Votre enfant traverse la pire période depuis sa naissance. Il ne comprend que ce qui fait son affaire, il refuse d’écouter vos consignes et il vous contredit tout le temps. Pourtant, ses grands-parents le trouvent bien élevé, les éducatrices en service de garde l’adorent et les professeurs ne comprennent pas de qui vous voulez parler! Même si cela vous rassure sur l’image que votre enfant projette et ce que les gens pensent de la bonne éducation que vous lui avez inculquée, vous aimeriez bien comprendre pourquoi il n’écoute rien à la maison! Voici une réflexion sur la question.
Confort
Les enfants ne sont pas si différents de nous, vous savez. Un peu comme on enlève nos chaussures et nos bas pour enfiler quelque chose de plus confortable en arrivant à la maison, nos enfants aussi prennent leurs aises. Ils sont enfin libérés du cadre de l’école ou de la garderie, n’ont plus peur de la gêne causée par les remontrances en public et, surtout, ils peuvent gérer leur temps comme bon leur semble. Ils retrouvent leurs jouets, leurs livres, leur chambre et les collations qu’ils aiment. Ils retrouvent aussi leur précieuse famille qui est composée des gens les plus faciles à côtoyer du monde. Ses parents et ses frères et sœurs sont les seules personnes à qui ils peuvent se permettre de dire ce qu’ils veulent et ce qu’ils pensent sans risquer d’entendre « tu n’es plus mon ami » ou « je vais écrire une note dans ton agenda ».
Tout cela est vrai jusqu’à ce que vous arriviez avec vos consignes, vos restrictions alimentaires et vos grandes leçons de vie. C’est quand ce travail de parent entre en conflit avec son besoin d’air, parfois combiné à des moments difficiles à l’école ou à un besoin d’autonomie naissant, que l’opposition risque d’apparaître. Ce n’est pas une raison pour qu’il vous parle sur ce ton que vous ne supportez pas, mais sachez que c’est une grande preuve d’amour et de confiance! Ce n’est certainement pas en vous braquant contre son comportement que vous obtiendrez une amélioration. Si vous voulez qu’il redevienne un ange à la maison, approchez votre « petit diable » avec douceur et compréhension, en vous répétant qu’il a un bon fond et qu’un peu de douce persuasion pourra lui faire comprendre combien vous aimeriez ça vous aussi qu’il améliore son comportement en votre présence. Un parent sur qui l’enfant sent qu’il peut compter méritera son comportement exemplaire, même si d’autres fois il faudra encore lui expliquer qu’il y a des règles à la maison.
Compagnon de jeu ou figure d’autorité?
À la garderie, les rôles sont bien définis. Les enfants sont des égaux, des compagnons de jeu qui ont les mêmes droits et devoirs que vos enfants. Les éducateurs et les professeurs, pour leur part, donnent des consignes, préparent l’horaire de la journée et décident de l’endroit où votre enfant ira s’asseoir. Ils ont une autorité absolue.
Les parents, eux, portent tous les chapeaux. Ils jouent avec les enfants, bricolent, font des blagues, distribuent les bisous et les câlins, donnent des choix et sont généralement flexibles pour ce qui est de l’horaire des activités. Ils s’occupent aussi des rendez-vous, répondent des gestes de leur enfant, assistent aux réunions et déterminent ce qui se fait et ce qui ne se fait pas à la maison et en société. Cette double fonction, combinée au confort mentionné précédemment, donne parfois l’impression aux enfants qu’ils peuvent repousser les limites. C’est pourquoi ils vous donnent parfois du fil à retordre. Heureusement, ce n’est rien qui ne puisse être réglé avec des consignes claires, sans compromettre cette complicité qui fait de vous un parent si souple.
Des émotions fortes
Un dernier facteur qui peut entrer en ligne de compte est l’amour sans bornes que votre enfant vous porte. Il suffit d’un moment de sensibilité à fleur de peau ou d’une période de fatigue pour que votre enfant prenne très mal vos critiques et vos remarques. Parfois, alors que vous lui dites d’aller dans sa chambre parce qu’il a mal agi, il peut faire complètement autre chose, comme partir vers la cuisine ou s’asseoir avec son petit frère. Si cette manœuvre vous semble avoir toutes les caractéristiques d’un affront, il est possible qu’il veuille simplement poser un geste qui vous ferait plaisir. C’est peut-être pour se racheter qu’il voulait ramasser son assiette ou s’occuper de son frère. Malheureusement, ces situations sont souvent ambiguës et laissent les parents perplexes. Il agit ainsi parce qu’il veut effacer son erreur et s’il ne pose ces gestes qu’avec vous, il est probable que c’est parce que votre opinion compte bien plus à ses yeux que celle du professeur. Si c’est le cas, vous pouvez simplement lui rappeler que vous l’aimez toujours autant, mais qu’il ira dans sa chambre quand même.