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ma fille de 13 ans s'est pendue

Auteur Message

Patrick_R

Inscrit le :
11 mai 2015

Posté le: 2 novembre 2015 20:45:25 EST  
Merci
Tout d'abord merci pour votre réponse qui me permet de vous comprendre un petit peu mieux Smile

Ensuite permettez-moi de poser un cadre à notre discussion :

Dans ce que je peux essayer d'apporter ici, je peux être maladroit, je suis le premier à en convenir, mais mon intention est claire : proposer aux personnes qui viennent ici et qui sont en souffrance des pistes qui pourraient les aider à en sortir.

J'insiste sur 2 mots :
- proposer : et non pas imposer.
- pistes : et non pas vérités.

Je n'ai pas la science infuse et ne détient aucune vérité. Je ne suis pas là pour sauver les gens de force, juste pour leur dire : "Peut-être que si vous essayez ça, ça irait mieux pour vous, non ?"

Si mes précédents messages vous on fait penser que j'allais plus loin que cette limite, c'est que j'ai été maladroit et j'en suis désolé.

Si cette conversation vous fait plus de mal que de bien, ce n'est pas le but et alors je comprendrai très bien que vous désiriez l'arrêter et l'accepterai sans difficulté.

Si mes points de vue ne vous sont pas adaptés et ne peuvent vous aider, je le comprendrai aussi mais j'espérerai quand même qu'ils pourront aider d'autres lecteurs de ce fil.

Je crois que tous les gens qui viennent ici cherchent un peu la même chose, des pistes pour aller mieux. Mais peut-être que ce n'est pas votre cas et que vous voulez juste témoigner, auquel cas je suis en train de perdre mon temps et vous faire perdre le votre... Mais peut-être que ça pourra peut-être aider quand même d'autres lecteurs (oui, je suis d'un naturel optimiste Wink )

Ceci étant posé j'aimerai reprendre notre conversation.

Concernant l'euthanasie j'ai été fouiller du côté de Wikipédia et globalement vous avez raison, l'euthanasie est bien associée à la volonté de la personne. Merci de m'avoir permis d'enrichir mon point de vue.

Maintenant je voudrais revenir sur l'essentiel.

Vous avez perdu votre fille dans des circonstances terribles et j'en suis sincèrement désolé.

Vous avez maintenant, comme tous ceux qui ont perdu un proche et indépendamment de ces circonstances, un travail de deuil à faire. Je vous donne ma définition qui vaut ce qu'elle vaut mais qui peut aider quand même :
- Faire un Deuil, c'est trouver un moyen de reconstruire un équilibre, un bien-être malgré la perte d'un être cher.

Le chemin à parcourir pour atteindre cet objectif dépendra bien sûr de la personne disparue, des circonstances de sa perte mais aussi et surtout de notre attitude face au travail de deuil. Je suis désolé de le dire mais le temps en lui même ne changera guère les choses.

Principalement c'est notre attitude qui va nous faire avancer plus ou moins vite sur ce chemin.

Une facette majeure du travail de deuil va être de nettoyer à l'intérieur de nous tout ce qui peut nous bloquer sur ce chemin ; émotions négatives (colères, culpabilités/regrets), questions sans réponses, mission non accomplies pour n'en citer que quelques exemples.

Ce qu'il faut comprendre c'est que tant qu'on ne fait pas ce nettoyage, le deuil va être quasi-bloqué et va perdurer d'une manière indéfinie, pour ne pas dire infinie.

La dernière personne avec qui j'ai parlé de ce sujet avait un deuil bloqué avec le décès de son mari depuis 8 ans qui lui gâchait sa vie d'aujourd'hui et elle ne s'était même pas aperçue que ses problèmes venaient de là.

Ce que je vous ai donné jusque là n'avait d'autre but que de vous éclairer vers la guérison de vos émotions négatives, mais j'ai sans doute été maladroit. Je débute sur les forums, je ne sais pas encore trop comment apporter quelque chose à travers ce média.

Maintenant pour continuer dans mon approche je voudrais aborder 2 points : l'acceptation et la dignité.

Pour l'acceptation (veuillez notez votre lapsus, vous avez lu constater l'inacceptable quand j'écrivais accepter l'inacceptable Wink )

Je vous ai beaucoup parlé des choix car c'est un critère important pour gérer sa vie et comprendre celle des autres.

Malheureusement, l'acceptation n'est pas le résultat d'un choix, car en elle-même c'est déjà un chemin ! Je ne peux pas décider d'accepter telle ou telle chose, je peux juste chercher une façon d'y arriver. je ne vous demande pas bêtement d'accepter le choix d'Elodie, mais je vous propose de chercher une façon d'y arriver, parce que quand ce sera le cas vous aurez éliminé une grosse contrariété à l'intérieur de vous et vous aurez fait un pas en avant dans votre travail de deuil. Mais personne et surtout pas moi ne peut vous forcer à faire ça, rassurez-vous.

Cela nous amène à la dignité. Que vient faire la dignité de votre fille dans notre conversation ? J'en suis surpris !

Voulez-vous dire que ce qu'a fait Elodie est infamant, déshonorant, indigne ? Faut-il la juger sur ce qu'elle a fait ? Cela me semble bien extrême. Je crois qu'il faut distinguer l'acte de la personne. Vous pouvez ne pas être d'accord avec l'acte, mais vous n'êtes pas obligé d'enlever sa dignité à son auteur. Même les gens "très bien" peuvent se tromper.

Les samouraïs font le Seppuku pour retrouver leur honneur !

Avez-vous une idée du courage qu'il faut pour se suicider ? Qu'Elodie ait fait cela pour fuir ses souffrances ou atteindre ses rêves, pouvez-vous imaginer la quantité de courage qu'il lui a fallu ? Je suis incapable de faire ce qu'elle a fait.

Oui, sans aucun doute la société va banaliser la disparition d'Elodie car la société n'est pas touchée par cet événement. Ce qui n'est pas, bien sûr, votre cas.

Hélas vous ne pouvez pas changer le regard de la société sur tout ceci, mais le regard de la société on s'en fiche, celui qui compte, c'est le vôtre.

Vous commencez à comprendre que l'on peut poser des regards différents sur ce qui s'est passé, une multitude de regards en fait. Certains feront plus mal que d'autre.

Elodie est partie en laissant de la douleur et des questions sans réponses.

Personne n'aura jamais la vérité sur ces questions, mais suivant le regard que vous allez porter sur tout ceci vous trouverez des réponses différentes et certaines feront moins mal que d'autres. En suivant cette voix, petit à petit vous apaiserez vos émotions et vous avancerez vers une paix intérieure.

Et personne ne vous contraindra jamais à emprunter ce chemin. Ce sera d'abord votre choix, puis votre recherche qui pourront éventuellement vous y conduire.

Chaleureusement et respectueusement. 

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Jemaccroche

Inscrit le :
30 déc. 2014

Posté le: 2 novembre 2015 07:06:41 EST  
échange de point de vue intéressant
A la lecture de votre réponse, je constate à nouveau qu'il serait grandement temps que l'euthanasie, le suicide assisté et le suicide soient clairement définis.

Contrairement à ce que vous croyez, l'euthanasie ne se pratique pas sur une personne qui est dans le coma !

Elle peut effectivement être décidée par un proche lorsque la personne n'est plus en mesure de prendre elle-même la décision (elle aura dû durant son vivant désigner le ou les proches qui seront amenés à prendre cette décision).

Mais l'euthanasie est aussi accessible à toute personne consciente et même mineure, atteinte de souffrances physiques ou psychiques pour lesquelles il n'existe aucun remède.

Le suicide assisté est une forme d'euthanasie. Il se pratique dans certains pays comme la Suisse. Là aussi les proches sont présents s'ils le désirent.

Dans les deux cas, l'acte posé ne présente pas cette violence extrême qu'est le suicide.

Vous évoquez quelqu'un qui harcèle son ex pour qu'elle revienne. Beaucoup de personnes sont auteurs de harcèlement, et tous ne recourrent pas au chantage du suicide et ne passent pas à l'acte. Pourquoi certains et d'autres pas. Question de choix ? de personnalité ?

Dans toute cette discussion, où à tort ou à raison, vous imposez le fait qu'il faut respecter le choix de la personne qui se suicide mais vous ne prenez pas en compte toutes les implications de ce supposé choix ou de cette "décision".

Vous pensez qu'il suffit de se dire qu'elle a "choisi" ou "décidé" pour arrêter de survivre ? pour arrêter de manquer d'oxygène ? pour arrêter de sombrer et ne plus trop savoir comment revenir à la surface ?

A supposer qu'il s'agisse d'une décision, pour quelles raisons personne ne peut la contextualiser pour qu'elle soit plus compréhensible pour les proches.

Constater l'inacceptable, un jour ou l'autre nous y sommes tous confrontés. Je constate la mort de ma fille, mais je ne n'admets pas que la société la banalise en l'affublant du mot "décision" ou "choix".

Se poser des questions, chercher à comprendre, c'est rendre à ma fille sa dignité.

 

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Patrick_R

Inscrit le :
11 mai 2015

Posté le: 2 novembre 2015 05:29:33 EST  
Alors réfléchissons
J'aimerai apporter quelques compléments à votre analyse...

Vous dites : "Dans l'hypothèse d'une euthanasie, il y a effectivement une décision prise en âme et conscience et que l'on soit pour ou contre, c'est une décision que la société se doit de respecter puisqu'elle en contrôle la légalité. C'est un choix individuel qui ne se commente pas."

Je pense que vous confondez euthanasie et suicide assisté. Dans le cadre de l'euthanasie, on décide pour la personne, qui n'est plus en état d'exprimer son choix, d'abréger ses souffrances. Cette décision est en général prise par les proches.

Dans le cas du suicide assisté, il s'agit d'aider quelqu'un à mettre fin à sa vie, sur sa demande, alors qu'il n'est plus capable de le faire tout seul. Et effectivement, c'est un choix individuel qui ne se commente pas.

Mais la notion de choix reste indissociable de celle du suicide.

Et si quelqu'un se suicide sans prévenir ses proches, c'est justement parce qu'il ne veut pas qu'on s'oppose à son choix.

Alors pourquoi commenter ce choix-là ?

Au japon, il y a des moines bouddhistes qui, quand ils estiment leur vie accomplie, cessent de manger pour s'éteindre doucement. C'est du suicide.

J'ai eu connaissance d'un homme qui a posé un ultimatum à son ex-femme : si tu ne reviens pas, je mets fin à mes jours ! Chaque matin il lui envoyait un texto, J-30, J-29, etc... et le jour J, comme elle n'était pas revenue, il s'est suicidé en laissant un testament de 8 pages et toutes les instructions pour prévenir ses proches et gérer ses obsèques. C'est un suicide.

Si les psys ne comprennent pas le suicide, c'est normal, puisque ce n'est sûrement pas une maladie, c'est juste un choix.

Par contre il y a différents chemins qui peuvent mener au suicide et peut être certains d'entre eux sont-ils pavés par la maladie.

Bien sûr le choix de votre fille vous semble inacceptable, à 13 ans, il y a encore tellement de choses à vivre.

Vous auriez voulu pouvoir parler avec elle, lui montrer qu'il y avait des solutions pour qu'elle puisse se faire une vie plus belle ici et maintenant. Son enfermement ne l'a pas permis et c'est infiniment regrettable.

Mais c'était son choix.

Quand une catastrophe arrive on a souvent le réflexe de chercher des coupables. Je me rappelle, quand j'étais petit, de ma grand-mère qui venait voir ma mère en lui disant : "C'est de votre faute si mon fils est mort, quand je vous l'ai confié il était en bonne santé !"

Quand on cherche des coupables on n'est pas en train de chercher des solutions. Pendant qu'elle faisait ça, ma grand-mère n'était pas en train d'avancer dans son travail de deuil loin de là.

Ce message que vous auriez voulu donner à Elodie - "Il y a toujours une solution !", vous ne pouvez plus le lui donner et c'est terrible. Mais vous pouvez encore vous le donner à vous-même, en mémoire d'elle.

Vous pouvez faire ça pour elle et surtout pour vous.

Aujourd'hui votre rôle, et c'est aussi celui de tous ceux qui se trouvent dans votre cas, c'est de trouver votre solution, vous reconstruire avec ce qui s'est passé, trouver à tout ceci le sens le moins douloureux possible, trouver finalement la paix.

Il me semble que ce sera plus facile pour vous en acceptant le choix d'Elodie.

Faire un deuil, c'est accepter l'inacceptable.

Chaleureusement,
 

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Jemaccroche

Inscrit le :
30 déc. 2014

Posté le: 30 octobre 2015 13:06:18 EDT  
S'interroger
En racontant mon histoire, mon but était d'interpeller, de faire réfléchir. Je suis dès lors très contente que chacun puisse exprimer son point de vue sur des fondamentaux de la vie humaine.

Je pense qu'il ne faut pas confondre deux situations bien distinctes : l'euthanasie et le suicide.

L'euthanasie encadrée légalement dans certains pays permet aux personnes qui se trouvent en grande souffrance physique ou psychique (et ce dernier mot est très important), et qu'aucun traitement ne peut soulager, de pouvoir decider librement, avec le conseil de son médecin de terminer dignement son existence.

L'euthanasie ne se fait pas en cachette : les proches sont avisés, et s'ils le souhaitent, s'ils partagent la décision, ils peuvent être présents.

Il y a un temps pour tout, et celui de la souffrance éternelle ne peut durer toute une vie.

Dans l'hypothèse d'une euthanasie, il y a effectivement une décision prise en âme et conscience et que l'on soit pour ou contre, c'est une décision que la société se doit de respecter puisqu'elle en contrôle la légalité. C'est un choix individuel qui ne se commente pas.

Le suicide n'est pas une décision. Il est le résultat d'un enfermement, d'un isolement, d'un tunnel dont la seule sortie semble être cette échappatoire.

Cet acte d'une extrême violence provoque des dégâts collatéraux considérables, notamment d'autres suicides.

Le dernier cas dont la presse a parlé est celui d'un enfant de 11 ans ! Comment un enfant de cet âge peut-il décider de se pendre ?

Les psy parlent "d'accidents psychiques" ou "d'actes impulsifs". En fait, ils ne savent pas.

Dans la revue "Science et Vie" de mars 2015 également publiée au Canada, un article était consacré au progrès de la science sur ce sujet encore si tabou du suicide.

L'article se conclut de la manière suivante : "On le voit, il reste du chemin avant que des thérapeutiques se mettent en place. Mais Philippe Courtet n'en doute pas : "Disséquer cette boîte noire de la vulnérabilité au suicide est essentiel car cela va nous permettre de découvrir de nouveaux axes de prévention ou de traitement". D'ici là, tous les experts s'accordent sur un point : si le suicide est une maladie, ce n'est pas une fatalité. Et ça change tout" Fin de citation.

Il est temps pour se poser les bonnes questions de mettre les choses à plat, sans tabou, sans a priori.

Dans le cadre de mon travail, j'ai été amenée à constater le résultat d'enfermement. Il est effectivement parfois terrible. J'ai ainsi connu une dame qui n'avait pas accepté d'être séparée de ses enfants (même si les raisons étaient peut-être justifiées). Suite à son comportement, elle a été internée. Quand elle est sortie, elle avait définitivement perdu l'usage de la parole.

En conclusion que tous ceux qui s'expriment ici soient respectueux de l'avis tolérant de l'autre.

Merci.  

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Oiseau-de-Pluie

Inscrit le :
09 oct. 2015

Posté le: 22 octobre 2015 17:14:54 EDT  
Il ne s'agit pas d'un débat
Ben si, en fait, ça fait grandement partie du sujet, puisqu'après un drame, la question de base reste : "Comment en éviter d'autres ?"
Et pour répondre à cette question, tout le monde (à part de très rares exceptions) répondra : "Psy et hospitalisations".
Je poste donc mon témoignage pour démontrer que les psys ne sont pas toujours la solution à tout et que dans certains cas, ils aggravent la situation au lieu de l'améliorer.
Je parle également de la barbarie psychiatrique pour éviter que d'autres personnes en souffrance ne la vivent et n'en soient traumatisés à vie comme je le suis. J'en parle aussi car il s'agit d'un sujet extrêmement tabou, j'en parle parce que la majorité de la population croit que les méthodes barbares ont été abolis, qu'elles datent du moyen-âge, alors que c'est malheureusement loin d'être le cas. J'en parle pour lever le tabou.
J'en parle pour dire que pour éviter d'autres drames, il faut justement éviter de faire subir à des personnes malheureuses ces barbaries, dont même ma famille a terriblement souffert.

Il ne s'agit pas d'un débat, mais d'un témoignage. 

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Patrick_R

Inscrit le :
11 mai 2015

Posté le: 21 octobre 2015 21:06:46 EDT  
Oiseau-de-Pluie,
L'hospitalisation n'est pas le sujet de mon message et je n'ai pas envie d'en faire un débat dans ce fil, alors que ce n'en est pas non plus le sujet.
Désolé. 

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Oiseau-de-Pluie

Inscrit le :
09 oct. 2015

Posté le: 21 octobre 2015 09:06:30 EDT  
Hospitalisation Psy = Barbarie
PATRICK_R, je voulais simplement réagir à ce que tu as écrit ici :


"J'entends par là que c'est la personne qui souffre qui doit signaler qu'elle est en souffrance et qu'elle a besoin d'aide, voir même d'être protégée d'elle-même (hospitalisation d'urgence)."

Je ne sais pas si tu as lu mon post, mais en ce qui me concerne, j'ai été hospitalisée sous contrainte en urgence à 18 ans suite à une menace suicidaire sur Internet et j'ai été torturée.
Encore une fois, voici mon témoignage : http://www.groupeinfoasiles.org/allfiles/temoignages/130830Temoignage_Nutella_18_ans.pdf


ça ne m'a pas protégée de moi-même, ça m'a simplement traumatisée à vie. Cela va faire trois ans et les séquelles restent.
En plus de souffrir dorénavant de 2 décès d'êtres très proches + d'une dépendance affective, je souffre encore de cet horrible internement et je suis angoissée chaque jour à l'idée d'être enfermée de nouveau.
Tout ça à seulement 21 ans.

Donc, pour éviter un suicide ou pour aider une personne à aller mieux, l'interner reste la pire des choses à faire.
Maintenant, je suis traumatisée à vie et cette souffrance énorme s'ajoute aux autres.
Et si un jour il m'arrive d'aller à nouveau très mal au point d'en avoir des idées suicidaires, plus jamais je n'en parlerai, car pour ma part, je préfère mourir plutôt que de revivre une telle barbarie.

Mon seul but dans la vie est celui de lutter contre les abus psychiatriques. 

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Patrick_R

Inscrit le :
11 mai 2015

Posté le: 20 octobre 2015 22:39:52 EDT  
Bonjour

En lisant vos posts, il me semble que vous avez déjà fait du chemin par rapport à cet événement terrible et je vous dis bravo.

Néanmoins, j'aimerai réagir par rapport à votre dernier message ou j'y ai lu des points de vues qui ne sont pas forcément aidant pour vous.

Je ne dis pas que vous avez tort de penser comme vous pensez, qui suis-je pour prétendre cela, mais j'exprime simplement l'idée que mener une petite réflexion sur ces sujets pourrait vous aider à avancer encore plus loin sur votre chemin d'apaisement.

J'espère ne pas être maladroit en venant mettre mon grain de sel ici...

Vous écrivez : "Question de personnalité ? Je n'y crois pas. Personne n'est prédestiné à se suicider. Ce n'est pas une décision ni une fatalité. "

Globalement je suis d'accord avec vous, sauf sur un point : le suicide EST une décision. C'est un choix, un acte délibéré. C'est même la définition du suicide.

Et ce choix, comme tous ceux que nous faisons dans notre vie, nous en portons la responsabilité et nous seuls.

Le suicide est aussi une solution. Une solution quand on fait face à une douleur qui devient insupportable et qu'on ne trouve pas d'autre issue. On fait alors ce choix et c'est notre responsabilité.

Vous écrivez : "Mais il est vrai que ce qui provoque le suicide peut être évité, par le dialogue, l'écoute de l'autre et de la chance."

Je ne vois pas ça comme ça. Quelqu'un qui a décidé de se suicider se suicidera, vous l'en empêcherez aujourd'hui, il le fera demain quand vous ne serez pas là, c'est tout. Il a trouvé sa solution et n'attends rien d'autre et il est déjà trop tard pour l'aider.

Je ne dis pas qu'il n'y a rien à faire et qu'il faut laisser les gens se suicider tranquillement, mais je dis qu'il faut comprendre une chose : l'amour que l'on porte à quelqu'un ne nous rend pas télépathe et ne nous permet pas de mesurer sa souffrance ni de deviner ses choix.

J'entends par là que c'est la personne qui souffre qui doit signaler qu'elle est en souffrance et qu'elle a besoin d'aide, voir même d'être protégée d'elle-même (hospitalisation d'urgence).

Si cette personne décide de tout cacher, de tout garder pour elle, nous ne pouvons pas nous imposer de deviner l'impensable et le non-dit (sinon je crois qu'il y aurait beaucoup de gens qui seraient internés à tort).

Dans ce que vous décrivez, il semble que votre fille avait du mal à distinguer l'imaginaire et le réel et a fini par préférer le premier. J'ai un peu de peine à croire que ce n'était que ça mais c'est possible.

Il est également possible que cette fuite dans l'imaginaire ait été causée, comme cela a été déjà proposé par une autre personne, par une vision trop pessimiste de la vie. Vision déformée du monde à travers les médias, pression scolaire, manque de confiance en soi, mauvaises fréquentations, etc... autant de choses qui n'ont pas forcément un lien avec vous et qui n'auraient pas dû prendre de telles proportions.

Vous écrivez : "Elodie et moi avons certainement eu un problème de communication" et vous avez raison. Mais peut-être pas de la façon dont vous le pensez. C'était la responsabilité d'Elodie de jouer la carte de la confiance et de parler à quelqu'un de ce qu'elle avait à l'intérieur d'elle. A vous ou à n'importe qui d'autre. Ce n'a pas été son choix et c'est infiniment regrettable. C'est une erreur tragique dont vous êtes tous victimes.

Et je crois qu'il faut laisser à Elodie sa part de responsabilité dans cette erreur.

J'espère avoir pu aider un peu...

 

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Jemaccroche

Inscrit le :
30 déc. 2014

Posté le: 19 octobre 2015 12:39:55 EDT  
Bonjour,

Cela fait plusieurs mois que je n'ai plus écris. En fait, je me suis rendue compte que certaines personnes qui sont intervenues ont demandé à ce que leur message soit efface. Dès lors, les échanges apparaissent parfois suprenants puisque je réponds à des contenus qui ont disparu. J'ai essayé d'obtenir des explications auprès d'une modératrice mais silence radio ! (vieille expression de ma generation).

Je suis contente que des jeunes adolescentes viennent raconter leur histoire, partager leur vecu. Et rien n'est anodin, c'est même parfois difficile à lire, difficile pour moi, de comprendre.

L'essentiel dans la vie n'est pas toujours le présent, mais ce que l'avenir, potentiellement porteur d'espoisr, apportera. Si quelque chose apparaît insoluble sur l'instant (une passion dévorante, obsédante pour un acteur, un chanteur, des douleurs aîgues liées à un chagrin d'amour, à un deuil...), rien n'est plus précieux que la vie et sa vie.

Ma mère qui n'avait pas du tout eu une vie facile, me disait toujours : il n'y a pas que des problèmes, il y a aussi les solutions. Il faut les chercher avant d'en venir à des extrémités radicales et dévastatrices. Etonnament, certains parviennent à trouver en eux-mêmes les voies vers ces solutions, et d'autres basculent dans l'impensable, l'inimaginable.

Question de personnalité ? Je n'y crois pas. Personne n'est prédestiné à se suicider. Ce n'est pas une décision ni une fatalité.

Mais il est vrai que ce qui provoque le suicide peut être évité, par le dialogue, l'écoute de l'autre et de la chance. Elodie et moi avons certainement eu un problème de communication. Mais fallait-il qu'il soit sanctionné de cette manière ?

Elle aurait eu 20 ans dans un mois ! 

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Oiseau-de-Pluie

Inscrit le :
09 oct. 2015

Posté le: 9 octobre 2015 10:55:07 EDT  
Bonjour,

J'ai lu ton message et je suis désolée pour ta fille.
Je voudrais répondre à cette question : "De quoi une jeune adolescente de 13 ans peut elle souffrir au point de vouloir mourir et de tout mettre en ?uvre pour y parvenir ?"

Eh bien, il y un tas de raisons différentes qui peuvent malheureusement pousser à ce geste irrémédiable : un abus sexuel, le décès d'un proche, un chagrin d'amour, une maladie (une petite fille s'est suicidée à 9 ans car elle était diabétique, une des filles de PPDA s'est suicidée car elle souffrait d'anorexie et de boulimie), un handicap insupportable, le divorce des parents, le harcèlement scolaire, etc...

Et oui, il y a des milliards de raisons différentes, et parfois, ces raisons sont cumulées.
J'ai personnellement eu des envies suicidaires dès l'âge de 13 ans suite à une dépendance affective très douloureuse (dont je souffre encore d'ailleurs 8 ans après). Ici, j'ai posté toute ma vie : http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil/pourquoi-le-sort-s'acharne-sur-certains/

A 20 ans, je me retrouve déjà avec un passé qui compte 2 ans pure et dure de harcèlement scolaire, 4 hospitalisations en psychiatrie (dont une extrêmement traumatisante), 8 ans d'automutilation, et 2 décès d'êtres très proches en un an d'intervalle, dont un qui était jeune et d'une manière brutale, pile entre les fêtes de fin d'année.

Eh oui, il y a des jeunes qui vivent de nombreuses tragédies qu'ils ne devraient jamais vivre à leur âge...

Donc les raisons, il y en a plein. Tu ne connaissais pas les raisons qui ont poussé ta fille à commettre cet acte, mais il y en avait forcément. Peut-être vivait-elle un chagrin d'amour très douloureux ? Peut-être a-t-elle très mal supporté le décès de tes parents si elle était proche de ses grands-parents ? Peut-être était-elle harcelée à l'école ? Peut-être tout ça en même temps ? Il y a forcément des raisons.
Je pense qu'elle ne t'en as pas parlé pour ne pas t'inquiéter.

Quoiqu'il en soit, même si je conçois qu'il s'agit d'un très mince réconfort, il faut te dire que ta fille est désormais en paix et qu'elle ne souffre plus. Qu'elle te regarde de là-haut et qu'elle n'aimerait pas te voir sombrer. Et qu'un jour, car nous mourrons tous un jour, tu la rejoindras...

Je te souhaite beaucoup de courage. 

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youtana

Inscrit le :
30 août 2015

Posté le: 30 août 2015 16:48:38 EDT  
tout mon soutient
bonjour j'ai 15 ans (je suis pas une mère et j'essaye pas d'avoir un gosse rassure) j'ai fait un compte fake juste pour te donner mon soutien

mes parents ont perdu mon frère avant que je sois née a ses 7 ans, il avait tous les handicapes malheureusement... je ne sais pas pourquoi je suis triste de ça, surement parce que j'aurais voulu le connaitre mais bon bref... me rappelle que maman a fait son deuil il a peu il a 1 ans (il devrait avoir vers les 22/23 ans) et elle jetait tout ce qu'il lui appartenait (même sa dent)
je suis également très proche de ma mère et je lui raconte a peut près tout et également a des amis qui me réconforte... des fois quand je me sens mal je fais des câlins a ma mère c'est très réconfortant Smile peut être pour les autres mères qui ont des enfants sa serait mieux de parlé de vos tristesses a vos enfants on se sent surement + proche de vous et on comprend mieux vos actions et on s'ouvre je pense ^^ après je dis ça je dis rien...

je suis désolé pour toi et désolé si pour toi cette histoire est peut etre sans intérêt raconté par une ado mais je tenais a apporté mon soutiens a vous et a votre famille (j(ai lu tout vos poste) j'espere que vous sortez quand meme en famille et faites par exemple des attractions fortes

bisous Smile (j'ai également perdu mon grand père il a peu)  

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Lulu9304

Inscrit le :
26 juin 2015

Posté le: 31 juillet 2015 17:03:28 EDT  
Réponse à mxexle
Bonjour mxexle,
Il est effectivement évident que tu as des sentiments envers lui, je ne peux pas en douter.
Je me souviens très bien qu'à mes 13 ans, j'ai également été très amoureuse et très triste que le jeune homme ne s'intéressait pas à moi. En fait, personne ne s'intéressait à moi.
J'ai pensé à quitter cette vie mais comme je suis contente d'être restée! J'ai passé au travers de cette période je ne sais comment mais j'ai passé au travers!
Ne lâche pas, je suis persuadée que quand on veut, on peut. Il est possible que cette personne ne s'intéresse jamais à toi et je suis persuadée qu'il passe à côté d'une belle personne. As-tu pensé que tu passes peut-être toi aussi à côté de belles personnes ? Peut-être qu'il attend que tu lui fasses un sourire ? Mais que tu l'ignores ?
Chose certaine, il ne faut pas rester fermer et trop focusser sur une seule personne. Va chercher le meilleur de toi-même et tu attireras les meilleurs autour de toi.
Allez, je te fais un calin virtuel.
Lulu Smile
 

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mxexle

Inscrit le :
31 juil. 2015

Posté le: 31 juillet 2015 07:14:57 EDT  
je suis détruite par mon rêve
Voilà alors j'ai 13 ans et je ne devrais pas être sur ce forum mais j'ai un problème et je ne sais pas trop avec qui en parler. Depuis 6 moi je regarde les vidéos youtube de un panda moqueur, un jeune youtuber qui a fait basculer ma vie. Au début je trouvais juste ses vidéos cool, après je suis devenue une fan, puis sa plus grande fan et pour finir amoureuse... Il a en ce moment 565'730 abonnés qui le suivent et il est donc IMPOSSIBLE d'entrer en contact avec lui bien que j'aie tout essayé. Je souffre beaucoup de cette situation mais depuis une semaine ça a bien empiré. La cause de tout ça c'est son meet-up (=rencontre prévue pour rencontrer ses abonnés, prendre des photos, parler, lui donner des lettres et des cadeaux). Avec 4 autres youtubers il a fait une tournée de meet-up sur 5 jours dans le sud de la France etpuisque j'habite en Suisse a six heures de route de là bas je n'ai pas pu y aller et de toute façon mes parents ne comprennent pas ce que ça représente pour moi. Alors j'ai eu l'idée d'envoyer une lettre à une personne qui irait a son meet-up et c'est ce que j'ai fait mais il y a eu un problème et la lettre n'a pas été donnée. Le rencontrer et lui parler c'est plus qu'un rêve pour moi et quand je pense à tous ces gens qui on fait des photos, lui ont parlé et même fait des calins ça me fait vraiment très mal... Ça fait 6 moi que je n'arrête pas d'essayer de lui parler. Je sais des tonnes de choses sur lui et il n'est même pas au courant de mon existence ? mais cette fois j'en ai assez d'espérer et de croire à mes rêves. Je n'en peux vraiment plus et ça fait de ma vie un cauchemar. Je sais qje la plupart des gens diront que je ne l'aime pas et que c'est juste dans ma tête mais non ce sentiment est bien réel. Je sais que c'est peut être pas le bon forum pour ça et encore moin d'en parler sous le forum d'une mère qui a des problèmes plus importants que les miens mais j'ai besoin d'aide ? je n'en peux plus... 

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Lulu9304

Inscrit le :
26 juin 2015

Posté le: 26 juin 2015 20:01:48 EDT  
Diverses idées pour votre cheminement
Bonjour,
J'ai lue avec attention votre témoignage et franchement, ça m'a vraiment beaucoup touché. J'ai pleuré une bonne partie de la soirée et même en m'endormant...tout comme vous avez et ferez fort probablement plusieurs fois dans votre vie.
De ce que je comprends, vous cherchez différentes réponses en lien avec le suicide de votre fille mais surtout, vous voulez comprendre. Du moins, c'est ce que moi je comprends de vos textes.
Je ne peux malheureusement pas vous aider là-dedans.
Par contre, j'ai accroché sur une chose.
Votre fille vous a écrit une lettre qui disait qu'elle reviendrait. Vous avez associez ses mots à sa passion pour les livres de fiction qu'elle lisait car ils font références souvent à la vie après la mort.
J'ai lue toute la série des "Chevaliers d'Emeraude" et j'ai adoré. Jamais, tout comme vous, je n'aurais pensé qu'ils pouvaient causé la mort.
Je pense que vous pouvez éxaucer le voeux de votre fille qui ne demandait qu'à revenir vous aimer dans une autre forme que sa présence charnelle.
Je m'explique; Vous serait-il possible de faire revivre, d'une certaine façon, votre fille via des livres ?
Jamais elle ne reviendra c'est certain, mais elle aimait tellement ses héros, qu'elle a été prête à mettre fin à ses jours pour les rejoindre. Du moins, c'est ce qu'elle croyait faire.
Je crois que vous avez entre les mains le pouvoir de lui permettre de vous rejoindre au travers les romans.
Si vous ne pouvez pas écrire ceux-ci vous mêmes, peut-être que l'auteur des Chevaliers d'Emeraude pourra créer le personnage d'Éloo ?
Voilà. C'est possible que mon idée vous semble loufoque et absolument pas envisageable, mais je vous jure qu'en écrivant ce texte, je suis sincèrement persuadée que ça peut vous être bénéfique et salutaire.
Aussi, je tiens à vous faire un colleux virtuel si ce simple geste peut vous faire du bien, je serais très heureuse.
Prenez soin de vous car vous êtes la seule personne avec qui vous passerez le reste de votre vie.
Lucie 

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 22 avril 2015 07:01:01 EDT  
Chère Elia
Tout d'abord, je te remercie d'avoir pris le temps de partager ton histoire avec moi et ceux et celles qui lisent ce forum.
En quinze années de vie, tu as déjà traversé de nombreuses tragédies. A chaque fois, tu as été capable de les intégrer dans ton existence et de te construire avec.

Il faut continuer. La mort de ton amie ne doit pas être la tragédie de trop. Tu le sais, au fond de toi même, tu n'es en rien responsable de la mort de ton amie.

Les spécialistes du psycho-social ne parviennent pas à apporter aux personnes suicidaires les réponses adéquates qui pourraient les empêcher de passer à l'acte. Ils ne sont pas capables non plus de détecter les personnes susceptibles de se suicider.

Le bilan des dernières études sur ce véritable problème de santé publique tendent, semble-t-il, à considérer que le suicide n'est ni un choix ni une fatalité, mais une maladie biologique, certes complexe et qu'il faut encore décrypter.

En attendant, toi, tu es là avec ta force de vie et tes quelques pommes.

Et une personnalité comme la tienne, avec tout son ressenti et son expérience de vie est précieuse pour l'humanité, est précieuse pour moi.

Lorsque j'étais enfant, j'ai été hospitalisée. Avec ma chance habituelle, au lieu de 8 jours, je suis restée un mois en raison de complications. Le soir, l'infirmière passait avec un grand plateau. Dessus, plein de petits pots à la crème vanille, ou du riz au lait. Pas grand chose en quantité, mais une petite douceur qui faisait passer un petit moment agréable dans une journée faite de souffrances et d'inquiétudes.

N'autorise pas ton cerveau à infliger à ton corps, toutes ces privations. Ne te laisse pas diriger comme si tu n'existais plus. Sois indulgente avec toi, et permets à ton corps de retrouver l'énergie nécessaire pour vivre et t'épanouir. Pense à moi : tous les soirs, mange un petit pot de crème vanille ou de riz au lait et au fur et à mesure agrémente-le d'un peu de sucres, de sirop d'érable...

Fais toi confiance : tu as tant à partager.

A bientôt 

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l'adolescente

Inscrit le :
06 avr. 2015

Posté le: 5 avril 2015 20:42:45 EDT  
Courage !!
Bonjour, ce que tu as partagé m'a vraiment touché.
Je ne peux imaginer ce que tu as ressenti et ce que tu ressens encore.

Une personne t'a raconté son histoire et tu lui a répondu que tu aimerais que d'autres adolescents te racontes ce qu'il s'est passé pour qu'il commencent à se mutiler, alors si tu veux encore de ces post voici ce que j'ai traversé :

Je m'appelle Elia, j'ai 15ans et depuis que j'ai 13ans je suis anorexique et dépressive.

J'ai grandi sans père car mon géniteur est tombé dans le coma quand j'avais 3ans.
A l'école j'ai été victime de moqueries car je n'avais pas de "papa".

Ma mère est une anorexique/boulimique ce qui fait que quand elle était vraiment malade je devais m'en occuper, certaines fois j'appelais l'ambulance, ma soeur ne comprenait pas ce qu'il arrivait à notre mère.

Puis elle s'est rétablie, nous avons déménagé dans un petit village.

L'année de mes 11ans j'ai été victime d'agression sexuelle (pas un viol) et j'ai commencé à me mutiler, j'avais de vraies envies de suicide, on m'a emmené à l'hôpital et j'ai commencé à me rétablir.

Peu de temps après mon anniversaire, mon grand-père est décédé.
Ma mère s'est mise à boire et moi j'ai recommencé mes tentatives de suicide.
Certaines fois quand ma mère buvait trop elle me criait dessus et me lançait des phrases dans le style: "Bah vas y, saute par la fenêtre ! ect..." au fond je savais qu'elle ne le pensais pas mais ça me faisait mal.

Je me suis réfugié chez un ami qui m'a gardé chez lui à preu près 2 jours, je savais que ma mère s'inquiétait mais je ne pouvais pas vivre comme ça, je n'étais même pas sûre de la mériter.

Ensuite je suis rentrée chez moi, je m'attendais à retrouver ma mère ivre entrain de dormir allongé dans le canapé ou entrain de me crier dessus comme une furie et ma soeur dans sa chambre mais au contraire, ma mère avait rangé toutes les bouteilles et m'a fondu dessus en me suppliant de ne plus jamais lui faire de coups comme ça, elle s'en voulait.

Puis à 13as,Lou ma meilleure amie s'est suicidée, sa mère était en voyage et son père ne s'occupait pas d'elle.
J'avais l'habitude d'entrer chez elle à l'improviste puisque j'avais le double de ses clés.
Souvent quand je passais elle dormait encore, alors je suis entrée dans sa chambre et j'ai vu une marre de sang.
Sans réfléchir j'ai appelé l'ambulance, j'ai appelé à l'aide, je l'ai prise dans mes bras je l'ai porté pour descendre jusqu'au camion, je suis monté avec elle.
Je savais qu'elle avait perdu beaucoup trop de sang.
Elle est morte seule, elle ne m'a même pas laissé un message sur le répondeur.

Je suis repassée chez elle et j'ai pris certaines de ses affaires.

Elle m'a laissé un mot me disant qu'elle était désolée et que j'étais la personne qu'elle aimait le plus au monde, avec son sang, elle avait écrit mon prénom sur ses draps.

Depuis, je mange 1 pomme pour tenir 2 jours, je suis suivie par plusieurs psy et je n'entretiens plus de vraies relations.


Je pense que ta fille ne voulait pas t'infliger tout ce mal, peut être se faisait elle harceler au collège ou brutaliser ?
je n'insinue pas que tu es une mauvaise mère, je ressens l'amour que tu lui portes et porteras toujours.
Tu es vraiment forte, tiens bon, nous sommes de tous coeurs avec toi. 

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Jemaccroche

Inscrit le :
30 déc. 2014

Posté le: 30 décembre 2014 07:55:43 EST  
Oui, mais...
J'ai activé le lien et j'ai regardé, écouté la vidéo.
Comme toujours, lorsqu'un psychologue évoque les causes probables de la détresse, de l'enfermement, de l'engourdissement d'une personne, il ne se rend pas compte du caractère culpabilisant de son discours. Fonder sa vie sur des valeurs durables, éviter de générer du stress inutile...tout cela j'en étais consciente. Ces valeurs durables mais aussi être capable de relativiser ce qui nous angoisse pour rien, je pensais avoir transmis tout cela à Elodie ou du moins lui avoir montré que c'était possible, mais j'ai échoué.
Effectivement, la culpabilité me ronge et continuera à me ronger tant que je ne comprendrais pas pourquoi ma fille a posé ce geste violent envers elle-même et envers nous ? Pour quelles raisons elle a détruit sa vie et la nôtre ?
Mais la souffrance, la douleur ne sont pas seulement générées par la culpabilité. Que faites-vous de l'absence ? et du manque que cette absence engendre ? (tous ces autres sens orphelins de leurs sensations ?)
Que dites-vous à la personne qui ne croit pas en Dieu, qui ne croit pas à la vie au-delà de la mort ? Que dites-vous à celle qui malgré tout l'amour qu'elle porte à son enfant, ne parvient pas à lui pardonner ?
Qu'elle est bien pauvre en spiritualité ? Que la Foi est l'unique chemin de la rédemption ? Que pauvre athée que je suis, je continuerai à souffrir !
J'admire ceux qui croient. 

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briolo

Inscrit le :
04 déc. 2014

Posté le: 2 décembre 2014 18:22:14 EST  
Une vie après la mort
https://www.youtube.com/watch?v=PanZo_DDp0E 

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Jemaccroche

Inscrit le :
30 déc. 2014

Posté le: 22 juillet 2014 06:54:16 EDT  
Quelques jours...
Je ne parviens plus à me connecter sous mon premier pseudo, je dois passer par celui-ci. Mystère de l'internet !

Bien des jours, je suis fatiguée de lutter au quotidien pour survivre. Bien des jours, devant tant d'incompréhension et si peu de compassion, je voudrais m'en aller, loin, survoler les terres et les mers, être au-dessus de tout.

Bien des jours, je cherche le visage, le sourire de ma fille et j'affronte l'horreur de son absence, je ressens le poids de son corps dans mes bras et je ploie sous le chagrin, le désarroi.

Et puis, quelques jours, je me dis que mon mari et mon fils sont là et qu'eux, valent la peine que je reste.

Un jour, quelqu'un m'a dit que chaque vie était une tragédie dont il fallait être le meilleur acteur. La personne qui m'a dit cela n'a jamais vécu de prêt ou de loin, une tragédie ou pour elle, une tempête dans un verre d'eau est qualifiée de tragédie. Le meilleur acteur d'une tragédie est celui qui vit dans une hypocrisie permanente, je m'y refuse.

Voilà, je continue à m'accrocher.  

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 31 mars 2014 02:19:43 EDT  
Une réponse tardive due sans doute au fait que j'ai l'impression d'une absence de dialogue.

Il me semble m'être expliquée sur l'absence de deuil, si ce n'est le deuil de la vie que j'avais avant la mort de ma fille.

On "oublie" jamais son enfant.

Pour les enfants en difficultés, je faisais un simple constat, c'est tout. Je n'ai aucune compétence pour en tirer quelles que conclusions que ce soient.

Dans tous mes messages, j'essaie d'être honnête et sincère. Je comprends que mes sentiments, mes avis ne soient pas partagés. Je livre ici un simple témoignage. Chacun en retire et en pense ce qu'il veut. 

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