Parce que le cancer du sein est souvent diagnostiqué chez des femmes dans la trentaine ou la jeune quarantaine, il est désormais moins rare de voir ces dernières tomber enceintes une fois les traitements terminés. La vie continue… Selon des données en France, 10 % des survivantes d’un cancer du sein auront un ou deux bébés par la suite.
L’Association Francophone de l’Après Cancer du sein (AFACS), dans une enquête intitulée Donner la vie après un cancer du sein, a établi qu’il y a quelques années encore, mettre en route un enfant après avoir eu un cancer du sein était considéré comme particulièrement risqué, mais qu’aujourd'hui certaines femmes osent tenter l'aventure en bénéficiant d'un suivi adapté. Une nouvelle réjouissante qui permet de mettre un baume sur le cœur des femmes aux prises avec un cancer du sein, mais qui souhaitent aussi un jour devenir maman. Ce projet peut probablement leur permettre de focaliser sur un but bien réel et d’une puissance inouïe – avoir un bébé – et de passer à travers tous les traitements avec une force nouvelle. Au fond, c’est viser deux fois la vie!
Cette vaste étude, une des premières sur ce phénomène, a réuni des personnes qui avaient en moyenne 40 ans, qui ont eu leur cancer du sein vers 30 ans et sont tombées enceintes en moyenne 3 ans et demi après leur guérison.
Les traitements et la fertilité
« La chimiothérapie provoque souvent chez la femme de 40 ans une ménopause qui malheureusement peut être définitive. Mais elle est temporaire, la plupart du temps, chez les patientes plus jeunes. L’hormonothérapie, quant à elle, repousse de 5 ans la possibilité d’avoir un bébé puisqu’elle est complètement contre indiquée avec une grossesse. »
Source : blogue Chronique d’un cancer ordinaire
La fertilité de la femme pourrait donc être perturbée d’abord par son âge. La quantité d’ovules diminue plus la femme vieillit. Puisqu’on suggère d’attendre deux à trois ans après la fin des traitements (ce qui correspond aussi à la période plus propice aux récidives), il se peut donc que la femme repousse son rêve de fonder une famille.
Aussi, le type et la dose de chimiothérapie auront un impact sur la fertilité de la femme. Certaines provoquent temporairement l’arrêt des règles tandis que d’autres accélèrent la ménopause. Quant à la radiothérapie, elle n’aurait pas d’effet sur la fertilité tandis que l’hormonothérapie serait contre indiquée. Bref, devant un diagnostic de cancer du sein, une femme devrait pouvoir discuter du choix de traitement surtout si elle envisage une possible grossesse par la suite.
Vivre avec la crainte d’une récidive
Reste une ombre au tableau… Les femmes qui ont vécu une grossesse après un cancer du sein vivent une certaine dualité. D’abord une joie immense, mais aussi l’angoisse de l’avenir et d’une récidive. Ce n’est pas la grossesse en tant que telle qui les effraie, mais la perspective sombre de ne peut-être pas être là pour la rentrée à l’école de l'enfant et pour tous ses anniversaires, etc. La récidive est un risque. Mais avoir un bébé ou non ne change en rien les statistiques. En effet, 20 % des femmes interrogées lors de l’étude ont indiqué avoir eu une récidive, ce qui correspond aux taux généralement observés pour l’ensemble des femmes. Ce qui a poussé un des médecins rattachés à l’étude à dire que les femmes qui tombent enceintes après un cancer du sein ne prennent pas un risque supplémentaire. « On n'est pas à l'abri d'une récidive, et après, bien malin est celui qui dira si c'est à cause de la grossesse, ou si c'est l'histoire naturelle de la maladie », indique le Dr Lesur.
Histoire inspirante
Sources : Agence France-Presse, AFACS
