écrans
Évidemment, il est difficile de contrôler l’utilisation des écrans à l’extérieur de votre foyer. Par contre, en votre présence, vous pouvez instaurer des règles favorisant une utilisation raisonnable[2]. Elles pourront assurément éviter des problèmes à votre enfant et vous permettront de préserver une dynamique familiale agréable.
Quelques recommandations
- Utilisez les écrans uniquement dans les aires communes
- Limitez le temps d’utilisation des écrans
- Accompagnez votre enfant lorsqu’il utilise les différentes technologies
- Approuvez l’écoute d’émissions ou l’utilisation d’applications éducatives, ne contenant pas d’éléments violents ni de publicités
- Limitez l’utilisation d’écrans dans les lieux publics et lors des repas (profitez de ces moments pour discuter !)
- Évitez les écrans au moins une heure avant le coucher
- En tant que modèle, limitez votre propre consommation des médias
Difficile de changer
Certains parents m’ont dit être réticents à imposer des limites puisqu’ils craignent le jugement de leur entourage, sont eux-mêmes dépendants des technologies ou considèrent que les écrans sont bien pratiques pour occuper les enfants lorsqu’ils doivent faire des tâches. D’autres appréhendent que leurs enfants réagissent fortement ou se plaignent que leurs amis n’aient pas à limiter leur consommation.
Ces éléments vous empêchent-ils aussi de modifier vos habitudes? Sachez qu’en sensibilisant vos enfants et qu’en agissant selon vos valeurs profondes, vos actions porteront fruit. Vous agissez pour le bien-être de vos enfants et lorsqu’on est convaincu, on est convaincant!
Je vous lance le défi de réduire vos habitudes de consommation des écrans durant un mois. Gageons que les résultats seront positifs. Et si cela créait un mouvement dans votre entourage? Seriez-vous fier de reprendre le contrôle sur l’espace que vous accordez aux technologies? Cela vous permettrait-il de renouer avec vos proches et votre environnement? Recommenceriez-vous à respirer?
Publication initiale juillet 2017