le coeur en miette

Ce soir, je viens d'avoir une discussion qui me brise le coeur.

Mon fils de 13ans(secondaire 2) voulait me parler seul. Il me dit qu'il voudrait sauter une année pour aller à l'autre école pour être avec ses amis de sec.3...est-ce faisable?

Mon gars se tient avec des sec. 3.. Au primaire, il s'est faite beaucoup écoeuré à partir du moment où il a fait pipi dans son pantalon en cours d'édu(maternelle) et que le prof a refusé qu'il aille aux toilettes. Années après années, les "amis" continuaient à l'écoeurer, même si la plupart avaient oublié l'évènement du pipi.

Donc tout ça pour dire qu'il avait pratiquement pas d'amis de son année scolaire. En première année il s'est fait un ami qui lui est en deuxième année et qui aujourd'hui est encore son ami qui a plusieurs autres amis ce qui a fait que mon fils a eu sa première gang si on veut.

Cette année, ses amis vont à l'école du deuxième cycle( sec. II à sec.V) et il reste donc seul à l'école secondaire du premier cycle.
Je reviens à ma conversation avec mon grand. Il se met à pleurer et me demande comment on fait pour avoir des amis, quand tout le monde se fait une mauvaise opinion de lui? Je lui dis qu'y a tellement de nouveaux élèves, pas juste ceux de la petite école. Il me répond qu'il y avait des élèves qu'il connaissait même pas qui l'ont traité de noms.. et que tout ça lui fait rappeler toutes les années du primaire où il se faisait rejeter, pitcher sa tuque, son foulard, se faire pousser. Mon fils me demande de l'aider! Après tant d'années à souffrir, il est donc renfermé et n'a pas confiance en lui. Cette année, il avait rencontré un nouvel ami mais ça n'a pas duré puisque ce dernier s'est fait dire " hey tu connais x(mon gars)? etc.. Je me sens impuissante, aidez-moi!
Tout au long de ces années, nous avons parlé de la situations à plusieurs reprises et les profs ont bien voulu l'inclure dans le groupe, mais tout se gâche durant les récrés.

Est-il trop tard pour l'inscrire au privée(pour la rentrée de septembre, il a un excellent dossier scolaire)

Et si je lui fais faire son année à la maison via l'éducation à distance? Savez-vous s'il y a un âge minimum? Je crois qu'il a besoin d'un break, je dois le sortir de cette souffrance et ensuite il rejoindra son ami l'annnée suivante.

Merci!
D'une maman qui se sent démunie et qui ne trouve pas les mots assez fort pour exprimer la détresse de son jeune. 

Et puis alors...
... comment ça se passe pour ton fils?
On est en décembre, donc j'ose imaginer que l'année se passe pas trop mal...
Je n'ai jamais vécu cette situation mais je l'ai vu lorsque j'étais jeune. Et ça brise le coeur. De un, il y a des jeunes qui n'ont comme vraiment pas de chance, ils se retrouvent le bouc émissaire d'une classe et ça leur colle à eux. De deux, je pense réellement que l'école devrait travailler plus au niveau de la prévention. Ça brise des individus ce genre de situation, c'est très dur à vivre. Je vais te partager une histoire...
Quand j'étais petite (j'allais au privé), nous avons reçu un élève de Russie. Il est arrivé en début d'année, il ne parlait pas un mot de français, il était petit. Ça n'a pas pris 2 min qu'il est devenu la risée des grosses vedettes de la classe.
Je me souviens, moi ça me faisait de la peine. Beaucoup de peine même car il était d'autant plus incapable de se défendre. Du coup, ça me mettais très mal à l'aise et je sais que je n'étais pas la seule.
LEs semaines se sont succédées et on a réalisé que Dimitri était très bon en math. En fait, il était si bon qu'il aurait pu être 2-3 années en avance!!! Puis en 2-3 mois il s'Est mit à parler français. Là, ça en a bouché un coin à pas mal.
N'empêche qu'il se faisait niaiser encore.
Puis, quelques filles, ont s'est mises à lui parler. À lui poser des questions sur son pays. Et puis il y a eu notre prof de français, qui je ne sais trop comment, à trouver moyen d'intégrer Dimitri dans notre classe. Primo: ceux qui le niaisaient ce sont fait remettre à leur place par la prof, elle n'avait pas sa langue dans sa poche! Du coup ce sont eux qui ont commencé à se sentir exclus car ce n'était plus "cool" de niaiser Dimitri. Tu vois le genre... c'est la prof qui a permis de renverser la vapeur. On s'est aussi intéressé à son pays, du coup, il est devenu pas mal le centre d'intérêt! Et puis il nous aidait en math.
À la fin de l'année, son oncle qui vivait à Mtl l'a renvoyé en Russie et croyez-le ou non mais on a tous pleuré.
Il a reçu plein de lettres des élèves de la classe.
Morale de l'histoire: les profs ont certainement un rôle à jouer dans ce genre de situation. Dans ce cas-ci elle avait réussi à faire ressortir ses points forts, le permettant ainsi de s'intégrer et de faire regretter à ceux qui l'avait niaisé...
Je souhaite de tout coeur que ton fils trouvera sa voie. Mais déjà, s'il te parle comme ça et puisque tu es à l'écoute, il ne se sentira jamais complètement seul et ça c'est important!
Bonne chance 

Est-ce que quelqu'un peut se faire battre 5 minutes après la cloche dans une école privée sans qu'aucune sanction ne soit appliquée ??

Ton histoire me touche et moi je le changerais d'école. J'enverrais mon conjoint (un cousin, un mononcle... peut importe) l'attendre à la fin des classes d'ici là.

Je pense que si tu as les sous pour payer, une école privée va le prendre n'importe quand. Ne laisse pas ça durer, si tu le peux... je suis peinée par la souffrance de ton fils.

 

MOI, J'AI ÉTÉ L'ENFANT DANS CETTE SITUATION-LÀ : tout mon primaire et presque tout mon secondaire! Je ne veux pas te faire peur. Ce que je peux te dire est que lorsque les gens qui nous ont taquinés tout notre primaire, sont dans la même école au secondaire, ça se poursuit en général. Cependant, j'étais dans une école privée, au secondaire, et il n'y avait pas tant de monde que ça (la clique du primaire était la même et la principale au secondaire). Parfois, c'est moins pire si cette gang se retrouve dans une grosse école publique... dans ce cas... il y a plus de chance de se trouver des amis (il y aura plus de gangs de différents styles). Si c'est petit comme école, par contre, je te conseille, bien humblement, de le changer d'école, où les personnes qui le taquinent ne sont pas... ou moins présents.

Ma mère ne l'avait pas fait, car je ne voulais pas: je croyais que ça serait pareil ailleurs.

Il ne faut pas sous-estimer tout cela et tu ne le fais pas: bravo! C'est terrible à vivre de ne pas avoir d'amis, dans une période où les amis.... c'est ce qu'il y a de plus important. Si je peux me permettre, si vous êtes assez ouverts chez vous, je dirais qu'il serait bon que ton garçon consulte un psy... Ce mot fait peur, mais il n'a pas besoin d'être proche du suicide ou de la folie, pour y aller... peut-être ira-t-il chercher des outils pour faire face, se défendre ou se faire des amis plus facilement... pour être mieux dans sa peau. Je l'ai fait, mais j'aurais dû le faire bien avant... j'ai trop attendu!

Pour ce qui est de l'enseignement à dommicile, je me questionne: n'est-ce pas fuir le problème? N'est-ce pas le priver de tout ce qu'il pourait vivre comme expériences positives au secondaire, sans les personnes qui le taquine? Plus tard, si la situation se reproduit, comment fera-t-il? Je dis ça comme ça, je ne sais pas... Peut-être qu'un break, en attendant de lui trouver une autre école, serait bien aussi... Je ne sais pas vraiment!

Pour te rassurer, j'ai bien tourné: j'ai plein d'amis aujourd'hui, j'ai regagné de la confiance en moi que j'avais complètement perdu (à l'aide d'un psy), j'ai ma petite famille qui est adorable, un chum qui me respecte et qui est très présent, un bel emploi...

L'année scolaire commence, alors ton problème est peut-être réglé déjà...

Bref, j'espère que tout ira bien pour lui... pauvre petit coeur! 

Je m'incruste un peu ici...

Moi, je voulais simplement te féliciter. Tu as su préserver la confiance de ton fils, un adolescent de surcroit. Ce n'est pas chose facile pour eux de confier ce genre de choses à ses parents.

Tu sembles être une mère merveilleuse, qui se soucie de son fils et de son bonheur, ouverte à ce qu'il te dit.

Sorel, c'est loin pour venir aux écoles privées de Saint-Hyacinthe. Par contre, quand j'étais au secondaire, plusieurs faisaient le trajet matin et soir et ne s'en plaignaient pas.

C'est certain que des caves, ton fils va en cotoyer tant au privé qu'au public. Par contre, j'ai tendance à croire qu'au privé, un adolescent allant se plaindre de comportements de d'autres élèves sera pris plus au sérieux et il y aura plus d'encadrement.

J'aurais aimé pouvoir parler à mes parents comme ton fils l'a fait. 

En plus du changement de scolarisation (lieu) il faudrait que ton fils puisse être accompagner afin de se refaire une petite santé côté estime de soi. Il y a un profil d'enfant qui se retrouve aux prises d'actes de bullying. La meilleure façon de cesser le cercle infernal est d'outiller le jeune à faire face. Un psychoéducateur ou encore un psychologue pourra l'aider c'est presque certain!!!!

Courage et continue ton bon travail de maman! 

Bonjour!
Ton fils est chanceux d'avoir une mère si soucieuse de lui! C'est souvent minimisé ce genre de problèmes et pourtant... ça fait tellement de dégât! Moi, je regarderais pour un changement d'école. Je pense que de le garder à la maison ne l'aidera pas à acquérir des compétences au niveau social. Il faut qu'il ait des expériences positives pour prendre confiance en ses capacités. Un psychologue ça pourrait être bon aussi, histoire de ventiller et d'apprendre des trucs. Du para-scolaire? Des cours? S'il a des amis ailleurs qu'à l'école, ça peut compenser un peu. Voilà! 

Bonjour craquelin ,

Je crois aussi que ton gars a besoin d'un break et si l'école-maison est envisageable pour vous, alors pourquoi pas? Il faut savoir que ce n'est pas l'école qui est obligatoire, mais l'éducation, alors s'il fait l'équivalent de son éducation à la maison, pas de problème! Il y a des livres et cahiers qui existent pour vous guider.

Voici un lien qui pourrait te donner des pistes:

http://www.aqed.qc.ca/