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Prédateurs sexuels sur le web

Ils peuvent devenir amis de votre enfant sur Facebook et se faire passer pour quelqu’un d’inoffensif. Voici des conseils pour se parer contre les prédateurs sexuels sur la Toile.

Nullement compromettante ou osée, la photo d’un bambin en short et t-shirt, prise sur la plage lors des vacances familiales, avait été publiée sur le mur du compte Facebook de son père. Accessible à tout un chacun (elle était d’accès public), elle a été remaniée de manière disgracieuse, puis distribuée aux « copains » de l’auteur des modifications, des prédateurs sexuels.

L’histoire est fictive, mais très réaliste. Sur Internet, les prédateurs sexuels ciblent les enfants et les adolescents de 6 à 18 ans en moyenne. Les ados constituent néanmoins le bassin de victimes le plus accessibles pour ces individus. « Ils passent beaucoup de temps en ligne et ont souvent l’impression qu’ils sont très connaisseurs, invulnérables, explique l’agent Daniel Thibaudeau, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ). Ce sont pourtant eux qui sont les plus susceptibles de fréquenter des sites potentiellement dangereux. »

Le vieux pervers mal fagoté qui déambule sur la rue avec son bol de bonbons pour appâter les enfants est une fausse image du portrait type du prédateur sexuel d’aujourd’hui : en fait, signale M. Thibaudeau, le bol de bonbons existe encore, mais dans Internet, il est sans fond… Les « pervers contemporains » peuvent être Monsieur Tout le monde. « On fait parfois des perquisitions chez un suspect et les membres de la famille sont surpris d’apprendre que leur père ou leur époux commettait ces actes… », ajoute-t-il.

Les appâts des prédateurs en ligne

Les tactiques d’approche et les leurres de ces individus ont plusieurs visages. Leur carte de visite principale pour trouver leurs victimes : les réseaux sociaux. Ceux-ci – Facebook et MySpace – de même que les sites de clavardage sont souvent le terrain du premier contact : en mentant au sujet de leur âge (ils se rajeunissent), ils tentent de gagner la confiance de leur victime potentielle.

Le site « Rate My Pic » est aussi fréquenté par les prédateurs sexuels : les adolescents peuvent y mettre en ligne une photo d’eux-mêmes, à laquelle les visiteurs du site peuvent attribuer une note d’appréciation. Une note positive peut favoriser, évidemment, les flirts… « Les prédateurs commentent les photos, ils invitent ensuite l’adolescent ou l’adolescente à discuter dans un « chat room », puis ils peuvent éventuellement avoir une rencontre avec leur victime potentielle », explique l’agent Thibaudeau.

L’autre terrain de jeu des voyeurs est l’univers des avatars, ces sites où les internautes peuvent incarner un personnage et vivre une vie virtuelle. Parmi les « citoyens » de ces communautés se cachent des intrus indésirables. « On conseille aux parents de bien surveiller la vie virtuelle de leurs enfants… », mentionne le policier.

Se protéger contre les prédateurs en ligne

Le premier outil de prévention, incontournable – et que les spécialistes n’ont de cesse de recommander – est le choix de l’emplacement de l’ordinateur auquel vos enfants auront accès : il doit être visible en tout temps pour les parents. « On peut installer des pare-feu, de même que d’autres outils informatiques de sécurité », indique le porte-parole de la Sûreté du Québec.

Les logiciels de contrôle parental, très populaires, sont également efficaces pour la protection de nos enfants. Ils empêchent l’accès à certains sites, tout en permettant à l’ordinateur de mémoriser chacun des sites visités par vos enfants et même chacune des touches du clavier sur lesquelles ils auront fait danser leurs doigts… On les nomme aussi les logiciels fantômes. D’autres logiciels barrent systématiquement et spécifiquement l’accès aux sites dont le contenu est à caractère sexuel.

Les parents peuvent par ailleurs imposer leur propre mot de passe pour accéder aux réseaux sociaux, ajoute l’agent Thibaudeau.

Attention à la caméra et aux photos!

La caméra web peut paraître inoffensive lorsqu’on ne l’active pas. Et pourtant… Des prédateurs sexuels qui effectuent des envois massifs de « blague du jour » peuvent activer à distance la caméra web des destinataires qui lisent le courriel de la blague. « On recommande aux jeunes de ne pas ouvrir les courriels d’origines inconnues, souligne le porte-parole de la SQ. Mais on peut aussi verrouiller la caméra avec un mot de passe ».

Le partage d’images est par ailleurs très populaire auprès des adolescents : une fois qu’une jeune fille a gentiment offert à son petit ami une photo d’elle-même en tenue osée, elle ne peut plus contrôler le visionnement de cette image personnelle. Et si la relation amoureuse est rompue en de mauvais termes, la photo pourrait se retrouver sur Internet, accessible aux regards pervers…

Parlez, questionnez et dénoncez

Les armes technologiques ne sont pas suffisantes pour blinder nos enfants face aux stratégies des prédateurs sexuels : il faut également parler avec l’enfant. « Avec les réseaux sociaux par exemple : parfois les ados se plaignent qu’ils n’ont pas assez d’amis dans leur réseau. Vous pouvez leur demander ce qu’est vraiment un ami pour lui ou pour elle », suggère l’agent Thibaudeau.

Il est aussi fortement recommandé d’expliquer à nos enfants les tactiques et moyens employés par les pervers du web pour leurrer leurs victimes. Mieux encore, vous pouvez élaborer des mises en situation avec eux, en leur demandant quelle serait leur réaction face à certains scénarios. « Les jeunes ont malheureusement souvent peur de déranger, alors il faut insister », ajoute le porte-parole de la SQ.

Vous pourrez par ailleurs suivre de près les allées et venues, de même que les discussions, qui ont cours dans les comptes de réseaux sociaux de votre fils ou de votre fille en vous invitant à devenir son ami ou son amie…

Les parents, tout comme les adolescents, peuvent en outre consulter le site de Cyberaide, que ce soit pour obtenir des informations de tout acabit au sujet des prédateurs sexuels sur la Toile, ou pour dénoncer un individu suspect qui sévit en ligne. Il est même possible d’effectuer une petite vérification de l’identité de ce dernier grâce à l’adresse IP (un numéro d’identification attribué à chaque branchement d’appareil à un réseau informatique) de ce dernier (le processus est expliqué dans le site de la Sûreté du Québec).

Le site de la Sûreté du Québec contient d’ailleurs un grand nombre d’informations à ce sujet et les parents peuvent en tout temps communiquer avec leur poste de police s’ils nourrissent un soupçon de crainte que leur enfant soit pris entre les mailles du filet d’un prédateur.

Vous pouvez également avoir d'autres informations et conseils sur le Réseau éducation-médias, sur le site de la GRC et sur Cybercriminalité et vol d'identité.

Image de Josée Descôteaux


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