Presque chaque jour mes enfants ont envie d’aller au parc. Ils aiment se balancer, glisser, grimper sur les murs d’escalade et chercher des amis pour jouer à la tague. Moi, je suis mon imprudent de fils à la trace quand il est à un endroit où je peux l’imaginer en train de se casser une jambe. Le reste du temps je souris aux mêmes parents inconnus à qui j’ai souri il y a 5 minutes. En général tout se passe bien et j’évite de passer tout mon temps sur mon téléphone pour ne pas avoir l’air d’une mère négligente. J'essaie aussi de ne pas trop m’imposer dans les histoires de pirates des petits et je joue quand les autres enfants ne me regardent pas comme si j’étais une adulte irresponsable.
La bisbille
Au début, tout allait bien. Un petit garçon un peu trop grand pour jouer avec mon fils voulait jouer à la tague; ma fille a décidé de jouer avec eux, j’étais rassurée. Puis, une petite fille est arrivée, mon fils était devenu Spiderman et lui a lancé une toile d’araignée imaginaire. Elle m’a hurlé « je vais le dire à ma mère » et moi, un peu baveuse, je lui ai répondu « OK, à tantôt ».
Nos enfants nous racontent vraiment n’importe quoi; c’est aussi pour ça qu’il faut surveiller au parc.
En revenant, la petite m’a crié qu’elle détestait les garçons et que le gâteau de branches et de terre qu’elle avait fait une heure avant était complètement « gargounisé ». Je lui ai pardonné d’avoir menti à sa mère parce qu’elle était petite et mignonne, mais deux minutes plus tard, je l’ai vue tordre le bras de mon fils en criant « j’en ai marre de toi, j’aime pas jouer avec les garçons! ». Il a fallu que j’intervienne en espérant que sa mère ne m’en veuille pas. Je lui ai expliqué qu’il fallait être doux avec les autres. C’est seulement une heure plus tard que ma fille m’a avoué que mon fils lui avait donné un coup de pied et que c’est pour ça qu’elle s’était comportée comme elle l’avait fait.
Ne jamais me mêler des chicanes que je n’ai pas vues au complet.
Être prête
Heureusement que ma fille de 11 ans était là pour m’aider quand le garçon de la tague a décidé que c’était moi la tague. Pendant que je courais comme une mère nettement moins en forme que j’étais en cinquième année, elle surveillait mon fils dans les ateliers dont je parlais tantôt. Je n’ai pas eu à courir longtemps pour comprendre que des sandales et une jupe ne font pas bon ménage avec des jeux de course… ni les autres jeux du parc, d’ailleurs.
En plus de ne pas me permettre de courir très vite, ma jupe ne donnait pas trop envie de ramper de manière disgracieuse sous les modules devant les autres parents qui parlaient entre eux. J’ai donc laissé le jeune homme (bien content de lui) gagner contre moi.
Toujours porter des shorts et des souliers de course pour aller au parc au cas où je pourrais prendre ma revanche.
La honte
De temps en temps, nos enfants nous font honte au parc, comme la fois où ma fille avait poussé un petit garçon qui ne descendait pas assez vite dans la glissoire et la fois où mon fils avait attendu d’être à côté d’un bébé naissant pour s’étouffer avec sa salive et donner l’impression aux parents terrorisés qu’il n’avait pas une, mais deux pneumonies virales hyper contagieuses.
Aujourd’hui, c’était autre chose. Mon fils a fini l’après-midi en disant à la plus petite fille sur place, celle qui avait exactement la même face que sa mère, « Tu as vraiment des belles grandes dents de lapin! »
Je n’ai rien trouvé d'autre à dire que « C'est pas vrai... »
Pratiquer mon sens de la répartie.