Parler sans mots
Selon l’intonation, l’intensité, le volume, le rythme des cris qu’émet leur enfant, les parents saisissent leur signification : colère, fatigue, douleur, faim, joie, etc. Viennent ensuite le babillage et la répétition de syllabes simples (« ba »), puis doubles (« baba »). Vers un an, l’enfant dit en moyenne 3 mots, mais en comprend davantage. De là, l’importance de parler à son enfant. Parfois, certains parents se sentent bêtes de parler sans cesse à leur bébé, mais cela n’a rien de ridicule. « C’est le moyen traditionnel de stimuler le langage et cela ne peut faire que du bien à l’enfant. Quand vous lui parlez et que l’enfant prête attention aux multiples sons que vous produisez, il apprend et se mettra un jour à vous imiter », souligne le Dr. Richard C. Woolfson dans le livre 1ers échanges, 1ers mots, 0 à 3 ans.
Dès sa première semaine de vie, l’enfant essaie de regarder celui qui lui parle, il réagit aux sons (surtout les bruits secs), reconnaît la voix de ses parents et distingue les sons graves et aigus. Épatant tout de même pour un tout-petit! Et l’aventure de l'acquisition du langage n’en est qu’à ses premiers pas!
Un environnement propice au langage
- Voix et les intonations : Changez votre voix et votre intonation selon les situations. Le petit chaperon rouge n’a pas la même voix que le loup, osez les changements. Votre enfant en redemandera.
- Tout le corps en action! Les bébés communiquent avec tout leur corps. Leur visage, leurs bras, leurs jambes et leurs yeux parlent... écoutez-les! Essayez de capter le langage corporel qui vous en dit long sur les émotions de votre petit!
- Souriez! Gratuits, lumineux et tellement beaux, pourquoi se priver de sourires dans nos vies... grands et petits!
- Drôles de mimiques! L’expression de notre visage peut révéler bien des indices! Faites des mimiques à votre enfant, des expressions (étonné, content, fâché, triste, inquiet, etc.)
- Chantez! Les chansons aident les enfants à élargir leur vocabulaire et le rythme les aide à mémoriser. Comptines, chansonnettes et rimettes sont à prescrire!
- Avec les amis! La présence d’autres enfants est favorable pour que les enfants apprennent le langage.
À quel âge, les enfants commencent-ils à parler?
Les premiers « vrais » mots des petits sons prononcés entre 6 et 12 mois. Toutefois, rien n’est fixe ni semblable pour tous. Certains « emmagasinent » et explosent du point de vue du langage en un seul coup! Mais même s’il ne dit pas des mots, votre enfant vous parle depuis bien longtemps. Depuis qu’il est né en fait! Soyez attentif aux premiers échanges et aux appels qu’il vous lance.
Voici un résumé des apprentissages des enfants.
0-6 mois | Premiers sons et syllabes |
6-12 mois |
Les premiers sons à être présents sont les voyelles et les consonnes t, d, p, b, m. |
12-18 mois | L’enfant aime reproduire les cris des animaux. Vers 18 mois, l’enfant dit entre 20 à 30 mots. |
18-24 mois | L’enfant commence à unir deux mots ensemble. Son vocabulaire compte une centaine de mots. |
24-30 mois | Début de l’utilisation des adjectifs possessifs, « à moi » ou « à toi ». L’enfant pose des questions « Quoi ça? », « Qu’est-ce que c’est? » ou « C’est quoi? ». Son vocabulaire compte environ 200 mots. |
30-54 mois | Les sons apparaissant le plus tardivement sont les r, les ch et les j. L’enfant commente et décrit ses dessins, les images d’un livre ou ce qui se passe dans un film. Il utilise les pronoms « je » et « tu » et les articles « le », « la » et « les ». |
Si mon enfant apprend deux langues en même temps, sera-t-il mélangé?
Rassurez-vous, l’apprentissage de deux langues simultanément durant les premières années de vie ne suscite pas de confusion dans l’esprit des tout-petits. Des trucs? Différencier les langues le plus possible. Par exemple, papa parle anglais et maman parle français. Tenez bon! Il arrive que les progrès de l’enfant soient un peu plus lents. « Vous vous apercevrez que son vocabulaire est plus pauvre dans les deux langues, que ses phrases sont plus courtes et qu’il emploie moins d’adjectifs que les autres enfants du même âge », écrit-on dans 1ers échanges, 1ers mots, 0 à 3 ans. Par ailleurs, des études ont montré que le bilinguisme avant 5 ans améliore la compréhension globale de la grammaire plus tard. « En apprenant qu’il existe deux mots pour désigner chaque objet, il découvrirait ainsi de bonne heure que la signification des mots est dynamique et complexe. » Le bilinguisme précoce est sans contredit une belle ouverture sur le monde!
Mon enfant zozote. Devrais-je m’inquiéter?
Ce problème d’élocution disparaîtra de lui-même. Même que l’enfant ne comprendra pas vraiment lorsque vous essayez de lui expliquer, à 3 ans, le problème. Il ne s’en rend pas compte.
Les sons « s » et « z » se différencient entre 3 et 4 ans, mais il arrive que l’enfant les prononce sur le bout de la langue jusqu’à son entrée à l’école. Il arrive que les enfants aient peine à prononcer certains sons comme « ch » et le « j ». D’autres sons sont plus difficiles à produire, par exemple les « r » lorsqu’ils sont dans une suite de deux consonnes (TRain, BRavo, GRos, etc.).
Parler, c'est physique! Pour parler, on doit contrôler et coordonner des muscles et des mouvements qui modifient la trajectoire de l’air contenu dans les poumons, le pharynx, le nez et la bouche afin de permettre l’émission de différents sons.
Le langage international des bébés
- Vers 8 semaines : Voyelle « a », « e » et « o »
- Entre 12 et 16 semaines : Bébé jase souvent avec sa mère
- Vers 4 mois : Bébé fait ses vocalises
- Vers 20 semaines : c’est le temps du célèbre « Ah reuh »
- Vers 28 semaines : Bébé fait « ba » et « ça » et pleure en faisant le son « mmm »
Selon Doctissimo.fr
Parler à son bébé : OUI! Parler bébé : NON!
L’importance de parler à son enfant est indéniable. Toutefois, certains parents parlent en bébé à leur enfant. On ne veut pas dire ici de faire des mimiques, d’exagérer certaines articulations ou encore mettre du rythme dans les phrases. Le « parler bébé » est en fait l’emploi de certains termes - « tchou-tchou » au lieu de train ou « coin-coin » au lieu de canard - au lieu des véritables mots désignant la chose. Même si l’enfant a de la difficulté, au début de son apprentissage de la parole, à prononcer correctement certains mots (crocrodile pour crocodile, balanchoire pour balançoire, champonne pour championne ou toto pour auto), il est plutôt déconseillé de forcer cette méthode.
Quand les parents s’expriment dans ce même langage, l’enfant persiste à croire que ce terme est correct. « Il entend donc ce qu’il est censé mal prononcer plus tard comme étant le bon mot », explique-t-on à ce sujet sur le site psychopsy.com. Il vaut mieux encore nommer les choses par leur véritable nom sans principes réducteurs ou simplificateurs. Toutefois, attendez-vous à entendre bien des petits lapsus qui se transformeront vite en des jeux de mots forts amusants. Rien ne sert de vouloir à tout prix reprendre l’enfant qui fait des erreurs. Simplement répéter le véritable mot et s’efforcer de le dire nous-mêmes correctement.
Lectures inspirantes
- Au coeur des émotions de l'enfant : comprendre son langage, ses rires et ses pleurs, Par Isabelle Filliozat, J.-C. Lattès, 2001, ISBN : 9782501033930, 10,95 $.
- Les débuts du langage chez l’enfant, Par Paule Aimard, Dunod, 1996.
- Mon enfant souffre de troubles du langage et des apprentissages, Par Avigal Amar-Tuillier, La Découverte, 2004.
- L'apprentissage de la parole : la magie et les mystères du langage pendant les trois premières années de la vie, Par Roberta Michnik Golinkoff et Kathy Hirsh-Pasek, Éditions de l’Homme, 1999.
- Élever bébé 2010, Par Marcel Rufo et Christine Schilte, Hachette, 2010, ISBN : 9782012379275, 49,95 $.
- Comment la parole vient aux enfants, Par Bénédicte Boyssn-Bardies, Éditions Odile Jacob, 2010, ISBN : 9782738124272, 35,50 $.