Par où commencer? Les cours!
Il existe des cours d’art dramatique pour tous les budgets, des cours de théâtre offerts dans les municipalités comme des ateliers de jeu devant la caméra donnés par des professionnels du petit écran. « C’est un bon moyen de valider l’intérêt réel de l’enfant et de s’assurer qu’il envisage de faire de la télé pour les bonnes raisons, considère Liane Simard, coach de plateau qui prépare souvent des enfants aux auditions. Lorsqu’on regarde la télé, ça semble simple, tout ça, mais comme le ski ou le piano, ça s’apprend. »
L’inscrire à une agence de casting
Lorsque Tristan, 7 ans, a indiqué qu’il souhaitait faire de la télé, idée encouragée par tout l’entourage en raison du charisme et de la jolie frimousse du garçon, Mélanie, sa mère, et son conjoint ont fait de longues recherches pour trouver une agence de casting sérieuse. « Il y a des entreprises qui vendent du rêve, considère Mélanie, comme cette agence américaine qui s’est installée quelques jours à Montréal l’an dernier et promettait des rôles dans les films de Disney en exigeant des milliers de dollars d’adhésion. Il faut être prudent et magasiner. »
Comment s’assurer de faire le bon choix? Liane Simard : « On évite toutes les agences qui font du recrutement et de la publicité, ce n’est pas le mode de fonctionnement des entreprises établies. L’agence doit être répertoriée par l’Union des Artistes (UDA) et avoir signé le code d’éthique. »
Bon à savoir
Sachez qu’il coûte de 300$ à 500$ dollars annuel pour l’inscription à une agence, que votre enfant décroche des auditions ou non, frais auxquels peuvent s’ajouter des honoraires de photographe professionnel ou de formation. Si votre enfant obtient un contrat, vous devrez verser une commission de 15%.
Le préparer aux auditions
Votre enfant aura un texte à mémoriser. Il s’agit la plupart du temps d’une ou de quelques lignes à apprendre, sans plus. Pour une audition plus importante, vous pourrez faire appel à un coach privé (environ 60$/l’heure). Selon Liane Simard, les parents doivent à tout prix éviter de jouer au professeur de théâtre avec leur enfant.
L’accompagnement
Les convocations pour les auditions peuvent être faites à la dernière minute. « Les auditions exigent une grande disponibilité, se souvient Lynda qui a accompagné son fils Zacharie pendant quelques années avant qu’il se lasse et passe à une autre activité. Les auditions se déroulent pendant les heures de bureau, à Montréal la plupart du temps. Et il y a les rappels (callback), l’attente. Il faut être flexible. »
L’aider à surmonter les refus
Tristan a eu la chance de décrocher un contrat dès sa première audition. « Évidemment, raconte la mère Mélanie, cela lui a créé des attentes et dans les mois suivants, après plusieurs refus, il vivait cela comme des échecs. Nous avons beaucoup discuté avec lui pour être certains qu’il continue parce qu’il aime le jeu dramatique, et non pour l’argent gagné, notion irréelle à son âge, ou pour l’idée d’impressionner les amis. »
Pour Liane Simard, l’audition doit être une expérience agréable en soi où l’enfant prend plaisir à jouer : « Souvent, pour le casting d’un enfant, on recherche une ressemblance avec un acteur adulte. Cela n’est pas d’abord une question de talent. Les directeurs de casting reçoivent jusqu’à plusieurs centaines d’enfants pour en choisir un, c’est une question de bonne étoile! »
L’encadrer lors des journées de tournage
Chaque jour de tournage (ou nuit!) est d’une durée maximum de 8 heures. « Votre rôle en tant que parent est de vous assurer du bien-être de votre enfant lors de cette journée, du respect de ses pauses, par exemple, explique Liane Simard. L’enfant doit avoir du plaisir, mais il demeure que cela est un travail et c’est fatigant. »
Un rôle récurrent dans une série télé donnera accès à un tuteur pour compenser les journées d’école manquées. Mélanie, maman de Tristan : « Comme parent, je m’assure qu’il est prêt, qu’il a mangé et qu’il ne dérange pas. L’agente de Tristan nous a avertis de ne pas nous mêler des questions artistiques, de la coiffure ou des vêtements qu’on lui destine, par exemple. J’apporte des jeux calmes pour l’occuper entre les scènes. Les gens sur les plateaux sont très respectueux, mais ils n’ont pas de temps à perdre. Dans toute cette expérience, je veux que mon garçon demeure humble, qu’il comprenne bien que c’est très inhabituel de gagner parfois autant d’argent en quelques heures et que cette activité doit être axée sur le plaisir. »