Aujourd’hui, le mariage n’a plus vraiment la cote, tout comme Satan d’ailleurs. Mais une chose reste pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à la fin des temps, le père de notre enfant reste… le père de notre enfant. Pour toujours.
Une séparation, ce n’est pas un idéal de vie. Pour personne. Mais, ça arrive. Qu’on soit le « laisseur » ou le « laissé », ça fait mal, ça brise des affaires et ça laisse un arrière-goût d’échec.
Un peu après le joug de Satan, après que les enfants aient appartenu au père (Code civil du Québec – 1866) et pas si loin d’aujourd’hui, la question de la garde des enfants ne se posait pas. La mère obtenait la garde. Presque tout le temps. La garde partagée et la notion de coparentalité n’étaient même pas à l’ordre du jour.
En 2016, c’est fréquent. D’ailleurs, pour plusieurs nouveaux séparés, la coparentalité c’est l’enfer moderne. Partager droits et responsabilités lorsque l’amour enveloppe les différends, ça n’exclue pas les chicanes, mais ça vire rarement en crise diplomatique. À l’inverse, une fois qu’il ne reste que les cendres d’un amour consumé… BOUM ! Ça devient explosif.
J’ai 3 enfants de 2 pères différents. Séparée du premier et divorcée du deuxième, je ne suis ni fière, ni gênée. C’est ma réalité. Et si mon passé matrimonial est presque caricatural, je suis (nous sommes) un exemple pour bâtir des coparentalités qui rockent. On se fait des souper, on va au restaurant, on va prendre des cafés et on veille les uns sur les autres. Les enfants ne se sentent pas pris en sandwich entre leurs parents et ça, c’était notre principal objectif.
Dire qu’obtenir cette belle harmonie a été chose facile, serait mentir. Lors des deux séparations, ce n’était pas gagné d’avance. On a travaillé très, très fort et il nous aura fallu du temps pour développer une recette qui nous permet, aujourd’hui, d’avoir une saine coparentalité. Et si ça a fonctionné pour nous, ça doit être bon pour d’autres séparés.
La recette d’une saine coparentalité
Comme dans toutes les recettes, vous pouvez ajouter des ingrédients, mais il est déconseillé d’en enlever.
- Ne jamais oublier de mettre en pratique les points suivants.
- Toujours, toujours, placer l’intérêt de l’enfant en premier. Bien avant les nôtres, nos frustrations ou notre désir de vengeance.
- Notre enfant a le droit de voir son autre parent et de l’aimer. Ça ne nous enlève rien. Sauf en de très rares circonstances, il en va de l’intérêt de notre enfant de continuer à voir ses deux parents.
- Un jour, on a aimé l’autre et on l’a trouvé suffisamment qualifié pour tricoter un enfant avec cette personne. Il faut s’en souvenir.
- Il faut placer sa colère dans une boîte à chaussures, dans le haut de la garde-robe. Les reproches et la haine qu’elle contient, on se permet de les ouvrir seulement à l'abri du regard et des oreilles de nos enfants.
- Se tenir loin des reproches, des attaques et des phrases mesquines qui ne font de bien qu’à notre orgueil blessé. C’est contreproductif.
- Il faut admettre que, même si chez l’autre c’est différent, ça ne veut pas dire que c’est mauvais. L’autre n’a pas la même routine de dodo que vous ? Soit.
- Il faut être honnête. Un mensonge, même insignifiant, peut venir briser la confiance. Bébé est tombé dans l’escalier? Ne tentez pas de le cacher. Si vous mentez, l’autre doutera toujours de vos explications.
- Il faut éviter de revenir sans cesse en arrière et regarder vers l’avant. Ce qui est fait est fait.
- Maman n’a pas plus de droit que papa sur l’enfant et vice versa.
- Il faut savoir mettre beaucoup (BEAUCOUP) d'eau dans son vin. Surtout au début.
- Savoir s’excuser et reconnaître ses erreurs est crucial.
Je suis bien consciente qu’une coparentalité comme la nôtre, c’est plutôt l’exception. Mais au minimum, tous les parents séparés devraient pouvoir se parler sans rouler des yeux de désespoir, discuter calmement, ne pas faire d’aliénation parentale et prendre en compte l’opinion et les demandes de l’autre parent. Je crois.
Vous verrez, après un moment, tout devient plus simple et plus naturel. Du moins, je vous le souhaite.