Bien nourrir son enfant, c’est certes lui offrir des aliments avec des qualités nutritionnelles, mais aussi assurer un environnement propice à la dégustation et à l’appréciation des aliments. Qu’est-ce qu’un environnement propice? Une atmosphère conviviale et une attitude positive des parents favorisent tous types d’apprentissage, dont les bons comportements alimentaires. La recherche de l’harmonie lors des repas sera d’autant plus importante si votre enfant est difficile (variété alimentaire à améliorer), s’il a un petit appétit ou s’il présente un surplus de poids. Si vous accordez du temps au rituel alimentaire, vous serez plus réceptifs à proposer des solutions aux difficultés alimentaires de votre enfant. En ce temps de rentrée, prenez une pause pour évaluer votre situation familiale.
La routine
En tant qu’adulte, nous oublions parfois que les enfants sont confortables dans la routine. Donc, tentez d'établir une routine pour l'alimentation de fin de journée. En ayant un cadre établi, vous favoriserez une bonne prise d’aliments et pourrez mieux intervenir sur les difficultés alimentaires de votre enfant s’il y a lieu.
- Au retour à la maison, prévoyez une collation légère du type crudités, fruits, soupe, salade de carottes, en fonction du délai requis pour la préparation du repas. Vous éviterez du coup le fameux : « J'ai faim, quand est-ce qu’on mange? » Ce qui fait inévitablement augmenter l’impatience d'un parent et vous éloigner de l’harmonie souhaitée au repas! Déterminer préalablement la portion de la collation afin qu’elle serve à calmer un estomac creux sans toutefois diminuer l’intérêt de l’enfant pour le repas. Un enfant difficile qui n’a plus faim, ne se donnera pas la peine de goûter un nouvel aliment. Quant à l’enfant qualifié de gourmand (moins à l’écoute de ses signaux de satiété), celui-ci aura tendance à tout manger ce qui lui est présenté même s’il n’a plus faim.
Le temps passé à table
Un enfant de 2 à 3 ans demeure entre 10-15 minutes au même endroit; un enfant de 5 ans est capable de demeurer à la table environ 20 minutes. En considérant cette réalité, il peut être pertinent de permettre à l'enfant de s'absenter de table entre le plat principal et son complément (dessert).
- Planifiez une préparation partielle ou totale du repas. Lors de la journée dédiée à l’épicerie ou une journée du week end, planifiez la répartition des repas (souper prioritairement) pour la semaine. Voici un planificateur utile pour ce genre d’exercice. Vous pouvez inscrire le nom de la recette ou le type de repas (ex. : poulet, légumineuses, etc.) Il est souhaitable d’avoir au moins trois repas entièrement prêts, surtout si les enfants ont des activités parascolaires qui impliquent soit un souper tôt ou un souper retardé. Vous serez ainsi plus efficace et plus détendue.
- Dix minutes avant de servir le souper, demandez à vos enfants de se laver les mains et faites-leur faire une activité calme. Une boîte spéciale pourrait regrouper des livres de lecture ou de coloriage, des casse-têtes, etc. Les enfants retrouveront un peu de calme et seront en meilleure disposition pour apprécier le repas. L’écoute des signaux de satiété est plus instinctive chez l’enfant que chez l’adulte. Il arrive toutefois parfois que l’enfant ait de la difficulté à bien les percevoir. Donc, l’enfant calme qui discute joyeusement aura plus de facilité à cibler son appétit.
Ambiance et environnement
Éviter les distractions inutiles et les sujets de conversation trop dérangeants, la télévision et les écrans devraient être éteints. Une musique d’ambiance peut très bien accompagner le repas.
Quand vous avez le temps, égayez la table avec de simples accessoires : nappe colorée, serviettes de table à motifs, chandelles, vaisselle du dimanche, etc.
Au sujet des portions
En tant que parent, un certain lâcher-prise peut s’avérer bénéfique au maintien de l’harmonie du repas. L’appétit d’un enfant varie d’une journée à l’autre et de nombreux facteurs peuvent influer (ex. : fatigue, maladie, goûts de l’enfant,…). Les guides de portions représentent un équilibre à atteindre et non, un absolu quotidien!
Comme le dit l’expression : on mange d'abord avec les yeux. Utilisez à l’occasion la stratégie du thème, c’est-à-dire, créer une ambiance en lien avec le plat préparé pour le repas. Par exemple, ajoutez quelques éléments mexicains pour introduire un repas de fajitas… Ainsi, tous les membres de la famille prendront plaisir au repas. Même les enfants qui sont peu enclins à goûter les nouveaux aliments se laisseront prendre au jeu!
En bref, une stratégie qui ne donne pas son plein potentiel aujourd’hui peut très bien donner les résultats escomptés dans quelques semaines. Rien n’est parfait, mais Il est possible de vivre des repas familiaux en harmonie. La patience est de mise. En cas de doute, consultez une nutritionniste.