Une femme, devenue stérile à la suite d'une radiothérapie est, pour la première fois au monde, de nouveau en mesure d'avoir un enfant après la greffe réussie de tissu ovarien venant de sa sœur. « À ce jour, plus d'un an après la greffe, la patiente continue à être réglée régulièrement. Sa fonction ovarienne est restaurée, ainsi que ses chances de concevoir naturellement », a indiqué dans un communiqué le professeur Jacques Donnez, chef du service de gynécologie et d'andrologie des cliniques Saint-Luc à Bruxelles
En 2005, l'Américain Sherman Silber, de l'hôpital Saint Luke de Saint-Louis (Missouri), avait publié les résultats de greffes de tissus ovariens entre sœurs jumelles, c'est-à-dire génétiquement identiques, ce qui abolit les risques de rejet. Cette fois, le tissu greffé sur l'ovaire atrophié provient de la sœur non jumelle, mais compatible du point de vue leucocytaire, de la personne qui a été opérée. « Il n'y a pas eu de rejet de greffe, malgré l'absence de traitement immunosuppresseur », et, six mois après, les fonctions normales (secrétions d'hormones) ont repris.
La patiente de 35 ans qui a bénéficié de la greffe ovarienne avait été rendue stérile à l'âge de 18 ans par une radiothérapie. Elle avait à l'époque également subi une chimiothérapie et bénéficié d'une greffe de moelle osseuse prélevée chez sa sœur. L'annonce a fait l'objet au préalable d'une publication dans la revue Human Reproduction.
L'équipe du Pr Donnez, qui dépend de l'université catholique de Louvain (UCL), avait déjà réussi une première mondiale en 2004, avec la naissance de Tamara, premier bébé au monde né de la transplantation de tissu ovarien qui avait été par précaution prélevé sur sa mère puis congelé avant que celle-ci ne bénéficie d'une chimiothérapie.