Qu’on le veuille ou non, on file tout droit vers cette période de l’année où, trop souvent encore, la taille des relevés de cartes de crédit n’a d’égal que les étoiles dans le regard de nos petits mousses qui verront le Père Noël sonner à la porte avec une quantité impressionnante de cadeaux. Qu’on le veuille ou non, trop souvent encore, on se laisse prendre dans l’aspect commercial de cette grande fête familiale. Le coup d’envoi, pour plusieurs, est la réception du fameux catalogue de Noël de Sears, qui nous a tous fait rêver étant enfant et qui fait maintenant rêver nos petits héritiers. Ainsi va la vie, ainsi tourne la roue de l’économie.
Les traditions
Certaines personnes me demandent parfois si nos Noëls, depuis l’adoption de ma fille d’origine vietnamienne, sont les mêmes au niveau des traditions. Je vois alors immédiatement où ces gens veulent en venir. Est-ce que, vêtus des plus beaux et traditionnels atours typiquement vietnamiens, nous savourons un menu tout aussi typiquement vietnamien le soir de Noël? Eh bien non! C’est un choix bien personnel me direz-vous, mais j’ai décidé de mon côté de fêter Noël selon les traditions que je connais depuis que je suis haute comme trois pommes et les faire découvrir à ma fille.
Marie-Félix avec un cousin
Du haut de sa première année de vie (et demie!), elle se rendra chez ses grands-parents, s’amusera avec ses cousins en attendant la visite tant attendue du Père Noël tout comme je l’ai fait quand j’étais jeune. Elle dégustera pâtés à la viande, dinde, atocas et purée de pommes de terre avant de plonger ses petites mains dans un morceau de buche sous des airs de chansons traditionnelles et de cantiques, tout comme je l’ai fait également. Noël doit être, selon moi, la fête des enfants.
Une question de respect?
Est-ce un manque de respect à sa culture? Dans mon for intérieur, je n’en ai pas l’impression. Toute sa vie, ma fille sera vietnamienne. Toute ma vie, je m’en souviendrai et la considérerai comme telle. Ma fille aura eu deux nationalités et les deux demeureront importantes. Toujours, j’aurai en tête ces magnifiques choses que j’ai eu le plaisir de voir dans son pays d’origine et dès que ma fille sera en âge de bien saisir ce qui se passe, on l’amènera en visite dans sa terre natale, ce si joli Vietnam qui a permis, un jour, que nous soyons les parents de la plus magnifique petite fille du monde.
Marie-Félix avec son grand-père
Noël à la québécoise!
Pourquoi alors tenir tant à fêter un Noël typiquement québécois? Parce que ma fille est également québécoise, mais aussi parce qu’au Vietnam, Noël n’est pas une tradition qui date de la nuit des temps. Il a été introduit par des missionnaires catholiques européens au courant du 16e siècle. C’est la présence des Français au Vietnam durant une longue période qui a fait en sorte que leurs coutumes ont fini par s’implanter. Bien que Noël fasse partie des fêtes officiellement reconnues au Vietnam, il est davantage fêté entre amis. La vraie grande fête familiale au Vietnam est celle du jour de l’an chinois (le Têt). Cette fête, de par ses traditions, nous porte davantage à la souligner et à ajouter une saveur tout asiatique au Nouvel An. Un heureux mélange des deux cultures, les deux cultures de notre fille.
Encore une fois cette année, mais pour la première fois de façon plus consciente, ma fille vivra quelque chose que j’ai choisi de lui offrir : la magie de Noël et l’ambiance chaleureuse et familiale qui se dégagera de chaque minute passée avec les nôtres, desquels elle fait maintenant et à jamais partie.
Giang Sinh vui ve ! (Joyeux Noël!)