Les scénarios de grands moments de bonheur, ponctués de fou rire, de gâterie et de chuchotements tard dans la nuit bien sûr, défilent dans leur tête. Pour les parents, c’est plutôt un film de suspense qui commence : dormira-t-il bien hors de la maison? Quoi apporter? Comment gérer les deux copains pour une nuit entière? Y aura-t-il une suite à cet épisode?
En fait, c’est en lui accordant notre confiance qu’on aidera le plus notre enfant à bien vivre ce premier essai d’éloignement. Tranquillement, il cherche à vous montrer son indépendance et, même si c’est difficile, on doit lui montrer qu’on croit en lui et que l’on comprend son désir d’indépendance tout en sachant rester là, tout près discrètement, juste au cas!
Voici des conseils pour les quatre acteurs principaux de cette grande nouveauté chez vous!
1er rôle principal : l’enfant invité chez un ami
- On l’aide à faire sa valise pour qu’il apporte le nécessaire (pyjama, brosse à dents, sous-vêtements, etc.), mais aussi des incontournables pour les séparations (doudou ou poupée préférée). Bonne idée : Mia a apporté un petit cadeau à sa copine pour fêter leur premier pyjama party! Des autocollants, un échange de bijoux ou de figurines deviennent un prétexte à la fête!
- On le rassure en lui disant qu’il pourra nous téléphoner en cas de besoin, mais on lui souligne qu’on pense qu’il n’en aura pas besoin, car il s’amusera beaucoup.
- On glisse notre numéro de téléphone dans la valise pour que notre enfant ne s’inquiète pas de ne plus s’en souvenir.
- On lui permet d’apporter une photo de la famille. Juste le fait de savoir qu’elle est dans son sac le rassure et il n’aura probablement même pas besoin de la regarder. Bonne idée : William a mis une photo de son frère dans la pochette de son sac à dos. Ainsi, il pouvait la regarder quand il avait une petite crise d’ennui.
Rôle secondaire : le parent de l’invité
- On s’assure de bien connaître l’ami et les parents chez qui notre enfant va coucher. C’est la première clé pour avoir l’esprit tranquille. Si on doute ou si on ne se sent pas à l’aise que notre enfant aille chez un ami en particulier, on explique la situation à l’enfant et on refuse.
- On téléphone au parent hôte pour vérifier si tout est OK pour eux.
- On discute avec l’autre parent du rituel de dodo (Notre enfant a-t-il besoin d’une veilleuse? A-t-il peur quand les portes sont fermées?) et de nuit (notre enfant se lève-t-il la nuit pour aller aux toilettes?).
- On dort à la maison. Pour la première expérience de dodo chez un ami, il n’est pas conseillé d’en profiter pour aller au chalet ou de combiner cela à une sortie. Ainsi, notre enfant nous sait tout près, au cas où…
- On ne se fait pas de grosses attentes. Il se peut que notre enfant soit extrêmement enthousiaste et que la journée même, il change d’idée.
- On démontre notre confiance à notre enfant et on chasse nos petites inquiétudes pour ne pas les lui transmettre.
- Les règles habituelles sont bouleversées? Chez le copain, on déjeune dans le salon? On se couche plus tard? On lâche prise! On se concentre sur le plaisir et on considère ces petits interdits franchis comme un ajout à son bonheur.
- On raconte à notre enfant nos souvenirs de notre « première fois » où on a couché chez une amie.
2e rôle principal : l’enfant hôte qui accueille son ami
- On demande à l’enfant de préparer quelques jouets, une couverture et un oreiller juste pour son ami.
- On aide notre petit à préparer le lit de son invité.On réfléchit ensemble à ce qui pourrait faire plaisir à son ami.
- On lui suggère de trouver des jeux ou des activités amusantes à faire avec son ami (question de pallier, à l’avance, à l’éternel refrain « On ne sait pas quoi faire! »).
Rôle secondaire : le parent de l’enfant hôte
- On demande aussi ce que mange notre invité au déjeuner et on s’informe s’il est allergique.
- On s’entend avec le parent pour se téléphoner à l’insu des enfants juste pour lui dire comment ça se déroule.
- On lui demande aussi ce qu’il voudrait qu’on fasse si on est en proie à une crise d’ennui. On lui change les idées? On téléphone à la maison? On s’informe de la routine de notre petit invité auprès du parent (Peut-on lui permettre de dormir plus tard? Est-ce qu’on doit ou peut donner le bain à l’enfant? Prend-il une douche? Se lève-t-il la nuit?).
- On pense à des jeux faciles à faire avec les enfants s’ils s’ennuient ou pour combler les petits temps morts.
- Bonne idée! Émilie a fait une provision de quelques babioles de bricolages (perles, carton, peinture et papier de couleur) au Dollarama avant l’arrivée de la copine de sa fille. Ainsi, pour amuser les fillettes, elle a sorti son merveilleux sac à surprises!
- On sourit et on s’attend à entendre jacasser jusque tard dans la nuit ou très tôt le matin!
Une période de gêne ou de tristesse est à prévoir avec notre petit invité. On le console et le rassure en lui disant qu’on est là et qu’il peut nous parler s’il ne se sent pas bien.
- On garde l’œil ouvert aux signaux d’alerte de petites chicanes (pas facile d’être ensemble sur une grande période qui comprend aussi l’heure du dodo) et de fatigue (on peut dépasser l’heure du dodo, mais on essaie de garder certaines limites!).
- Attention, quand vient le moment de se mettre au lit et de fermer les lumières, notre petit invité prend conscience qu’il ne dormira pas dans la même maison que ses parents. On lui dit que ses parents s’apprêtent eux aussi à dormir et on insiste sur ce qu’on pourra faire le lendemain matin. On lui demande ce qu’on peut faire pour qu’il se sente bien.
- On en profite pour faire des activités spéciales avec les enfants. On fait une tente dans le salon, on écoute un film dans le lit, etc.
Pipi au lit?
Beaucoup d’enfants refusent d’aller dormir chez un ami, car cela voudrait dire qu’il avoue faire parfois pipi au lit. Pas de problème! On utilise des sous-vêtements jetables pour grands, qui protègent les enfants des fuites désagréables. Ainsi, notre enfant ne se prive pas d’une belle activité qui renforce son estime de soi et l’amène à se sentir « grand » et fier de lui!
3-2-1… action! Tous les acteurs sont prêts à vivre un des beaux scénarios de la petite enfance. Allez, rappelez-vous vos souvenirs des nuits passées à l’extérieur de la maison où les permissions spéciales étaient à l’honneur!