Le syndrome prémenstruel ou le SPM comme on l’appelle souvent, est un trouble réel que de nombreuses femmes connaissent bien. On dit réel parce que de trop nombreuses personnes aiment bien taquiner en invoquant le SPM, comme si c’était une excuse inventée plutôt qu’une indisposition bien réelle. Le problème, s’il en est un, c’est que le SPM est mal connu des scientifiques qui ignorent encore pourquoi il se produit.
Symptômes
On sait que le syndrome se traduit par un ensemble de symptômes physiques et psychologiques comme une humeur changeante, des ballonnements, ou une hypersensibilité des seins, des malaises qui apparaissent quelques jours avant le début des menstruations. Ça peut durer quelques heures comme deux semaines. Et ça disparaît en général quand les menstruations commencent.
Les résultats de quelques études permettent de croire que les changements d’humeur du SPM seraient reliés à l'augmentation du niveau de la sérotonine et de la progestérone. Selon d'autres études, ce serait l'œstrogène qui entraînerait la rétention d’eau responsable de certains symptômes physiques.
Le syndrome prémenstruel n'est pas considéré comme un trouble grave, et les malaises qu’il engendre sont très variables. Chez certaines, le SPM est très incommodant et perturbe même leurs activités quotidiennes, au point de prendre congé par exemple. D’autres n'en ont jamais souffert et se sentent parfaitement bien pendant les jours qui précèdent leurs menstruations.
On consulte quand?
En fait, il est plutôt rare que les femmes consultent à ce sujet. Puisque les symptômes réapparaissent à chaque cycle menstruel, ils sont faciles à reconnaître. La plupart des femmes apprennent simplement à vivre avec ou ont trouvé des trucs pour se soulager. Ça peut être de se gâter plus dans cette période-là, d’éviter les situations dramatiques, de surveiller son alimentation et de faire de l’exercice!
Comme la plupart de femmes ne consultent pas, il est assez difficile d’avoir des statistiques précises sur le sujet. On estime quand même que 85 % des femmes souffrent d’un ou de plusieurs symptômes à l’approche de leurs menstruations. On croit aussi qu’entre 5 et 10 % souffrent de symptômes sévères.
Sondage
Selon un sondage Léger Marketing rapporté par La Presse du 14 décembre 2006, 20 % des femmes qualifient les symptômes qu'elles éprouvent avant leurs règles de sévères ou très sévères. Trois répondantes sur 10 affirment que cela affecte leur vie personnelle, alors que 23 % confient que cela a un impact sur leur vie sexuelle.
Parmi les femmes qui ont répondu au sondage, 30 % se sont déjà absentées du travail à cause du SPM. Près de la moitié disent avoir des maux de tête et manquer d'énergie avant leurs menstruations, alors que 62 % sont ballonnées ou prennent du poids.
Les symptômes sont physiques, mais également psychologiques. Ainsi, 74 % des répondantes sont irritables avant leurs règles, 58 % ont des sautes d'humeur, 30 % ressentent de la colère, 29 % sont anxieuses et 21 % ont des problèmes de concentration.
Que faire?
Quand les symptômes dépassent la simple indisposition légère, il peut être avisé de consulter un médecin ou un pharmacien qui sauront vous diriger vers des produits spécifiques qui peuvent apporter un soulagement (par exemple, un analgésique comme le Tylenol ou le Motrin). On recommande de surveiller son alimentation et peut-être de prendre un supplément de calcium, de magnésium et de vitamine E, tout comme la prise d’un diurétique peut aider à diminuer les effets de la rétention d’eau. Les produits naturels comme l’huile d’onagre peuvent également apporter un certain soulagement. Mais comme il n'existe pas de médicaments spécifiques pour traiter le syndrome prémenstruel, il faut parfois essayer plusieurs alternatives avant de trouver la bonne.