La lionne
Une bonne maman lionne ne crie pas lorsqu’elle s’adresse à ses petits. Elle les prend doucement par le cou, et les lionceaux se calment naturellement et deviennent passifs et obéissants. Ne serait-il pas fantastique que cette méthode fonctionne avec nos petits humains? Eh bien, sachez qu’une technique équivalente existe. Il s’agit simplement d’utiliser le toucher comme moyen de contact et de communication. Parce qu’un toucher, c’est bien plus porteur qu’on peut l’imaginer.
L’intervention par le toucher
En situation de conflit ou lors de simples discussions avec nos enfants, nous avons plusieurs façons de faire passer un message important : le discours rationnel, le débat, l’emphase émotive, l’imposition et même la violence verbale (à proscrire). Certains facteurs vont impacter l’entente éventuelle : les goûts de chacun, l'environnement, le niveau de stress, etc. Et si nous pouvions varier nos méthodes pour faciliter le contact, particulièrement lorsqu’un sujet est important?
La science
La théorie de l’attachement de Bowlby défend le fait que l’établissement de liens affectifs étroits est essentiel à la survie de l’être humain. Nous savons tous que le lien d’attachement parent-enfant est une puissante base pour le développement de l’estime de soi chez l’enfant. Comme parents, nous portons tous le désir que notre enfant soit le plus heureux possible.
Outre les modèles sociaux et les gestes de l’entourage, la neuroscience va plus loin et nous rappelle la puissance du toucher comme source de bonheur. En effet, à condition que les gestes soient consentis et respectueux, le fait de toucher et d’être touché participe à la sécrétion de l’ocytocine (hormone du bonheur).
L’ocytocine joue le rôle de ciment dans les relations sociales. Elle a la capacité d’associer les contacts sociaux à d’autres sentiments agréables et joue un rôle essentiel dans toutes les relations humaines. Le toucher est la principale façon de libérer de l’ocytocine dans l’organisme. Ayant plusieurs vertus, cette hormone permet aux humains d’éprouver de l’empathie, d’aimer, de déstresser et de prendre confiance, d’où son importance dans les fondements du bonheur.
Allons plus loin
Certains parents auront donc recours aux massages pour bébés afin d’approfondir ce lien parent-enfant et de développer leur attachement envers eux. Plus vieux, le fait de chatouiller, de flatter les cheveux ou de donner une accolade aura le même impact. Des recherches scientifiques nous démontrent que le toucher agit non seulement sur le développement physique, mais également sur la santé mentale. Ainsi, après l'accouchement, la production soutenue d’ocytocine favorise l’attachement mère-enfant. L’ocytocine est sécrétée lors du toucher et nous permet de nous sentir plus près de notre enfant et de lui prodiguer des soins aimants et rassurants. À chaque fois qu’une mère nourrit son bébé, le nourrisson envoie des signaux de contentement et encourage ainsi cette dernière à continuer à répondre à ses besoins (gazouillis, sourires, regards brillants). L’ocytocine ainsi sécrétée incite au rapprochement en augmentant la sensibilité au toucher tout en détendant la mère. N’est-ce pas merveilleux? C’est ainsi que s’installe un cycle visant à renforcer ce lien d’attachement, source du bonheur.
Si les bienfaits du toucher ont été démontrés chez les nourrissons, il en va de même chez les jeunes enfants. Chaque fois qu’un parent ou un adulte procure un toucher affectueux (chatouille, caresse, accolade, etc.), l’enfant approfondit, par l’entremise de l’ocytocine sécrétée, le lien qui l’unit à la personne en question. Les enfants plus vieux auront tendance à sourire, à se détendre à leur tour et à envoyer des signes d’ouverture.
Lorsque nous répondons à ces besoins de proximité, l’enfant apprend alors qu’il peut faire confiance à son parent et un sentiment de sécurité s’établit. Il apprend qu’il est un être aimé et aimable, ce qui facilite toutes ses interactions sociales.
Qui aurait cru qu’un simple toucher pouvait accomplir autant?