Les femmes qui ont recours à la fécondation in vitro (FIV) n’auront peut-être plus à s’inquiéter d’avoir des jumeaux ou des triplés. Les chercheurs des universités McGill et Yale ont conçu un test non invasif permettant de déterminer les embryons en santé, viables et capables de provoquer une grossesse par FIV.
Aux États-Unis, plus de 100 000 fécondations in vitro sont réalisées chaque année. En moyenne, 3 embryons sont transférés par cycle et seuls 34,3 % d’entre eux provoquent une grossesse. La moitié de ces grossesses engendre des naissances multiples. Ce phénomène a entraîné une hausse des accouchements prématurés, d’éventuelles complications pour la santé ainsi qu’une importante augmentation des coûts des soins de santé, principalement parce que les méthodes actuelles d’analyse des embryons sont imprécises et se fondent surtout sur un examen visuel de l’apparence des embryons, réalisé au microscope.
Le nouveau test non invasif, le ViaTestTM-E, analyse le milieu de fécondation dans lequel se développe l’embryon in vitro. David Burns, PhD, chercheur principal et professeur de chimie de l’Université McGill, s’est servi de l’analyse spectroscopique pour élaborer un logiciel bio-informatique novateur destiné à examiner la composition moléculaire du milieu de fécondation. « Nous avons trouvé une étroite corrélation entre la probabilité d’une implantation et certaines propriétés mesurables du milieu ou du liquide de fécondation, explique David Burns, en fait, nous déterminons dans quelle mesure chaque embryon est actif du point de vue métabolique dans la culture de fécondation ». Le milieu de fécondation est analysé 3 à 5 jours après la fécondation in vitro.
23Le Dr Hing-Sang Hum, professeur adjoint en obstétrique et gynécologie à l’Université McGill explique la charge émotive que peut avoir une FIV sur de nombreux patients qu’il rencontre dans son cabinet : « la FIV peut être une véritable montagne russe en termes d’émotions! Grâce à cette découverte, nous pourrons peut-être bientôt implanter un seul embryon qui présente d’importants signes de viabilité et nous conserverons ainsi les autres bons embryons pour d’autres occasions au besoin. »
Ce progrès s’appuie sur d’importantes trouvailles de travaux de collaboration antérieurs avec Kristine Koski, PhD, de l’École de diététique et de nutrition humaine de McGill et avec Hyman Schipper, MD PhD du Département de neurologie et de neurochirurgie et de la Faculté de médecine de McGill. Les membres du Conseil scientifique consultatif de Molecular Biometrics LLC, une entreprise fondée par Burns et ses collègues, ont également contribué à cette recherche. Molecular Biometrics siège au New Jersey et a récemment ouvert une filiale canadienne à Montréal afin de poursuivre le perfectionnement de cette technologie.
Cette recherche fondamentale a été financée par le CRSNG et les IRSC, deux organismes de financement de la recherche du gouvernement fédéral du Canada. Les essais cliniques du ViaTestTM-E devraient avoir lieu en 2007.