Les chicanes de cour d’école ne sont pas rares et même si nous avons horreur de voir notre enfant revenir à la maison en larmes, victime d’une situation que nous ne comprenons pas tout à fait, nous ne devons pas empirer la situation. Voici quelques pistes de réflexion pour savoir comment il faut réagir, non pas comme un adulte, mais comme un enfant!
Comprendre ce qui se passe
Notre enfant a beau être fantastique et voué à un avenir des plus prometteurs, on ne voit pas souvent ce qui se passe à l’école. Il nous raconte ce qui s’est passé du mieux qu’il peut, la gorge serrée, les yeux humides, mais les détails qu’il donne sont empreints de sa perception d’enfant de 5, 8 ou 10 ans.
Il ne faut pas oublier que la semaine dernière, vous étiez la pire mère du monde et que ce n’est pas lui qui avait mangé tous les éclairs au chocolat. Écoutez-le, essayez de le soutenir, mais ne grimpez pas aux rideaux trop vite, c’est peut-être moins grave que vous ne le pensez et quand vous aborderez la question la semaine suivante, il est bien possible que vous vous fassiez répondre « je ne sais pas de quoi tu parles, maman ».
Elle était mon amie
Sa meilleure amie, celle que vous connaissez bien, que vous invitez souvent et qui vous donne l’impression que l’expérience de votre enfant à l’école primaire se passe comme sur des roulettes ne lui parle plus. C’EST FI-NI! Elle ne veut plus jamais la voir ou lui parler et elle a déjà trouvé une autre meilleure amie pour remplacer votre fille qui a complètement perdu ses repères.
Évidemment, votre fille file un mauvais coton et c’est normal. Pour un enfant de cet âge, la perte d’une amie, même pour quelques heures, équivaut à une rupture amoureuse. Posez des questions à votre enfant, changez-lui les idées et encouragez-le en mentionnant tous les autres amis qu’il côtoie régulièrement. Peut-être reverrez-vous cette amie très bientôt, peut-être pas.
Ce qui compte, c’est que votre enfant parvienne à socialiser autrement. Sachez que votre enfant n’agit pas de la même façon à l’école et à la maison. La cour d’école est souvent une jungle où les jeunes apprennent les rudiments de la vie en société à la dure. La méthode du « tu n’es plus mon amie » n’est ni plus ni moins qu’une forme de manipulation.
Pour l’aider à traverser cette période difficile, vous pouvez lui apprendre de nouveaux jeux qui l’occuperont pendant les 20 minutes infernales au cours desquelles il se sentira seul au monde. La marelle, les jeux de ballon, la corde à sauter, le diabolo et les balles à jongler l’occuperont pendant un temps.
Donner des trucs
Quand vous invitez les amis à la maison, observez la dynamique des enfants. Est-ce que votre enfant a tendance à donner beaucoup d’ordres à ses invités ou, au contraire, est-ce qu’il se laisse mener par le bout du nez? Est-ce qu’avec certains de ses amis, les choses se passent mieux qu’avec d’autres? Toutes vos observations vous permettront de mieux répondre à ses questions s’il arrive quelque chose.
Parfois, de petites chicanes éclatent pour un crayon gris, un vaisseau, un meilleur fusil à eau ou la plus belle poupée. Retenez-vous de leur lancer des « enfantillages! » et des « pertes de temps! » exaspérés et saisissez cette opportunité en or d’apprendre à votre enfant et à ses amis à régler leurs conflits calmement et avec respect. Cet apprentissage leur servira maintes et maintes fois au cours de leur vie.
L’empathie
Certains parents s’emportent et suggèrent à leur enfant de se défendre de manière virulente pour ne pas devenir un bouc émissaire à l’école. Souvent, les enfants qui décident d’affronter les autres s’attireront davantage d’ennuis, soit en causant une escalade de violence, soit en appliquant cette méthode sur d’autres enfants qui n’ont rien fait.
À l’inverse, si vous apprenez à votre enfant à se mettre à la place des autres, à essayer de comprendre leur raisonnement et leurs raisons d’agir et à s’entourer d’enfants qui ont des valeurs et des intérêts similaires aux leurs, vous verrez peut-être s’opérer un changement radical chez votre enfant qui aura plus de facilité à se faire comprendre. Évidemment, il faudra aussi lui expliquer qu’il ne doit pas supporter tous les écarts de conduite et toutes les méchancetés sous prétexte que les bourreaux n’ont pas la vie facile à la maison. Il faut bien choisir ses amis.
Intimidation
Parfois, les enfants dépassent carrément les bornes. Ils se regroupent, narguent, frappent, ridiculisent et harcèlent un pauvre enfant qui n’a absolument pas mérité ce qui lui arrive parce que personne ne peut mériter ça. Oui, un élément quelconque a déclenché le processus, que ce soit une chicane qui a dégénéré, une amourette ou la jalousie qui va trop loin, mais rien ne justifie un tel rejet et une telle torture.
Si votre fils se fait frapper à l’école ou si votre fille se fait harceler, vous devez agir. De même, si vous savez que votre fils ou votre fille fait partie d’un groupe qui se défoule sur un autre enfant, il est de votre devoir d’intervenir auprès de votre enfant avant que la situation ne dégénère. Communiquez avec la direction de votre école et prenez le temps de discuter avec votre enfant. S’il vous suggère une solution, faites votre possible pour la mettre en œuvre puisqu’il est le mieux placé pour savoir ce qui fonctionnera.