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Auteur | Message |
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LiliducciInscrit le : |
Salut Carolane,
Comment encadrer adéquatement une famille qui vit un deuil suite à une mort subite? J'ai vécu dans ma vie plusieurs deuils, et je trouve que quand c'est une mort suite à une longue maladie, on s'y attend et ca passe mieux, on se prépare. Mais il y une mort que je ne m'explique mal meme après bientot 9 ans, et c'est la mort de mon frère. Il avait 16 ans, c'était un athlète hors pair, un beau grand gaillard plein de vie et... il est mort subitement dans son sommeil, d'une maladie cardiaque dont nous ne connaissions pas la nature. Ca m'a fait réfléchir longuement sur le destin et comment meme si on essaie de tout prévenir, il y a des choses que l'on ne peut stopper à temps. Cette maladie a laissé sur notre famille une crainte et une ombre constante, car nous sommes à présents tous testés régulièrement pour des maladies du coeur. J'ai subi des tests enceinte et ma fille est suivie à présent, et je me croise les doigts car jusqu'à présent mon frère fut un cas isolé. Lors des funérailles, et ensuite par les intervenants scolaires et au CLSC, j'ai entendu toutes sortes de monde me dire toutes sortes de niaiseries sur comment je devais me sentir et comment je devrais passer au travers de cette pénible situation. Je dois admettre que je n'ai trouvé aucun réconfort dans leurs paroles, meme si elles étaient bien intentionnées. J'ai fini par faire une paix avec cette histoire par moi-meme. Donc comment vous prenez vous avec ces situations difficiles? Comment aider à faire passer le choc? Moi la seule chose que je trouve intelligente à dire c'est: je ne connnais pas ta peine ni comment tu te sens mais sache que je suis là pour t'écouter si tu en as besoin. Dieu que j'aurais aimé qu'on me dise ca à moi... |
HochiInscrit le : |
Merci Carolane de tes conseils je vais aller me procurer le livres c'est sure.
C'est vrai que je suis rester bloquer a un certain moment car j'ai eue l'impression pendant longtemps que je n'avais pas le droit d'avoir de la peine. Ca commencer au salon funeraires. Je me retenais de pleurer, mais a chaque fois que les larmes coulait (et on s'entend je donnais pas un show, je pleurais discretement a ma place) plein de monde de sa famille et de ma famille me regardait vraiment croche et seulement deux personnes sont venue me reconforter en deux jours (c'est sure que j'exclus ma mere la dedans) et qui m'on dit "Ca doit pas etre facile de perdre un etre aussi cher, vous etiez comme frere et soeur" les autres me regardais en voulant dire "Ben la c'est ton cousin c'est pas comme si c'etait ton frere"... J'ai vecue une tres grande frustration aussi face a ma tante (pas la mere de mon cousin, une chance) et je refoule ca depuis ce temps. Elle essayait de vendre ses peinture aux gens present en leurs montrant des photos de ses oeuvres d'art... Maintenant a chaque fois que je la vois j'ai juste envie de lui en reparler mais je peux pas car c'est toujours en presence de mon grand-pere et je ne voudrais pas qu'il soit temoin de ma colere. Tant qu'a mon chum, ce que tu dis est pas mal ce que je fait c'est bien de voir que je suis pas dans le champs mais il n'est pas tres bavare et je ne veux pas le forcer a parler. Je pense personnellement qu'il aurais encore plus besoin que moi d'aller voir une personne ressource mais les 2-3 fois que je lui en ai glisser un mots il ne voulais pas alors je laisse aller les choses des fois les idées prennent du temps a faire leurs chemin... et je le comprend j'hesite encore a aller voir un psy... Peur de l'inconnue surement, mais j'avoue que j'aimerais bien que les vidangeurs ramassent mon sacs poubelles une fois pour toutes... Merci encore. |
MaéInscrit le : |
Salut Carolane,
Merci de ton offre. Moi je me demande l'impact du cercueil fermé, de l'urne exposée. Je suis persuadée qu'un deuil se fait plus facilement si l'endeuillé a l'opportunité de voir l'être cher qui n'est plus. Qu'en penses-tu? Qu'en sais-tu? Merci à l'avance |
nath9494Inscrit le : |
merci de ta réponse
effectivement, ma mère a eu des pauses respiratoire pendant peut-être une demi-heure. à toutes les fois, on pensait que c'était terminé mais elle recommençait à respirer. La dernière fois, ce que j'apelle son dernier souffle, on savait que c'était le dernier à cause du bruit. my god! j'en ai encore des frissons à y repenser et j'espère que mon père mourra sans faire ce bruit. Merci |
julieaInscrit le : |
Bonjour Nath ,
Pour la deuxième partie de ta question, si tu le permets, je peux te répondre. Je travaille dans une maison de soins palliatifs depuis maintenant 4 ans. Le même principe que Michel-Sarrazin, mais en plus petit. Tu sais, chaque personne et chaque maladie est différente, donc chaque mort est différente. Ça fait drôle à dire mais c'est ça. J'ai accompagné des dizaines de personnes dans leurs tout derniers moments, et saches que ça ne se fait pas toujours dans la douleur. Malheureusement, il y a des gens que nous n'arrivons jamais à soulager complètement. Ces cas-là sont très dures pour le patient, sa famille ainsi que pour l'équipe soignante. Mais je te dirais qu'il s'agit d'une minorité de personnes. La plupart des gens que j'ai accompagnés sont partis doucement, paisiblement, sans aucun signe de douleur ou d'inconfort. La personne arrête tout simplement de respirer. Et la plupart du temps, ils font déjà des pauses respiratoires et sont inconscients. Donc quand on voit que la respiration ne reprend pas, on se rend compte que la personne est partie... Et tu sais, je ne comprends pas pourquoi lors du décès de ta maman, on n'a pas demandé à ton conjoint de sortir lorsqu'ils sont venus la chercher. Honnêtement, nous on attend que la famille soit partie. Les corps des patients sont toujours placés sur une civières, dans un sac que l'on referme. Et si la famille est encore là, on laisse le visage découvert et l'employé du salon funéraire ne le referme qu'une fois rendu dans le véhicule... Il me semble que c'est la moindre des choses. Je te souhaite beaucoup de courage pour accompagner ton papa... |
nath9494Inscrit le : |
Allo
moi, ma mère est décédé d'un cancer il y a presque 5 ans, en pleine nuit (environ 3hr du matin), à Michel Sarazin (Maison pour palliatif en phase terminale à Qc) quelque chose m'a toujours "gossé". Son conjoint est resté avec elle jusqu'à ce que le salon funéraire vienne la chercher (mais pas nous, nous sommes partis une heure ou deux après son décès). Son conjoint a été traumatisé par la façon inhumaine de "transporter" le corps. Le mettre dans un gros sac. Je comprends que ça ne sert à rien de la mettre sur une civière pour la transporter mais, pourquoi n'y a t'il pas un peu de respect de la famille??? lui demander de sortir, par exemple, pour éviter que tout le reste de sa vie, il ait l'impression que ma mère ait été "cri**er" dans un sac de poubelle. aussi, moi, j'ai été traumatisé par "le dernier souffle" je ne voulais plus jamais entendre ça tellement cela semblait douloureux. Mon père va mourir d'un cancer d'ici un mois ou deux et je suis inquiète. Je ne veux pas ré-entendre ce dernier souffle mais je ne suis pas non plus pour l'abandonner dans ses dernières minutes. Est-ce toujours aussi fort, le dernier souffle? et est-ce que cela a toujours l'air aussi soufrant? sincèrement, nous étions une quinzaine dans la chambre de ma mère quand elle est morte et au dernier souffle, on a tous eu la même impression : c'est vraiment pas agréable de mourir. Nathalie |
Carolane84Inscrit le : |
C'est sur qu'il y en a vraiment de toutes les sortes, pour les rituels funéraires aussi.
Mais ce qui nous semble bizare ne l'est pas nécessairement pour la famille. Pas mal tout est personalisable et c'est important de respecter les choix des endeuillés. Les désirs du défunt sont importants si ça fait du bien à la famille (il voulait que ça se fasse de telle façon et honorer ses désirs est une façon d'honorer le défunt, de démontrer du respect), dans le cas de quelqu'un qui dirait: "incinérez-moi et ne dépensez pas pour moi", ce n'est pas toujours souhaitable. Mais quand on parle de bottes et d'une boucle de ceinture c'est aidant, de pouvoir se dire: "Ha ça c'est ben lui!", je trouve que c'est important. Presque tout est faisable, la musique peut être la préférée du défunt, le cercueil est personalisable jusqu'à un certain point, on peut même servir des sandwichs pas de croûte au pain blanc "beurre de pinottes/confiture" parce que le défunt adorait ça! L'important est de faire ça comme on le sent, il n'y a rien de ridicule. Ça empêche pas qu'on peut en parler avec un sourire en coin (pas devant un endeuillé qui prend sa demande au sérieux, on s'entend....) Vous seriez surprises de voir à quel point les produits et services offerts par une maison funéraire sont modifiables! Avec un bon conseiller aux familles et un peu d'imagination, on peut avoir des funérailles épatantes! |
Carolane84Inscrit le : |
Hochi: 5 ans et le deuil n'est pas terminé c'est très long... Normalement un deuil dure environ de 18 à 24 mois (ça peut être un peu plus ou un peu moins) avec une période plus difficile entre les 6e et 12e mois. Il a probablement un blocage à quelque part. Les étapes reconnues du deuil sont le choc, la négation, la colère, le marchandage, la dépression et enfin l'acceptation, les 2e, 3e, 4e et 5e étapes étant interchangeables dans l'ordre.
Vite comme ça, peut-être que je me trompe, tu as l'air bloquée à l'étape de la dépression. Ce que je peux te suggérer est d'en parler le plus possible en te donnant le droit de pleurer tant et aussi longtemps que les larmes te montent aux yeux. Ta peine est réelle et tout à fait normale, mais de la peine ça ne disparaît pas, tu dois la vivre pour "t'en débarasser", c'est comme un sac de poubelle sur le bord de la porte, t'auras beau l'ignorer il sera encore là dans 10 ans si tu le sors pas et en plus il va puer... Un livre (pas de croissance personnelle.. ) qui aide à comprendre ce qui se passe en nous quand nous vivons un deuil est recommandable quand une difficulté se présente. Je te suggère Les saisons du deuil de Josée Jacques, c'est un accompagnant précieux pour passer au travers de ces moments difficiles. Pour ton chum aussi... l'écoute est importante. Si vous avez un deuil commun évite de parler de tes propres sentiments quand il parle des siens et vice-versa. Quand tu es à l'écoute de quelqu'un évite les "tu devrais, sinon", ne prend pas sa peine en charge, évite l'humour, laisse le mener la conversation, ne fait que refléter (oui ça fait mal de perdre son père ou tu es en colère, c'est comprenable, tu as le droit), ne reste surtout pas silencieuse mais "ne dit rien". Tu peux faire une petite recherche internet sur le deuil aussi. |
HochiInscrit le : |
Carolane c'est tres grand de nous offrir la chance de parler de tout ca. Merci...
Peut etre que je ne suis pas la seule mais ce que je trouve dure c'est que j'ai vraiment l'impression que je n'ai jamais fait le deuil de la perte de mon cousin (qui etait comme un frere pour moi) et je sais pas comment finir par faire ce deuil qui dure depuis maintenant presque 5 ans... Je vais bien mais en meme temps a chaque fois que je vois des affaires sur le cancer meme si l'annonce passe 40x par jour c'est sure que j'ai la larme a l'oeil, quand je vois une levée de fond special je pleure, quand je vois des histoires qui finissent mal ou bien sur le cancer je pleure a chaude larme... C'est pas handicapant mais disons que j'aimerais juste etre capable de ne pas etre aussi emotive a chaque fois que j'entend le mot cancer. Et en meme temps etre capable de mieux supporter mon chum qui a vecue deux pertes d'etres chers par cancer (son pere et son meilleur ami qui est mon cousin) et cette ete il a craquer face a ses peurs et a fait des crises d'angoisse assez special. Alors je sais que si moi je n'ai pas fait mon deuil comme il faut je ne peux pas l'aider a se debarasser de ses peurs et faire ses propres deuil qu'il n'a pas fait non plus... Alors ou aller, qui aller voir, quoi faire... (en passant les livres de croissance personnel je n'y croit pas plus qu'il faut...) |
Carolane84Inscrit le : |
On "déraidit" un peu les muscles par des massages puis en travaillant un peu l'articulation (ex: le coude, ouvre le bras ferme le bras), on peut pas arriver à faire faire des mouvement aussi amples qu'à un vivant mais c'est suffisant. La solution de formaldhéyde injectée dans le système sanguin raidit presque instantanément le défunt, alors quand un vêtement pose problème, souvent une blouse, une chemise, une robe.... on coupe à l'arrière et on l'enfile comme une chemise à l'envers, soutient-gorge aussi ça pose souvent problème mais on se développe des trucs.
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julieaInscrit le : |
Carolane23 a écrit Alors let's go... on démystifie un sujet tabou... mais tellement important pour la santé mentale! Tu dis, que c'est un sujet tabou! Je travaille en soins palliatifs depuis quelques années. Tu sais, il y a des gens qui ne veulent même pas entrer ici... Euh... si tu permets j'aurais une question d'ordre technique pour toi! Quand un patient décède en soirée ou pendant la nuit, le salon funéraire ne vient chercher le corps que le lendemain, soit plusieurs heures plus tard. À ce moment, les membres sont déjà quasi-impossible à mobiliser. Comment vous faites pour arriver à les bouger, les habiller, les placer? Ça m'a toujours intrigué. Merci! |