Les signatures forum sont temporairement désactivées.
Se connecter pour répondre

Système de santé, volet psychiatrie (long)

Auteur Message

Lotussia

Inscrit le :
03 juil. 2008

Posté le: 11 avril 2011 15:09:06 EDT  
Bon, je vais essayer de ne pas être trop émotive, mais j'en ai mon char! (ça part ben! hihi)

En fait, je ne sais pas tout à fait ce que je cherche comme réponses... témoignages, conseils, si le sujet vous touche, venez m'en parler s'il vous plaît!

Depuis plusieurs années (5-6 ans environs), ma soeur souffre. En fait, ça fait bien plus longtemps que ça, mais ça été confirmé avec sa tentative de suicide. Elle habitais avec ma mère à l'époque, sur la rive sud de Montréal. Ma mère, au lieu de l'emmener direct à l'hopital, elle a paniqué et a attendu... je l'ai su le lendemain et je lui ai dit d'appeler tout de suite au CLSC pour être référée. Ce qu'elle a fait. Ma soeur a du voir la psy de son école, en collaboration avec une travailleuse sociale du CLSC. Le hic, après 2-3 rendez-vous, la travailleuse sociale part en vacances. Ma soeur doit donc recommencer à raconter son histoire à un autre. Puis un autre, puis elle doit voir une équipe complète de thérapeutes pour avoir droit à un diagnostic. Chaque fois, elle répète les même histoires... Finalement, diagnostic de dépression sévère, elle a un suivit avec un thérapeute, qui lui après quelques rendez-vous modifie le diagnostic pour dépression légère, puis personnalité limite. Après quelque temps, il lui dit qu'elle ne peut plus avoir de suivit, qu'elle n'en a plus besoin.

Ça avait affecté sa vie scolaire évidemment, elle perd connaissance plusieurs fois, elle n'arrive pas à faire ses examens et elle manque constamment ses cours parce qu'elle ne dort plus et n'a plus d'énergie. Son école secondaire lui remet 1 avertissement, elle n'a plus le droit de manquer 1 seul cours du reste de l'année, sinon ils la mettent dehors. Il restait environs 4 mois à l'année scolaire. Les 2 premiers mois, même si c'est extrêmement difficile, elle se force à suivre la consigne... le 3e mois, elle manque 1 journée... dehors... sans même considérer son état de santé, sans non plus considérer l'effort que ça été pour elle de passer 2 mois et demi sans manquer une seule journée.

Durant cette période, c'en est trop pour moi. Selon ma mère, c'est la responsabilité de ma soeur de prendre soin d'elle même. Elle ne faisait pas l'effort de s'assurer que ma soeur allait au moins à ses rdv avec la psy le temps qu'elle était à l'école... Elle a 15 ans, bâtard... Bref, puisqu'elle ne va plus à l'école, elle déménage chez moi (Laval) début juin. Elle va aller à une école qui a plus de sens, je veux tenir les prof et la direction au courant de son état et je demande un suivit avec la psy de l'école. Ce sera elle (la psy) qui prendra la décision à savoir si elle a toujours besoin de suivit.

En même temps, ma soeur est fatiguée... épuisée de toujours raconter son histoire à plein de monde. Des gens qui se contredisent entre eux et qui la laisse tomber ensuite. Je me renseigne à un ami qui souffre de troubles psychologique. Il me conseille de l'emmener directement à l'hopital pendant une de ses crises. C'est la rentrée scolaire, au début le changement lui fait du bien. Elle voit la psy, mais c'est plus de la prévention, tout semble se rétablir. Puis, je reçois un téléphone de la psy. Ma soeur est dans son bureau... c'est une amie qui l'a emmenée de force parce qu'elle avait parlé de suicide. Le soir, on l'emmène à Sacré-Coeur en psychiatrie. Elle y passe quelques jours. Je suis en miettes, mais soulagée en me disant qu'ils vont trouver ce qu'elle a et l'aider. Mon père, ma mère et moi alors à tour de rôle rencontrer les intervenants, leur dire ce que l'ont sait, décrire son comportement. Ma soeur a des gros high et des gros down. Ça revient en boucle... c'est comme ça depuis longtemps, mais maintenant les down sont beaucoup plus longs et les high, vraiment trop high...

Après 3 jours, elle sort. Elle est référée à un doc qui fera son suivit. Il lui prescrit des médicaments pour son anxiété et des pilules pour dormir. Toujours pas de diagnostic. Après quelques mois, le doc lui annonce que ce sera son dernier rendez-vous, il ne pourra plus la suivre, car elle va mieux et la demande est forte.

Et voilà que ça recommence. Encore une fois, j'ai peur pour ma soeur. J'ai peur qu'on la retrouve morte. Elle étudie dans un domaine qui la passionne, elle avait d'excellentes notes, puis soudainement, elle allait moins bien. Elle a maintenant 19 ans, elle se connait mieux. Elle a vu le vieux pattern s'enclencher et elle est tout de suite allé voir la psy de son Cégep qui elle lui a demandé de consulter un médecin pour faire des tests. Ce qu'elle a fait. Je la trouve forte... elle veut aller mieux, elle fait ce qu'il faut. Le doc ne peut pas la suivre, mais lui a prescrit des antidépresseurs. Ses notes baissent, elle va de plus en plus mal. Je reconnais son discours décousu et irrationnel qu'elle avait à l'époque de son hospitalisation... je sais ce qu'y s'en vient. Je ne veux pas la perdre.

J'aimerais ça que pour une fois elle soit prise au sérieux... j'aimerais ça qu'on ne la laisse pas tomber chaque fois qu'elle va mieux... parce qu'elle revient toujours au point de départ! J'aimerais ça qu'on trouve ce qu'elle a pour mieux l'aider. Elle gaspille sa jeunesse en ce moment. Son avenir est en jeu!! Ça me désespère, car c'est une fille très intelligente et passionnée et en ce moment elle dit savoir qu'elle n'a aucun avenir devant elle. Elle n'a plus d'espoir.

Moi aussi je suis fatiguée... pendant 1 an j'ai eu sa garde pour l'aider du mieux que je pouvais, mais en vain parce qu'elle est toujours mise de côté, car il y a plus urgent... Est-ce que c'est normal de sortir de l'hopital et de se faire dire "Si tu veux te suicider, viens ici à la place, on va te garder". C'est ça qui est supposé l'aider?

Je sais que les gens qui travaillent dans le milieu font tout ce qu'ils peuvent avec les moyens du bord... mais maudit!

En tout cas, j'avais juste besoin de partager ma colère.
Merci. 

revenir en haut

Lotussia

Inscrit le :
03 juil. 2008

Posté le: 17 avril 2011 10:20:40 EDT  
Merci de tout coeur pour vos réponses. J'ai accouché mardi matin, donc je n'avais pas eu le temps de revenir!

Pour le privé, je sais que ce serait la solution... encore faudrait-il que mes parents s'ouvrent les yeux au lieu de vivre dans le déni. Elle n'a pas les moyens de se payer ça elle-même et je n'ai pas les moyens de l'aider là-dessus...

Encore merci! 

revenir en haut

Bébiz

Inscrit le :
27 sept. 2008

Posté le: 11 avril 2011 22:22:57 EDT  
Lotussia, je t'ai envoyé un message en PV 

revenir en haut

Anonyme

Inscrit le :
29 nov. 2010

Posté le: 11 avril 2011 19:16:03 EDT  
Ce post arrive à point nommé. Je comprends vraiment ce que tu vis et c'est important que ta soeur obtienne un suivi en psychiatrie d'abord. C'est important d'avoir un diagnostic précis pour que les psychologues puissent ensuite savoir sur quoi il faut travailler.

Je me sens tout aussi démunie que toi, car les psychiatres sont débordés et, dans la pratique privée, c'est rare de trouver ce genre de spécialiste. On se sent tellement impuissant. On se désâme, on se dévoue, on souffre, on tente de donner le meilleur soutien possible, mais on se sent rapidement impuissant. On voit la personne qu'on aime glisser, on voit la maladie progresser et malgré tout l'amour et l'attention qu'on donne, la situation nous échappe.

Si au moins les 25 $ de cotisations pour le système de santé servaient à ouvrir des places en psychiatrie et à améliorer les services, on en sortirait gagnant...

Reviens nous parler. À tout le moins, si on ne peut pas guérir nos personnes proches qui sont malades, on peut trouver ici un peu d'écoute et de réconfort.

Bon courage. 

revenir en haut

Anonyme

Inscrit le :
16 août 2007

Posté le: 11 avril 2011 18:22:30 EDT  
Salut! J'ai travaillé quelques années avec des jeunes femmes en situation de crise, en hébergement communautaire. Des situations comme celle de ta soeur on en voyait beaucoup trop. Elle est chanceuse ta soeur de t'avoir dans sa vie. Probablement que sans ton hébergement, elle se retrouverait dans les ressources.

Je rejoins l'idée de plusieurs, les consultations au privé en psychologie sont fort probablement celles qui auront le plus de potentiel à long terme, car généralement le suivi est bien assuré par la même personne. Ça peut demandé plusieurs téléphones, le temps de trouver le ou la psychologue spécialisée dans cette problématique. Ce serait plate de rencontrer quelqu'un qui finalement réfèrera.

D'autre part, le diagnostique semble encore peu clair. À mon expérience, à 19 ans, c'est encore difficile de poser un diagnostique qui durera dans le temps. La personnalité se cristallise au début de la vingtaine pour les filles, c'est d'ailleurs souvent entre 19 et 21 ans que les diagnostiques de troubles de la personnalité sont confirmés, tout comme ceux du trouble bipolaire, quand ce n'est pas plus tard.

Pour avoir un diagnostique, il faut une bonne évaluation. Faut donc pas hésiter à avoir recours aux services d'urgence psychiatrique, toujours à la même place idéalement afin qu'un psychiatre prenne le temps de prendre toutes les observations. Avec un diagnostique, suivra une médication et ils pourront ensuite en faire l'ajustement. Déjà d'avoir un psychiatre serait une grande victoire. L'hôpital Sacré-Coeur est un bon hôpital, mais il demeure tout de même que les services psychiatriques sont difficiles à obtenir, c'est pourquoi, en état de crise faut pas hésiter à s'y présenter, c'est probablement à ce moment qu'il y a le plus de chance d'être admis, même si on sait que c'est pas pour longtemps.

Sinon, les groupes communautaires, souvent via les Centre de crise, ont plusieurs services à offrir. À Laval, c'est l'Îlot: http://www.rccgm.com/section-22-l-ilot

Bon courage à vous deux!  

revenir en haut

mariekiki

Inscrit le :
26 nov. 2007

Posté le: 11 avril 2011 16:55:22 EDT  
Allo

je travailles dans un clsc et la seule chose que je peux te dire c'est de consulter au privé. Au public, les listes d'attente sont tellement longues qu'on ne peut faire de longs suivis réguliers et pointus.

Tu devrais avoir un très bon service au privé!

De plus, il doit exister un organisme pour les proches vivant avec une personne qui présentent un problème de santé mentale. Tu devrais y aller pour te ventiler et connaitre des gens qui sont dans le même bateau. Ils peuvent te donner des ressources pour aider ta soeur également.

En espérant que cela t'aide un peu 

revenir en haut

Whatshername

Inscrit le :
04 juin 2010

Posté le: 11 avril 2011 16:42:26 EDT  
Ton histoire me touche beaucoup. Je souffre moi même de troubles de santé mentale depuis l'adolescence et j'ai aussi eu beaucoup de difficultées à m'en sortir.

Est-ce que ta soeur est couverte par les assurances de ta mère ou les tiennes? Au privé, c'est certain qu'elle aurait un meilleur service. Mais c'est certain que c'est très dispendieux et que sans assurance, c'est loin d'être tout ll'monde qui peut se payer ça. Est-ce que vous êtes de la région de Québec? J'étais suivie pendant plusiers années à la clinique jeunesse du clsc haute ville par Docteur Lucie Rochefort et par une travailleuse sociale du clsc aussi. J'ai rencontré la TS une fois semaine au moins pendant un an, jusqu'à ce que je sois stable. Par la suite, quand j'ai eu des moments de rechutes, j'ai toujours trouvé de l'aide assez facilement en retournant au même clsc.

Il y a plusiers organismes à Québec qui viennent en aide au personnes qui ont des troubles de santé mentale et à leurs proches. La boussole, un organisme situé à Limoilou pourraient certainement vous aider. Je te souhaite bonne chance et bon courrage. 

revenir en haut

Takhisis

Inscrit le :
02 mai 2006

Posté le: 11 avril 2011 15:44:51 EDT  
Je te comprend tellement... Ma mère a perdue son conjoint il y a 2 ans. Depuis ce temps là qu'on se bat contre le système pour qu'elle soit suivi. Tentatives de suicides, menaces de mort, crises d'hystérie, anorexie et j'en passe.

Ça fait 2 ans, ma mère est encore une personne très instable et malgré tout elle a à peine droit à un appel aux 6 mois du CLSC...

Je ne peux pas t,.aider, je trouve ça aussi ridicule de mon coté... 

revenir en haut

Se connecter pour répondre