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Comment parler de drogue à mon enfant?

Il faut trouver les bons mots, choisir le bon moment, les bons exemples... Comment informer votre enfant au sujet des drogues sans l’effrayer ou l’inciter à essayer?

Votre enfant entendra parler des drogues plus tôt que vous le souhaiteriez; en fait, dès qu’ils entrent à l’école, les enfants risquent d’être exposés que ce soit aux substances elles-mêmes ou à de l’information souvent biaisée et pas nécessairement juste. Il vaut donc mieux qu’ils apprennent ce qu’il faut savoir de votre bouche. C’est pourquoi les spécialistes recommandent d’aborder le sujet des drogues dès l’âge de 5 à 7 ans. Vous croyez que c’est trop jeune? Son âge jouera pourtant en votre faveur puisque les enfants sont plus réceptifs quand ils sont plus jeunes.

D’ailleurs, ne croyez pas que le fait d’aborder ce sujet délicat lui donnera l’envie de goûter aux substances interdites. Les études démontrent qu’il n’y a pas de lien entre l’information et l’éventuelle consommation. En fait, c’est plutôt le contraire : en sachant que vous êtes prête à aborder ouvertement ce sujet avec lui, votre enfant sera rassuré et sera moins susceptible de tenter l’expérience en cachette.

Les bons mots de la bonne manière

Pour commencer, il vaut mieux ne pas l’inonder d’un seul coup de trop de renseignements et de conseils. Demandez-lui d’abord de vous raconter ce qu’il sait, ainsi vous saurez d’où partir. Incitez-le à en révéler davantage sur les commentaires qu’il a entendus et vous pourrez ensuite lui donner un portrait juste de l’univers des drogues et de l’alcool.

Le document La drogue... Si on en parlait? du ministère de la Santé et des services sociaux du Québec contient beaucoup d’informations qui pourront vous aider à nourrir votre discussion selon l’âge de votre enfant.

  • Aborder le sujet dans un contexte particulier peut vous faciliter la tâche. Profitez d’un film, d’un fait divers dans l’actualité, d’une situation familiale pour montrer ce qui arrive concrètement quand on est sous l’influence d’une drogue.
  • Dans cette optique, vous pouvez en parler dans le cadre d’un jeu de rôles. Vous pouvez lui demander : « Que dirais-tu si quelqu’un t’offrait de la drogue? » Aidez-le ensuite à trouver les réponses à ces questions.
  • Évitez d’employer un ton autoritaire lorsque vous discutez de ce sujet avec votre enfant.
  • Il faut bien sûr transmettre votre message de prudence et de méfiance envers les drogues, mais il est tout aussi important d’écouter ce que votre enfant a à dire à ce sujet.
  • Sans pour autant minimiser les effets possibles, ne soyez pas alarmiste lorsque vous lui parlez des conséquences de la consommation de drogues.
  • Établissez des règles claires quant à la consommation de drogues (ce conseil s’applique surtout aux mères de préadolescents, bien entendu)
  • Prêchez par l’exemple!

D’autre part, il vaut mieux ne pas trop insister sur les anecdotes de votre passé. Ces petits récits peuvent faire dévier la discussion et nuire à son déroulement. Par contre, si vous consommiez de la drogue de façon régulière, soyez honnête avec votre enfant et expliquez-lui que vous ne voulez pas qu’il fasse les mêmes erreurs que vous.

S’il avait envie d’essayer : pourquoi?

Les jeunes qui s’initient à la consommation de drogues le font pour diverses raisons.

  • Faire comme les autres et impressionner ses amis
  • Avoir du plaisir
  • Tenter une nouvelle expérience
  • Contester l’autorité et provoquer les adultes
  • Combattre sa timidité
  • Se défouler ou tromper l’ennui
  • Imiter les adultes
Et s’il essayait : comment savoir?

Certains indices combinés les uns aux autres peuvent révéler une consommation de drogues, régulière ou non. En voici quelques-uns :

  • La rougeur des yeux
  • La difficulté à parler
  • La bouche sèche et pâteuse
  • Les reniflements fréquents
  • La baisse des résultats scolaires
  • La fréquentation de lieux où il se fait du trafic de drogues
  • Retour à la maison souvent plus tardif
  • Retrait plus fréquent de l’ado dans sa chambre
  • Présence d’objets inhabituels dans ses affaires
Et s’il avait vraiment essayé : que dire?

Malgré votre inquiétude et peut-être même votre colère, ne l’attaquez pas en le critiquant, en le traitant de tous les noms et en le menaçant des pires punitions! Votre lien de confiance doit survivre à cette épreuve, vous ne voulez pas qu’il se referme encore plus sur lui-même et qu’il dissimule ce qu’il vit. Le choix des mots et le ton employé pourraient avoir des conséquences que vous cherchez justement à éviter, alors tentez d’être le plus calme possible dans les circonstances et choisissez vos mots avec attention. Le document du MSSS suggère cette approche : « Écoute, j’ai l’impression qu’il y a certaines choses que tu ne me dis pas, et cela m’inquiète. Je veux que tu te sentes à l’aise de m’en parler. Je ne cherche pas à te faire la morale ou à te punir. Cependant, j’aimerais être au courant de ce qui se passe afin de pouvoir t’aider à prendre de bonnes décisions ».

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Image de Josée Descôteaux


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