J’ai récemment rencontré une future maman adoptive qui m’expliquait que la plupart des enfants qui entraient au pays à la suite d’un processus d’adoption avaient en moyenne 1 an. De plus, ces enfants ne parlent généralement pas ou très peu, et ont été malheureusement très peu stimulés. Cela m’a beaucoup fait réfléchir et je me suis mise à la place de ces enfants, déracinés de leur milieu, n’ayant jamais entendu notre langue et n’ayant pas eu de famille qui les aime et les réconforte.
Nous avions déjà expérimenté en service de garde les bienfaits du langage des signes pour bébés avec un petit garçon de 3 ans qui ne parlait que le mandarin. Les autres enfants avaient appris les signes avec joie pour pouvoir communiquer avec lui et ainsi faciliter son intégration dans le groupe. Et lui-même avait maintenant la possibilité d’exprimer ses besoins et ses pensées. Par contre, je n’avais pas réalisé que plusieurs enfants pouvaient ressentir les contrecoups d’une adoption au niveau des barrières que des langues si différentes engendrent et que parents adoptifs autant qu’enfants adoptés vivaient une période d’adaptation qui pouvait s’avérer difficile au niveau de la communication.
Les bienfaits du langage des signes
En plus des bienfaits reconnus tels que la diminution de la frustration, le renforcement du lien familial, la stimulation de l’apprentissage du langage et la découverte de la vision des choses de l’enfant, il est à noter que l’enfant adopté pourrait plus facilement :
Exprimer ses besoins primaires, tels que la soif et la faim.Exprimer les émotions qu’il ressent, telles que la peur, la tristesse, la joie et l’amour.Partager ses souvenirs, c'est-à-dire raconter avec des signes ce dont il se souvient de sa première année de vie. Même si cela peut paraître surprenant, les enfants retiennent beaucoup de choses et certaines d’entre elles peuvent les marquer davantage. Le fait de pouvoir s’exprimer sur ces situations les sécurise fortement.Ressentir un sentiment de sécurité plus fort. En sachant qu’il peut être compris et comprendre lui-même malgré la barrière des langues, cela diminue le stress qu’il peut ressentir.Augmenter sa confiance en soi et son estime personnelle. L’enfant qui a conscience qu’il peut facilement communiquer et se faire comprendre aura moins tendance à se retirer et aura davantage le goût d’aller vers les autres enfants.Faciliter son intégration puisque les autres enfants n’hésitent pas à apprendre les signes afin de communiquer avec un enfant dont ils ne comprennent pas la langue. Pour eux c’est naturel, amusant et très facile à apprendre.Et finalement, cela lui permettra d’apprendre avec plus de facilité un vocabulaire francophone qui est relié à son quotidien. De plus, il est important de rappeler que les références visuelles et auditives qui lui sont transmises lors de l’enseignement des signes lui offrent plus de repères.
Je souhaite de tout cœur que les parents adoptifs découvrent cet outil complémentaire qui leur permettra d’avoir une expérience encore plus mémorable et enrichissante avec leur nouvel enfant qu’ils attendent, souvent, depuis très longtemps.