Je fais une distinction très nette entre l’enseignement et l’éducation. Pour ma part, les deux sont indissociables et nécessaires au développement de chaque individu, mais ils n’embrassent pas les mêmes fonctions. Je les vois comme les deux doigts d’une même main.
Pour moi, l’enseignement s’acquiert en partie sur les bancs d’école, dans les livres et même s’il peut être dispensé par n’importe qui, il est surtout l’apanage des professeurs. À mon sens, l’éducation s’ajoute et vient le complémenter. Qui n’a jamais rencontré une personne bardée de diplômes et qui, malgré cela, semblait manquer de jugement, de civisme ou littéralement passer à côté des codes sociaux?
La qualité de l’enseignement est primordiale, mais l’éducation l’est tout autant. Savoir reconnaître nos propres émotions et décoder celles des autres, faire preuve d’ouverture, honorer notre devoir de mémoire, savoir quoi faire dans des situations précaires… tous ces points sont majeurs et sont, selon moi, du ressort de l’éducation dont les parents sont les principaux vecteurs.
Éduquer ses enfants, c’est la plus belle, la plus difficile et la plus ingrate des missions. C’est un travail sans relâche qui se lit dans chacune de nos actions, avant de s’entendre en mots. Nous sommes, chers parents, sommes sous la loupe. Les enfants nous scrutent et il faut montrer l’exemple. Nos gestes sont 100 fois plus percutants que n’importe lequel des discours.
Un exemple tout bébête : l’ouverture. Combien de fois, rabâchons-nous les oreilles de nos enfants avec ce concept. Nous les incitons à jouer avec les amis du parc, à prêter leurs jouets et à sourire à tous ceux qui les abordent. Malheureusement, lors de ces mêmes sorties au parc, nous restons les yeux rivés à notre téléphone n’avons aucun signe d’ouverture pour les autres. Faites ce que je dis et non ce que je fais. Après, difficile de faire comprendre à Junior qu’il doit essayer de mieux connaître son voisin ou encore délaisser sa tablette devant les gens…
Mais l’éducation, c’est bien plus que cela. C’est aussi apprendre à nos enfants à reconnaître leurs limites physiques et psychologiques. On doit les aider à tracer la ligne entre ce qui, pour eux, est acceptable ou non. Plus que cela : il faut les outiller pour qu’ils puissent se lever debout et s’affirmer lorsque ces mêmes frontières seront un jour transgressées : sans gêne, sans peur.
On pourrait ajouter qu’éduquer un enfant, c’est aussi lui apprendre à s’aimer et à se protéger des autres… et de lui-même. Être en mesure d’écouter son corps, de reconnaître ses forces, ses faiblesses et n’avoir aucune honte à partager son ressenti, ses opinions, n’est-ce pas là une grande richesse?
Ne laissons pas l’éducation, strictement aux mains de l’École… la cour est déjà pleine. C’est à nous, parents, d’être des porte-étendards de l’éducation et le premier pilier de celui-ci.