Grossesse/Maternité

Réflexions sur la naissance et l'accouchement

Selon Michel Odent, l’accouchement a de profondes racines que l’on tend à oublier parfois. Dans son livre Votre bébé est le plus beau des mammifères, il revient souvent sur cette thèse. Il résume ses vingt-cinq années de recherche ainsi : « J’ai appris que les êtres humains sont des mammifères. Tous les mammifères se cachent, s’isolent pour mettre au monde leur progéniture. Ils ont besoin d’intimité. Il en est de même pour les êtres humains. Il faut constamment se référer à ce besoin d’intimité ». Mais accepter de revenir à des instincts primitifs et à des réflexes animaux alors que l’on vit dans une ère électronique, rationnelle, médicalisée, numérisée et scientifique n’est pas une mince tâche.

Même si le fait que les hommes sont des mammifères semble globalement accepté, nous n’aimons que très peu nous faire rappeler nos origines primitives. « Nous ne sommes pas des animaux! Nous appartenons à un milieu culturel! Nous avons conscience de notre statut de mortel! » Et les différences s’enchaînent pour montrer que nous sommes plus « évolués » que les animaux. Pourtant, quand vient le temps d’accoucher, c’est à cette base que nous devrions revenir puiser des enseignements. Michel Odent insiste sur le fait qu’il faut redécouvrir nos racines animales parce que l’accouchement est d’abord le propre des mammifères. « Il existe depuis qu’un petit animal, il y a quelques deux cents millions d’années, s’est développé dans le ventre de sa mère avant d’être mis au monde », rappelle-t-il humblement.

Apprendre des animaux

En effet, pendant l’accouchement, les femelles animales et les femmes sécrètent les mêmes hormones. Derrière cette action qui favorise le déclenchement du processus, c’est le cerveau primitif – celui que partagent l’homme et les mammifères – qui coordonne la production des hormones. Michel Odent croit qu’il est impossible d’aider activement une femme à accoucher. « En acceptant de comprendre le processus involontaire mettant en jeu des structures primitives du cerveau, on rejette l’idée qu’une femme peut apprendre à accoucher », écrit-il. Ainsi, selon lui, on ne peut qu’éviter de trop perturber une femme qui accouche en lui laissant toute son intimité, un pivot dans ses recherches sur les accouchements.

Le besoin d’intimité est l’un des éléments sur lequel Michel Odent dépose toute sa réflexion sur l’accouchement. Les femmes enceintes ont besoin d’intimité pour bien vivre leur accouchement. En observant le comportement de certains mammifères, il s’est aperçu que ceux-ci ont préservé cette intimité lors de la naissance de leurs petits. Par exemple, les brebis bigornes peuvent chercher pendant des jours et des nuits les endroits les plus inaccessibles des montagnes et les guenons Rhésus quittent leur groupe pour se cacher aux confins de la forêt pour mettre bas. Si les animaux ne peuvent s’éloigner des autres bêtes, alors ils s’isolent et changent leurs habitudes. Les rattes, pourtant des animaux nocturnes, vont accoucher le jour pour s’assurer d’être seules. Et notez bien que ce besoin universel d’intimité n’est pas dicté pour se protéger des autres espèces, mais plutôt des membres du groupe d’appartenance. Étonnant, n’est-ce pas?

Prédire la durée de l’accouchement

Dans toutes les sociétés où les femmes ont gardé l’habitude de s’isoler pour accoucher ou au moins maintenir le moins grand nombre de personnes avec elles, l’accouchement semble avoir la réputation d’être plus facile. D’après Michel Odent, la longueur d’un accouchement est proportionnelle au nombre de personnes alentour. Ainsi, il est facile de prédire d’emblée si un accouchement sera long ou rapide. Il pousse même sa réflexion en remettant en question la présence des hommes auprès des femmes en travail. « Quand le conjoint donne l’impression de partager les émotions, de quitter le monde en même temps que sa femme, il est possible que l’accouchement ne soit pas très long. Le pronostic est fort différent lorsque l’homme s’installe en face de sa femme et cherche à la regarder dans les yeux. C’est comme si, alors que sa femme est prête à changer d’état de conscience, l’homme lui disait « Reste avec moi ». Même chose quand le conjoint s’installe en face de sa femme dans une position d’observateur et de contrôle, prêt à suggérer telle ou telle position. La situation devient caricaturale lorsque plusieurs personnes, peut-être munies d'une caméra, se comportent en observateurs de la scène. »

Présence des hommes

Bien sûr, Michel Odent ne jette pas les futurs pères hors de la salle d’accouchement, mais en ramenant la situation à la case « animal », il se demande si leur rôle ne doit pas être modifié. « L’attitude de certains jeunes hommes qui ont tendance à rester près du lieu de naissance, mais à l’extérieur mérite réflexion. Ils semblent protéger l’intimité de leur femme. Si quelqu’un veut pénétrer dans la pièce, ils font un geste semblant signifier « Non, pas maintenant, elle est en train d’accoucher ». Malgré l’image stéréotypée actuelle du couple « donnant naissance », ces jeunes hommes semblent redécouvrir spontanément ce qui a peut-être été à l’origine, l’un des rôles principaux des hommes : protéger le monde des femmes et des bébés. » Septique à l’idée de tenir l’homme à l’écart? À mon accouchement, j’ai clairement demandé à mon conjoint de me laisser tranquille au moment où je sentais que je n’arrivais plus à contrôler les douleurs et à me centrer sur le bébé qui naissait. Il s’est assis, en retrait dans un coin de la chambre, a tamisé les lumières, s’est enquis de mes moindres désirs – «As-tu soif? As-tu faim? As-tu besoin de quelque chose? » – et quand je l’ai assuré que tout était correct et que je ne voulais que me reposer tranquille, il m’a laissée entrer doucement dans ma bulle. Le cœur meurtri, certain d’être le pire des sans-cœur en m’« abandonnant », il a feuilleté mille revues sans les lire, sursautant à chacun de mes mouvements, se retenant de venir me tenir la main, mais il a compris que j’avais besoin d’être seule. Hasard ou instinct primitif? Je suis passée de 3 cm à 9,5 cm en moins de deux heures... dans le calme et sans douleur! Visualisation, relaxation et grandes respirations aidant!

« Le besoin d’intimité a été de plus en plus nié au cours de l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui, avec l’introduction de l’homme médecin, la connotation masculine associée au mot technologie, la participation habituelle du père à l’accouchement et la croyance que la femme ne peut pas accoucher sans assistance, nous avons atteint le point oméga dans la négation du besoin d’intimité. Ce point coïncide aussi avec la prise de conscience de l’absurdité de la situation. Il nous faut reprendre à la case départ et rappeler que nous sommes d’abord des mammifères », constate le spécialiste.

Pour une plus grande intimité lors de l’accouchement, pensez à ces petits détails!

Se familiariser avec les lieux
L’intimité se crée plus aisément dans un lieu familier La future maman devrait connaître l’endroit où elle ira accoucher afin de l’aider à s’y sentir à l’aise. « Le jour de l’accouchement, l’idéal serait qu’elle puisse occuper d’emblée ce qui sera son territoire jusqu’à l’accouchement. »

Les dimensions de la pièce
Pour accoucher, même si la pièce est bien décorée, même si elle est spacieuse et lumineuse, cela n’aura que peu d’impact sur le déroulement de l’accouchement. Ce sera peut-être même l’effet contraire, car si on se fie aux mammifères, ceux-ci cherchent plutôt un petit espace pour accoucher. Rappelez-vous les chattes qui donnent naissance dans un placard. Vous n’êtes pas différente! De plus, on a une plus grande impression d’intimité dans une petite pièce.

Le désordre
Qui aurait dit qu’un jour on vanterait les mérites du désordre et des traîneries? Mais un endroit où tout est rangé et ordonné nous renvoie une impression d’inconfort alors que le désordre renforce l’impression d’intimité.

Coin sombre
Le sens de la vue est le plus intellectuel de nos sens et est stimulé par le néocortex, celui qui inhibe l’action du cerveau primitif si crucial au déroulement de l’accouchement. La lumière – donc la vue - stimule donc le néocortex. « On comprend l’importance de l’obscurité quand on sait que l’être humain se caractérise par l’énorme développement du néocortex, ce cerveau capable d’inhiber les processus instinctifs et involontaires », spécifie Michel Odent.

Le livre Votre enfant est le plus beau des mammifères, paru en 1990, ne se retrouve que très difficilement sur les tablettes des librairies. Pour le lire entièrement, il vaut mieux se tourner vers la bibliothèque de votre quartier.

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