Merci aux mamans à la maison

Chère maman,

Maintenant que j'ai des enfants dans ma vie, je comprends mieux les choix que tu as faits de rester avec nous à la maison. Je comprends mieux ce que tu me répondais à la question : "Ne crois-tu pas que c'est un grand sacrifice de mettre ainsi en veilleuse ta carrière?". Ce n'était pas un sacrifice : c'était un profond dévouement pour le bien de tes enfants et de ta famille. À côté de ta mission de maman, le "sacrifice" de ta carrière et de l'entrée moindre d'argent ne pesait pas lourd. Il t'en coûtait davantage de partir en sachant que des pans de notre jeune vie seraient révélés à d'autres, mais pas à toi, durant le jour. Tu voulais que nous bénéficiions d'une éducation selon tes valeurs, empreinte d'amour et de compassion.

Je comprends mieux ton choix depuis qu'on m'a offert un nouveau travail durant mon congé de maternité. J'ai vécu le même déchirement que toi. Je me rends compte que je voudrais faire probablement les mêmes choix que toi. Quand mes enfants rient, percent des dents, se roulent pour la première fois du ventre au dos... quand ils disent leur premier mot ou découvrent pour la première fois qu'ils ont des orteils, je veux être là et vivre ça avec eux...

Tu étais là, comme je veux être là pour mes enfants. Quand on avait des bonnes ou des mauvaises journées, un bol de soupe chaude nous attendait. On a joué dehors ensemble. Tu nous as montré à cuisiner. Tu as même ramassé avec une patience sans borne les bordels qu'on foutait partout en tentant de recréer des tentes et des châteaux parallèlement aux dessins et aux bricolages. Tu as même fabriqué notre pâte à modeler... et la maison a toujours été impeccable. Je ne sais pas comment tu y arrivais, mais tu y arrivais.

À quelques jours de Noël et à quelques semaines de terminer mon congé de maternité, je veux te dire merci, maman, d'être restée à la maison avec nous. Quand on revenait de nos jeux ou de l'école, ça sentait bon dans la maison et tu nous accueillais avec un sourire et un câlin. Tu as aussi insisté pour nous enseigner davantage de notions de français et de mathématiques... On a longtemps pesté contre les dictées et les problèmes arithmétiques quotidiens. Par contre, aujourd'hui, on en apprécie la valeur réelle.

Merci maman...
Et merci aux autres mamans qui restent à la maison pour prendre soin de leurs enfants. Ça n'enlève rien aux mamans qui reviennent sur le marché du travail... mais ça valorise les mamans qui se dévouent entre 4 murs à la construction d'une vie familiale épanouie.

C'est tellement noble comme mission! Bravo! 

Cyranosaure : je te souhaite beaucoup de bonheur dans ce prolongement de ta vie a la maison ! C'est une décision que je suis sure que tu ne regretteras pas dans 20 ans.

J'ai fait ce choix il y a 1 an 1/2 maintenant et c'était comme un grand saut dans le vide. Le vide financier, surtout Mais aussi la peur de n'être pas comprise ou soutenue (même par mon conjoint, par moments), de m'ennuyer.
Et surtout cette crainte irrationnelle : et si mon enfant, a la fin, se révélait "mal élevée", désagréable, en retard... je serais la seule coupable... désastre !

Mais non, ma fille est géniale. Elle est heureuse et épanouie, vive d'esprit, serviable et sociable. Le serait-elle aussi si elle passait ses journées a la garderie ? Peut-être. Mais peut-être pas. Je ne le saurai jamais.
Chaque journée me prouve que j'ai fait le bon choix. Les bonnes journées parce qu'elles me montrent l'ampleur de ma "réussite" en tant que mère. Les mauvaises parce que je me dis que je suis la mieux placée pour "corriger cette petite peste", parce que je me dis que sans amour réel, je ne sais pas comment une femme pourrait prendre soin de cette petite sans lui dévisser la tête (elle a 2 ans et 1/2, c'est terrible parfois). Surtout parce que je la connais mieux que personne d'autre et que ça me fait chaud au c?ur.

J'espère pouvoir offrir la même chose a sa petite s?ur et rester une bonne année supplémentaire a la maison après sa première année. C'est vrai qu'ils sont encore si petits a un an !

P.S. J'ai un congélateur plein de "bouffe de maman", moi qui savait, ou plutôt osait, a peine cuisiner il y a 4 ans. Je (re)découvre avec plaisir le bon gout des plats classiques.
Ce congé de maternité prolongé, en cela, a fait de moi une meilleure personne : de la nourriture de qualité, préparée a la maison, sans ingrédients chimiques, ça fait une différence énorme. Même mon conjoint le voit au travail.
 

Bonjour, Ronny!
Merci de ton soutien. J'ai vu à retardement tes messages. Je consulte peu la messagerie de MPLV.

J'ai pris du temps pour moi. Mais, surtout, j'ai remis les choses en perspective. J'ai croisé tant de gens qui m'ont dit : "Ton bébé est encore petit. Profites-en : ça passe vite". Je me voyais le matin en train de me lever aux aurores, à courir pour déposer bébé à la garderie, à courir au boulot. Comme j'avais un poste de gestionnaire, une grande partie des problèmes des employés atterrissent sur mon bureau afin de trouver des solutions. Je faisais l'autopsie des dernières années au bureau et j'ai ajouté mon rayon de soleil : mon enfant et mon conjoint. J'ai constaté alors - et c'est mon choix personnel qui n'engage personne d'autre que moi - que ça ne valait pas le coup d'avoir toute cette pression et ce rythme effréné. Mon bonheur, il est à la maison pour 2 ou 3 ans. Il sera toujours temps de reprendre le travail après tout ça en y consacrant plus d'heures.

Ça me force à me redéfinir autrement comme femme. C'est correct. Ça me force aussi à voir très clairement mes limites et à m'organiser. C'est un grand changement, mais je vis mieux avec la décision de rester à la maison que de retourner au boulot.  

J'ai pris ma décision...
Voilà, ma décision est prise...

Mon congé de maternité s'achève. J'ai devant moi des choix hyper déchirants. D'un côté, mon enfant. De l'autre, mon travail et ma carrière. J'ai eu des propositions intéressantes, mais rien qui me donne véritablement envie de relever ces défis. Mon CV est plein de choses que je ne veux plus faire. Et là, dans mes journées hyper longues et chargées de maman à la maison, j'observe ce qui se passe en moi et autour de moi :
- Beaucoup de changements, de décès et de maladies chez des gens de notre entourage proche et notre famille. Personne n'a encore dit : "Maudit, j'aurais donc dû investir plus de temps dans ma famille et mes proches". Par contre, j'ai souvent entendu : "Une chance qu'on est une famille unie et soudée... Heureusement qu'on a pris du temps ensemble, car maintenant, c'est "tough", mais plus facile à gérer"...
- On a une misère du diable à trouver un service de garde qui a du bon sens et qui ne nous saignera pas financièrement. BILA? Ridicule! 5 ans d'attente!

Et il y a ce fameux recadrage des priorités qui n'apporte aucune réponse satisfaisante à la question : où s'en va ma carrière au juste?

Voilà, j'ai fait le choix déchirant et révolutionnaire pour un bourreau de travail et une carriériste. Je garde quelques heures seulement au boulot et je reste à la maison avec mon enfant.

La priorité des priorités, pour le moment, c'est mon bébé et ma famille. Je garde un lien minime avec le marché du travail, mais j'endosse mon rôle de maman à la maison pour 1 an de plus...

Je trouve mes journées 100 fois plus difficiles que celles que j'ai connues au boulot, mais il y a un facteur qui les supplante toutes : le bonheur de mon enfant, celui de mon conjoint et le mien. Les tiraillements intérieurs se sont tus. Le bien-être s'est installé. Dieu sait comme j'en rame large pendant la journée. Par contre, j'ai un bonheur suprême à faire cuire ma soupe, mes purées pour bébé, mon pain aux bananes... parallèlement aux soins du bébé, aux activités d'éveil avec bébé, aux contes et à tout le reste.

Je suis une maman à la maison. Je vivrai quelques années sans recevoir le gros salaire et les tapes dans le dos de mes collègues aussi carriéristes que moi. Par contre, j'aurai d'autres formes d'encouragement. Je serai heureuse, débordée, comblée, à bout... Je vivrai les montagnes russes comme au boulot, mais je serai chez moi pour mon bonheur et pour celui de mon bébé et de ma famille.

J'ai compris ton choix, maman... J'ai aussi choisi cette route pour quelque temps. Pense à moi : j'en aurai besoin. Pense à mon bonheur. Il rayonnera jusqu'à toi. Je vois les défis à affronter et je les accepte... comme toi. 

Encore une fois, Cyranosaure ta plume est superbe et très touchante.

Je ne suis pas maman à la maison car pour nous c'est impossible, j'aime travailler mais quand je suis au travail, je voudrais être avec les enfants et l'inverse quand je suis à la maison.

Ça doit être ça aimer son travail!!!!

Travailler et maman sont chacun pour moi un boulot à temp plein.

Je suis en accord totale avec toi dans ton rtexte.

Tu as su écrire ce que je pense des mamans à la maison.

Bravo à toi!

Lorelei: FÉlicitations!!!!!!!!!!!!!!! je viens de voir la nouvelle! 

saralexis, j'avais bien lu, je faisais simplement référence à ton premier message. C'est pas grave, comme tu dis sans rancunes.

Hey c'est pas des jokes, en relisant le message j'ai presque eu les larmes aux yeux. Ces temps-ci, je suis un peu émotive et découragée, mes deux monstres ne me font pas la vie facile. Mais ce message me rappelle que j'ai définitivement fait le bon choix..  

Tiens, juste pour toi petite bulle, d'un coup que t'en a manqué un bout (a ce qui parait....)


Par contre, rester à la maison pour élever ses enfants, c'est loin d'être valorisé par tout le monde dans cette société

Merci beaucoup pour ce beau texte cyranausore...je le prends comme un compliment a mon petit moi et ca fait du bien!!!
Tu es super d'avoir écris ca juste gratuit comme ca!!!!!!
Merci!!!  

La-dessus je t'appuie a 100%. C'est vraiment dommage que les mamans au foyer n'aient pas la reconnaissance parce que c'est une MAUDITE job de faire ca 24h/24!! Moi je vous leve mon chapeau, je ne peux tout simplement pas le faire, ce n'est pas dans ma nature. Et voila, c'est ma simple verité : j'adore ma fille a en mourir, mais a la maison 24h/24 j'etouffe. J'ai besoin de ce hiatus dans ma journee, de ce temps "d'adulte" qu'est le travail. Alors oui, vous avez mon admiration, ca c'est certain! Bon noel a toutes, mamans au foyer ou au travail :-)

Les mamans au travail peuvent aussi avoir droit à des compliments sur leur façon de concilier travail et famille, sur leurs réussites au travail et tout

Cyranausore, ton message me fait chaud au coeur ! Ça me touche tellement!  

Merci, moi je le prends en tout cas, parce que mettre ma carrière en veilleuse prend tout son sens présentement, je vais officiellement remettre ma démission sur un poste que j'adore, mais que j'adore vraiment beaucoup.Et sans me péter les bretelles, je le fais tellement pour mes enfants, j'aime être à la maison, mais oui le chèque de paie me manque, oui j'aimerais ça moi aussi pouvoir raconter ma journée de travail à mon mari, pouvoir lui faire part des nouveaux projets que je dirige, etc.

Alors mets-en que je le prends le merci, je gagne sur certains points c'est clair, je me passe de la course folle, mais oui je paie un prix, et je le fais pour mes enfants, et pour aller de paire avec mes valeurs.

Bref, beau texte!  

Les mamans au travail peuvent aussi avoir droit à des compliments sur leur façon de concilier travail et famille, sur leurs réussites au travail et tout. On peux-tu juste recevoir des fleurs parfois?