C’est mon premier. Quand il est entré à la maternelle, je m’attendais possiblement à ce qu’il se fasse un peu « achaler ». Quand il a changé d’école, deux fois (l’école était trop pleine), je m'y attendais aussi. Pourtant, non. Plein d’amis et même déjà des histoires d' « amour ».
J’ai un deuxième garçon qui est entré à la maternelle cette année. Un petit garçon plein d’énergie, super sociable. Il ne se gêne pas pour parler à tout le monde, il est ami avec tout le monde qu’il rencontre on dirait… Je n’ai même pas pensé que la rentrée serait difficile au niveau social. Pourtant, c’est avec lui que les défis sont apparus!
La première semaine d’école, il a adoré. Il aimait son enseignante. Il aimait les travaux (il pleurait pour faire des devoirs comme son grand frère le soir). Puis, la deuxième semaine est venue.
Je ne veux plus aller à l'école!
Qu’est-ce qui a motivé cette nouvelle attitude? J’ai creusé un peu plus. Heureusement, il n’a pas été gêné de m’expliquer qu’on lui frappait les oreilles, qu’on le poussait en classe, qu’on se collait le nez au sien pour lui faire des grognements. On a aussi ri de lui. Mon épouse a « viré folle » immédiatement et voulait absolument réagir. Faut dire qu’elle s’est beaucoup fait intimider. Ça lui est revenu.
On a fait un suivi auprès de l’enseignante, qui semblait avoir les choses en main… Jusqu’à la semaine suivante. Là, ils étaient trois élèves qui intimidaient physiquement mon fils. J’avoue que j’ai eu tendance à vouloir lui dire que s’ils étaient trop intenses, de ne pas se gêner de se défendre. Mon épouse, elle, était sûre que le système l’avait laissé tomber.
Après réflexion, j’ai écrit à l’enseignante de mon fils. J’ai demandé une rencontre avec les parents des autres élèves. Je ne pense pas que c’est nécessairement de leur faute, mais ils ont sûrement ce qu’il faut pour réagir. Si mon enfant en intimidait un autre, il aurait des comptes à rendre. De sérieux comptes à rendre. Je voulais donc communiquer le tout à ces derniers et qu’ils comprennent aussi que je ne laisserai pas passer cette situation.
Finalement, l’enseignante n’a pas voulu organiser de rencontre. Peut-être était-ce une quesiton de logistique; peut-être était-ce par peur de générer une situation explosive... Je ne sais pas pourquoi mais elle m’a quand même offert un suivi adéquat. Elle m’a expliqué qu’elle a changé mon fils de place. Elle m’a aussi expliqué que les trois garçons (qui étaient tous assis à côté du mien), étaient des enfants à problèmes. Qu’ils ont un suivi avec les spécialistes de l’école.
En somme, depuis le changement de place et le plan de suivi avec les intimidateurs, tout se passe bien. Ça n’a pris que deux semaines et tout semble se replacer. On s’entend que dans la loterie des places, mon enfant a malheureusement été perdant. Ceci dit, puisque la communication est ouverte entre nous deux, j’ai pu déceler la situation rapidement. Je me trouve chanceux.
À n'importe qui...
Je ne suis pas certain que sans intervention de ma part, le problème aurait été soulevé. Encore moins que les problèmes auraient été réglés. C’est vraiment facile de dire que non mais il n'en demeure pas moins que des cas comme celui qui est arrivé sous mon toit, il en existe plusieurs dizaines... et parfois les parents ne sont pas mis au courant. La situation se poursuit. L’intimidation peut arriver à n’importe quel enfant.
En fait, je pousserais plus loin. Il est possible que votre enfant soit l’intimidateur. En tant que parent, notre rôle n’est pas d’ignorer ce fait. C’est d’être ouvert à cette possibilité et de réagir en conséquence. Pensez aux parents du jeune de Saint-Hyacinthe qui planifiait tuer et violer des comparses d'école...
Gardez l'oeil ouvert et réagissez!
En ayant un discours du genre : « C’était comme ça dans mon temps. On était pas des moumounes » ou de « Y’a rien qu’à se défendre! », sincèrement, vous allez encourager un cycle de violence. Sincèrement, si ça va en ce sens avec mon kid, vous allez sûrement me voir la face...