De l'avis de ceux qui ont développé et choisi ces recettes, le développement de bons comportements alimentaires est un processus qui s'apprend tôt et qui doit se transmettre. Stéphanie Côté, nutritionniste au centre de référence en nutrition de l'Université de Montréal (Nutrium) estime que l'apprentissage, à ce jeune âge, passe par le jeu et la simplicité. Les quelques recettes sélectionnées sont donc faciles à suivre et veillent à insérer des aliments variés, en éliminant une bonne partie des allergènes, quoique certaines comportent du lait et des œufs.
Mme Côté soutient par ailleurs qu'il existe au Québec une sous-consommation des aliments de base chez les enfants. Elle cite tout particulièrement les légumes, les fruits et les produits laitiers. En jouant avec les aliments, elle espère que l'exercice permettra de corriger un peu cette situation.
Le grand livre des petits chefs renferme dix recettes. Il sera disponible gratuitement auprès des services de garde qui en feront la demande.
Sa publication et sa distribution ont été rendues possibles avec le concours des Producteurs laitiers du Canada, qui ont été les instigateurs du projet.
Un portrait inquiétant
Une importante enquête sur la nutrition effectuée en 20041 révèle des lacunes importantes en ce qui a trait à la consommation de groupes d’aliments.
- 40 % des enfants âgés entre 4 et 8 ans au Québec consomment moins que les deux portions de produits laitiers recommandées quotidiennement.
- 58 % d’entre eux ne consomment pas le nombre minimal de portions recommandées de légumes et de fruits.
- Parallèlement, 15 % de l’apport énergétique des enfants de 1 à 3 ans et 17 % de celui des 4 à 8 ans provient d’aliments de moins bonne valeur nutritive : c’est donc dire que ces aliments remplacent en partie les aliments de base.
- 74 % des Canadiens sur le marché du travail mangent leurs repas en vitesse. Pour les personnes au foyer, ce chiffre est de 56 %2.
Un sondage réalisé auprès de 4 000 Canadiens en 2007 présentait les résultats suivants :
- 52 % des répondants consacrent seulement de 15 à 30 minutes à la préparation du souper3.
- 32 % des répondants planifient leur souper le jour même3.
- Outre le manque de temps (30 %) les Canadiens cuisinent moins par manque d’énergie (26 %), d’idées (23 %), de planification (17 %) et d’habiletés en cuisine (3 %)1.
1 Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, cycle 2.2, Nutrition – 2004, Statistique Canada, fichier de partage des données canadiennes. Compilation : Institut de la statistique du Québec, 2007.
2 Ministère de la famille et des aînées
3 Extenso (Sondage : Diététiste du Canada (auprès de 4000 répondants, 2007)