En 2001, des recommandations médicales, arguant d'essais cliniques, ont préconisé d'administrer du sucrose oral aux nouveau-nés afin de les soulager de la douleur que peuvent occasionner certains examens, note la revue. Mais Rebeccah Slater et ses collègues de Londres suggèrent qu'en réalité le sucre ne ferait que modifier l'expression faciale de certains nourrissons, donnant l'impression trompeuse aux soignants que leur souffrance a été allégée.
Dans leur étude, 59 nouveau-nés ont été piqués au talon, pour recueillir une goutte de sang. Près de la moitié (29) a reçu une solution buvable de sucre et l'autre (30) de l'eau stérile. Des électroencéphalogrammes, des enregistrements à l'aide d'électrodes posées sur la peau, ont permis de mesurer la réaction douloureuse au niveau des circuits nerveux. Résultat : aucune différence significative n'a été enregistrée. Et, les auteurs ont constaté que l'expression du visage des tout petits qui avaient bu de l'eau sucrée restait plus souvent inchangée (35 % sans modification dans le groupe sucre contre aucun dans le groupe eau stérile).
En attendant de plus amples investigations, les auteurs ne recommandent pas l'utilisation en routine de cette procédure.
Les soignants disposent au besoin de gels et crèmes antalgiques. À côté de la pratique du recours à l'eau sucrée associée à la succion de la tétine, d'autres moyens simples sont utilisés pour calmer nouveau-nés et nourrissons de moins de 3 mois lors de gestes douloureux brefs (piqûre pour prélèvement veineux ou au talon...) comme le contact « peau à peau » ou la « poly-sensorielle » (stimulation de plusieurs sens) du tout petit par l'infirmière.