Quand les Fêtes approchent à toute allure, l’attente d’un esprit convivial est dans l’air. Cependant, pour certaines personnes, cette période de l’année s’accompagne d’une augmentation marquée du stress, lequel peut se transformer facilement en dépression. Il se peut que les femmes soient particulièrement vulnérables au stress du temps des Fêtes puisque, en général, elles sont deux ou trois plus susceptibles que les hommes de souffrir de dépression.
Les femmes sont les plus touchées
Environ les deux tiers des femmes sondées par le US National Women’s Health Research Center ont affirmé avoir souffert de dépression pendant les Fêtes. Pour plusieurs d’entre elles, la dépression a interféré avec leurs activités quotidiennes, les faisant manquer des fêtes et des soirées en famille.
Comme elles sont typiquement la soignante principale de leur famille, les femmes assument des responsabilités que les hommes risquent de ne jamais envisager. Pendant les Fêtes, la charge de travail peut causer du stress et de l’anxiété. « Le stress lié au magasinage et à d’autres préparatifs peut devenir un fardeau supplémentaire pour des femmes qui jonglent déjà avec plusieurs responsabilités, a affirmé la Dre Laura Fochtmann, psychiatre au Stony Brook University Medical Center de Long Island. Cela peut provoquer des changements d’humeur et contribuer éventuellement à la dépression. »
Pour certaines personnes, le sentiment de tristesse ou le blues peut durer longtemps. Ces sentiments s’accompagnent souvent d’une perte de plaisir ou d’intérêt pour ses activités normales, des perturbations du sommeil, des fluctuations de poids ou de l’appétit, des sentiments de désespoir, des problèmes de concentration, une perte d’énergie ou des pensées suicidaires ou morbides.
Comparativement aux hommes, les femmes dépressives ont tendance à signaler plus de symptômes physiques, tels que la fatigue et les perturbations de l’appétit ou du sommeil, a affirmé la Dre Sherry Marts, PhD, vice-présidente des affaires scientifiques à la Society for Women’s Health Research, un organisme de défense des droits situé à Washington. « Les hommes en traitement contre la dépression ont tendance à se plaindre davantage de problèmes d’ordre professionnel ou à être sans emploi », a dit la Dre Marts. Les femmes souffrant de dépression chronique sont plus susceptibles d’être célibataires ou de se plaindre de problèmes conjugaux. Elles ont également tendance à être plus jeunes lors de l’apparition de la dépression et à avoir plus d’antécédents familiaux de dépression ou de problèmes de santé apparentés.
Risques
Selon la Dre Marts, les femmes sont plus susceptibles de développer des problèmes d’alcool dans les quelques années suivant un premier épisode dépressif, alors qu’aucun lien pareil n’a été trouvé chez les hommes. Il est donc important qu’elles soient conscientes du lien entre les Fêtes, la consommation d’alcool et la dépression.
Le traitement de la dépression clinique repose souvent sur la prise d’antidépresseurs. Ces derniers peuvent soulager les symptômes de la dépression en modifiant le fonctionnement de certaines substances chimiques dans le cerveau. Il semble que ces substances chimiques ne fonctionnement pas correctement lors d’une dépression, et l’antidépresseur permet de corriger le problème.
Traitements
Il existe plusieurs types d’antidépresseurs; les plus courants sont les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), les antidépresseurs tricycliques et les inhibiteurs de la monoamine-oxydase. Certaines preuves laissent croire que les femmes répondent différemment à certains types d’antidépresseurs, comparativement aux hommes. Des chercheurs à l’Université de Pittsburgh ont examiné les différences entre les sexes en ce qui concerne la réponse à certains médicaments. « De façon générale, le taux de réponse aux antidépresseurs tricycliques est plus faible chez les femmes », a expliqué le Dr Robert R. Bies, PhD, du département de sciences pharmaceutiques de l’Université de Pittsburgh, dans l’état de Pennsylvanie. « De plus, il semble que les femmes répondent mieux aux inhibiteurs de la monoamine-oxydase que les hommes. »
« Pour les femmes qui souffrent de dépression pendant les Fêtes, une première approche raisonnable consiste à amorcer une psychothérapie seule, a dit le Dr Fochtmann. Il est probable qu’un traitement antidépresseur sera envisagé si les symptômes sont graves et persistants, notamment s’il y a des antécédents personnels ou familiaux de dépression. »
Les femmes qui ont reçu un traitement contre la dépression sont plus susceptibles d’avoir recours à des exutoires émotionnels et à la religion pour les aider à composer avec leurs symptômes. « Par contre, les hommes ont recours aux sports et à leurs hobbys », a précisé la Dre Marts.
L’effet des antidépresseurs met habituellement du temps à se faire sentir. « Les antidépresseurs n’agissent pas comme un analgésique que l’on prend pour soulager tout de suite un mal de tête », a expliqué le Dr Fochtmann. « Typiquement, ça prend plusieurs semaines pour obtenir le plein effet de ces médicaments, même si on peut constater des améliorations plus tôt. » Enfin, les dosages doivent parfois être ajustés pour mieux convenir aux personnes en traitement.
Sources : La Dre Jennifer Wider, MD, Society for Women’s Health Research; National Institute of Mental Health, Depression: What Every Woman Should Know, 2004. Dernière mise à jour : juillet 2007.
Cet article est fourni par les spécialistes de la santé des femmes du Women’s College Hospital. Pour en savoir plus sur la santé des femmes, consultez : Femmesensante.ca. © 2000-2010 Women's College Hospital.