Selon les résultats d'une étude publiée dans le journal américain Fertilité et Stérilité, aux États-Unis, 9 % des DPI réalisés en 2005 l'ont été sans raison médicale, dans le seul but de choisir le sexe de l'enfant.
Par ailleurs, choisir de faire un enfant dont le sang de cordon ombilical soit compatible avec un aîné très malade dans le seul but de le soigner est une technique qui, bien que très controversée, est également proposée par 23 % de ces institutions. Mais seulement 1 % des diagnostics a été en relation avec ce motif en 2005.
Dans la majorité des cas, les couples ont recours au DPI pour de bonnes raisons, notamment pour éviter de donner naissance à un enfant porteur d'une maladie grave, explique le Dr William Gibbons, directeur d'une clinique spécialisée dans la stérilité à Baton Rouge en Louisiane, et président de la Société de technologie d'assistance à la reproduction. William Gibbons a participé à l'étude. De ce fait, « des milliers de bébés qui ont vu le jour ne présenteront jamais de maladies mortelles ou génétiques graves. C'est une bonne chose », a-t-il estimé.
Cependant, les conclusions de l'étude confirment aussi une partie des craintes des défenseurs de l'éthique, notamment la recherche de plus en plus fréquente par les Américains de « bébés sur mesure », pas uniquement indemnes d'anomalies médicales, mais possédant aussi certaines caractéristiques souhaitées. « Si c'est vrai, c'est un gros problème », a déclaré George Annas, spécialiste d'éthique (Université de Boston). « Il ne s'agit pas d'une technique sans risque », a-t-il souligné, à propos de la fécondation in vitro, qui consiste à stimuler les ovaires d'une femme, l'exposant ainsi à une grossesse multiple.
L'étude était conduite par Susanna Baruch, avocate au centre de génétique et d'affaires sociales de l'Université Johns Hopkins à Washington, avec la coopération de la société de médecine reproductive. Elle implique une étude en ligne de 415 cliniques, parmi lesquelles 190 ont répondu. 42 % des établissements qui proposent un DPI disent l'avoir pratiqué pour des raisons non médicales. Près de la moitié d'entre eux disent qu'ils pourraient proposer le choix du sexe de l'enfant dans le cas d'un deuxième, troisième ou quatrième enfant.