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Le soir où je suis devenue Maman

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Kaflo

Inscrit le :
15 oct. 2006

Posté le: 26 avril 2009 16:29:43 EDT  
Depuis que je sais que je porte de nouveau la vie, je me repasse souvent le récit de mon premier accouchement. Et je me décide à le partage sur ce site... Cet accouchement date déjà de quelques temps, mais je ressens le besoin de le partager afin de mieux me préparer à vivre un deuxième accouchement, que je souhaite être un AVAC de tout coeur. Ne vous gênez pas pour commenter...

7 août 2007
7 jours après la DPA
Arrivée à l'hôpital

Vers 18 heures, tel qu'il nous l'a été recommandé, nous arrivons à l'hôpital. Chambre 428. Francis et moi posons nos valises et Line, l'infirmière-chef, nous accueille. Elle semble attentionnée. Je suis un peu stressée. Nous attendons la visite de la résidante, Mélanie, qui fera la pose de mon tampon d'hormones visant à faire maturer mon col qui n'a pas encore dilaté d'un centimètre.

Dr Mélanie arrive enfin et insère le tampon d'hormones « Servidil » sur mon col. Elle me conseille ensuite d'essayer de dormir très tôt puisqu'il arrive que le tampon seul puisse déclencher le travail. Je risque aussi de passer une nuit mouvementée en raison du stress qui m'envahit? Nuit blanche en vue !

8 août 2007
En effet, je n'ai pas beaucoup dormi. Et pourtant, j'aurais bien aimé? Je n'arrêtais pas de penser et de visualiser cette fameuse journée du 8 août. Moi qui ne voulais pas du tout être déclenchée, voilà que je suis en plein dedans ! J'ai commencé à ressentir des contractions vers les 5 heures du matin. J'espère qu'elles ont fait maturé mon col. J'attends la visite du médecin pour connaître la suite. En attendant, mon infirmière pour la journée, Kendra, vient me rendre visite et m'annonce qu'elle souhaite préparer la chambre pour la naissance. Wow? déjà ! Je réalise que ce sera aujourd'hui lorsqu'elle me demande de sortir le pyjama de bébé ! Elle me dit aussi qu'elle n'en revient pas que je souhaite accoucher sans péridurale : « Un déclenchement sans péridurale, c'est quelque chose », m'a-t-elle dit.

La pose du tampon devait faire maturer et, si possible, dilater mon col qui ne l'était pas encore. Mais malheureusement, la résidente m'apprend que le tampon n'a pas changé les choses. Rien de nouveau! Je dois attendre la visite du Dr Leclerc qui m'informera sur les choix qui s'offrent à moi? Comme mon col n'est pas dilaté (à peine effacé de moitié), Dr Leclerc me propose deux options : insérer un nouveau tampon pour la journée (ce que j'aurais dù faire) ou faire ouvrir mon col mécaniquement pour ensuite pouvoir aller crever mes eaux pour stimuler le travail.

Comme la perspective de passer une journée complète à attendre avec un tampon dans le col ne m'enchantait guère (mon taux de stress montait déjà assez comme ça !), j'ai choisi la méthode mécanique. Elle consiste en l'insertion d'un ballonnet dans le col qu'on a ensuite rempli d'eau stérile et qu'on a fixé à ma cuisse avec une petite tige flexible. La traction doit aider le col à dilater mais pas à maturer. Dr Leclerc m'explique que le col devra quand même prendre le temps qu'il faut pour maturer. Le but de cette méthode est simplement d'ouvrir le col pour être capable d'aller crever les eaux. Je suis tout de même perplexe d'en arriver là, car comme je ne voulais pas, à la base, être déclenchée, je ne souhaitais pas plus que l'on crève mes eaux si vite !

La pose du ballonnet est désagréable mais cela a fonctionné. En deux heures. Vers 10 heures, j'étais dilaté mécaniquement à 2 centimètres (mais le col devait poursuivre son travail d'effacement), on a donc crevé mes eaux. Quel déluge ! Puis, j'ai demandé qu'on attende deux heures encore avant de me donner la perfusion d'ocytocine, question de voir si mon travail se mettrait en branle sans que le « Pitocin » soit nécessaire. J'avais envie de voir si j'étais pour avoir des contractions naturelles. Et aussi, j'avais un peu peur des contractions artificielles provoquées par le Pitocin, souvent plus violentes, faisant en sorte que la péridurale devient quasi obligatoire, malgré ce qu'en disait Dr Leclerc (j'avais maintenant peine à être optimiste à ce sujet en raison du commentaire de Kendra?).

Vers midi, comme je n'avais pas encore dilaté deux heures plus tard (j'étais toujours à 2 cm), on m'a dit que je n'avais pas le choix d'accepter l'ocytocine. J'ai dis oui, mais graduellement. Au lieu de monter la dose aux quinze minutes, on montait la dose aux trente minutes. Mais rendu à 14 heures, mon infirmière m'annonce qu'elle montera la dose aux 15 minutes car mon travail ne progresse pas. Pourtant, je tentais de demeurer debout, mobile, je me balançais sur le ballon? Francis m'a beaucoup aidé même s'il se sentait impuissant. Il me poussait très fort dans le bas du dos à chaque contraction. Je les sentais dans mon ventre et dans mon dos, jusque dans les fesses. Elles commençaient à devenir de plus en plus douloureuses et rapprochées, mais je tenais bon. Je respirais profondément lorsqu'elles montaient? Je me sentais en contrôle et j'étais confiante dans ma capacité à supporter les contractions sans péridurale.

Tout se corse lorsque je vais au bain thérapeutique vers 15h30 (de mémoire). L'effet de l'eau chaude et les doubles-doses de Pitocin font en sorte que mes contractions deviennent de plus en plus fortes et, surtout, rapprochées. Je me concentre et essaie de contrôler ma respiration? Je commence à stresser. Il ne faut pas ! Je vais sécréter de l'adrénaline au lieu de l'endorphine? Comme j'aimerais être de nouveau dans mon lit sans avoir à sortir du bain et à marcher tout le corridor. Je dois m'arrêter plusieurs fois en chemin et Francis m'aide en poussant sur mes lombaires. Que ça fait mal?

De nouveau dans ma chambre, je tente de nouvelles positions pour me soulager. Je commence à perdre le contrôle et je dis à Francis que je souhaite la péridurale. Il me rappelle que je lui avais demandé de me raisonner si je la demandais (il devait me raisonner les deux premières fois, la troisième me laissant avoir la péridurale). Je tente de plus belle de relaxer mais j'en suis maintenant incapable, je n'ai aucun répit entre les contractions. Elles sont maintenant aux 15-30 secondes et sont très violentes. En plein changement de garde d'infirmières, je me sens complètement abandonnée? Francis semble impuissant. J'ai mal, je me couche le haut du corps sur le comptoir de la chambre et je me tords de douleur. Cette fois, pour une troisième fois, je demande la péridurale. Line, l'infirmière-chef me dit qu'elle appelle l'anesthésiste. Il est presque 17 heures.

Pendant tout ce temps, j'ai eu des examens réguliers : monitoring, toucher vaginal, etc. Le travail avance très peu, malgré les contractions fortes. Mon col s'efface tranquillement, mais il n'est toujours pas à 100%, tandis que je suis dilatée à 4 centimètres depuis ma sortie du bain. Mais ça semble stagner.

L'anesthésiste me pose la péridurale vers 18h ou 18h30 environ. Après quelques contractions douloureuses, voilà que je ne sens plus rien. Francis s'installe dans le fauteuil et écoute un film sur le lecteur DVD portable tandis que, moi, je branche mon lecteur MP3 et j'écoute les chansons qu'ont avaient téléchargées pour l'occasion. Quel répit? Je ne sens plus rien, même pas les touchers vaginaux qui étaient si douloureux avant?

Puis, je recommence à sentir les contractions mais seulement du côté droit. L'infirmière revient me donner une nouvelle dose d'anesthésiant. Ouf, j'ai eu peur de ressentir de nouveau ces incroyables douleurs. Je regarde maintenant mes contractions sur le monitoring. Elles sont toujours très fortes et rapprochées. Je ne sens plus mes jambes et j'avoue que je déteste ça.

La soirée passe et le travail n'avance pas vraiment. Vers 21 h, mon col est effacé à 90% mais je suis toujours à 4 cm. Je commence à m'inquiéter et je demande à la résidente si je dois commencer à me faire à l'idée que j'aurai une césarienne. Elle me dit qu'elle reviendra dans une heure et que si le travail n'a pas avancé, ça se pourrait bien. J'angoisse.

Une heure plus tard, vers 22 h, je suis toujours au même stade. De plus, le monitoring du c?ur de bébé montre des signes de fatigue. Et, ce qui n'aide pas, mon col est en ?dème. « Disons qu'il n'y a rien dans la colonne des positifs », me dit Dr Leclerc. On me parle de la césarienne. C'est ce que ferait le Dr Leclerc. Sans vraiment y penser, mais plutôt par dépit et fatigue, je dis oui. On m'amène les papiers à signer et une stagiaire vient me déshabiller et me raser. Je pleure. Francis semble soulagé.

Comme j'entendais la femme de la chambre d'en face mettre son bébé au monde, on me sort de ma chambre sur une civière, en route vers la salle d'opération à 22 h 45.

On me pose quelques questions à savoir si j'ai mangé aujourd'hui, si mon conjoint s'en vient, etc. Oui, j'ai mangé, oui, mon conjoint s'en vient. Puis, je suis amené dans la salle toute éclairée (contraste avec ma chambre tamisée), toute blanche, toute froide. On m'installe sur la table d'opération, les bras attachés en croix, le mur de tissu devant moi. L'anesthésiste me dit rebonjour et rajoute de l'anesthésiant dans mon cathéter. Je me mets à trembler. Je ne suis pas capable de m'arrêter. Il paraît que c'est normal. On me rassure. On enduit ma bédaine de désinfectant et on demande si je sens. Et non? je suis complètement gelée. J'entends mon c?ur battre dans les haut-parleurs de la salle. On est prêt? Non, mon conjoint doit être là ! Ouf, il arrive.

Alors, difficile de décrire ce que je n'ai ni vu, ni senti. Sauf qu'à un moment donné, on m'a dit que ça allait pousser? Bébé s'en vient. Un homme a dit « Ouf, ce n'est pas petit ça », et ensuite « Ah qu'elle est belle »? Je suis toute excitée, enfin ma fille est là. Il est 23h33. Les médecins la sortent de mon ventre et un infirmier s'occupe d'elle. Je la vois à peine au fond de la salle, il me la montre en la tenant par les pieds et les épaules. Elle est toute nue et elle pleure? Je pleure aussi ! « Ma petite fille, c'est ma petite fille ». Je demande à la voir de plus près car je n'ai pas mes verres de contact. L'infirmier l'emmaillote et lui couvre la tête et vient me la présenter en la plaçant tout près de mon visage, du côté droit. Elle est si belle. Il me dit que je peux l'embrasser. Je lui donne un doux baiser. Mais j'ai toujours les bras attachés...

Pendant ce temps, Francis se sent étourdi (ému) et on lui dit d'aller s'asseoir par terre. Puis, peu de temps après, il remonte avec notre bébé et l'infirmière vers la chambre. C'est lui qui fera du peau-à-peau pendant qu'on referme mon ventre. Et moi, je ferme mes yeux et la fatigue aidant, je m'endors en entendant les voix de l'équipe médicale. Tout au long de l'intervention, ils se racontaient leurs soirées respectives, sans penser à me raconter ce qui se passait...

De retour dans ma chambre vers les 1 heure du matin, je me rends à peine compte que ma fille est là. On me la mets au sein et elle tète pour la première fois. Elle avait très faim, elle qui a dù attendre maman pendant plus d'une heure trente. Je me rendors jusqu'à 5 heures? elle a de nouveau faim. Je la prends dans mon lit. Puis le jour se lève, on fait des téléphones pour annoncer la nouvelle. Je tente de me remettre de mes émotions pendant que mon corps a mal. Je ne peux me lever qu'à 18 h. On m'a enlevé ma sonde, j'ai recommencé à marcher (avec douleur) et j'ai pu m'occuper de ma fille.

Les autres jours à l'hôpital ont passé rondement. J'ai eu la visite de plusieurs personnes ce qui m'a rendue très fatiguée. J'ai versé quelques larmes à quelques reprises. J'étais terriblement déçue de la tournure des événements. L'allaitement s'est mis en branle très facilement avec une superbe montée de lait et ses engorgements. Par chance que ma poupoune est en excellente santé, c'est ce qui me console de cet accouchement que j'ai trouvé très éprouvant et plutôt raté.

Le dimanche, j'ai demandé mon congé. Je suis donc sortie un jour plus tôt que prévu.
Avec un petit bonheur dans les bras.

***
Notes qui datent de 2007.
Merci d'avoir lu mon roman...
 

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Kaflo

Inscrit le :
15 oct. 2006

Posté le: 28 avril 2009 15:34:23 EDT  
Merci jell-o... Tu es très inspirante!
J'y crois... 

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jell-o

Inscrit le :
22 nov. 2007

Posté le: 28 avril 2009 14:38:37 EDT  
Kaflo... j'ai été provoquée pour mon premier bb à 42 semaines et ça s'est terminé en césarienne. Pour mon deuxième bb le travail s'est déclenché tout seul à 39 semaines et j'ai réussi mon AVAC. Alors je te souhaite de tout coeur que tu puisse vivre ton AVAC. Fais confiance à ton corps et il te le rendra bien! Wink  

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Kaflo

Inscrit le :
15 oct. 2006

Posté le: 27 avril 2009 21:10:35 EDT  
Merci les filles... moi très forte ? Je crois pourtant que c'est ma "faiblesse" qui m'a amené tout droit vers la césa... peut-être si j'avais tenu mon bout, je n'aurais pas été provoqué à 41 semaines + 1 jour.

Et la bonne nouvelle, j'arrive de mon premier suivi prénatal (je suis à 10 semaines + 2) et ma doc m'a assuré que plus jamais je ne serais déclenchée ! Alors, j'aurai la chance de tenter l'AVAC mais seulement si mon travail se déclenche de lui-même et ce, jusqu'à dépasser mon terme d'une semaine et des poussières. Par contre, si jamais je revis la même situation, c'est-à-dire arrivée au delà de 41 semaines et toujours pas dilatée, j'irai en césarienne direct. Même si la perspective de retourner en césa ne m'enchante guère, je crois que c'est mieux que de retenter un déclenchement hâtif qui se terminera en césa de toute façon. Et j'aime l'idée de me laisser la chance de voir si mon travail se déclenchera seul ! Pas de césa programmée hâtivement !

Merci de me laisser partager ces réflexions...
 

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Anonyme

Inscrit le :
03 juil. 2008

Posté le: 27 avril 2009 08:12:49 EDT  
Ouf, j'ai vraiment les larmes aux yeux...tu as vécu exactement mes pires craintes! Tu as été très forte! Je te souhaite que tout ce passe beaucoup plus facilement pour la prochaine fois... 

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