Il n'a suffit que d'un cri...

Quelques mois seulement, tu étais au chaud en moi, ballotée par les gestes coutumiés de ma vie d'avant toi. Un ventre de fin de grossesse me prédisait ta venue mais mentalement le déclic ne se faisait pas. Je te voulais dans notre vie, pour notre joie, mais la fibre qui aurait pu m'apporter cette joie, celle que l'on dit maternelle... Cette sensation de grande douceur et cette chaleur qui te retourne le coeur à la simple pensée de te tenir enfin dans mes bras n'existait pas.

Un doute au coeur « Et si je n'étais pas faite pour être mère » marqua mes dernières semaines de grossesse d'un douloureux sentiment d'impuissance et de tristesse à la vue de ce ventre rempli de vie et de l'absence de cette immense joie qui me prouverait que je te désire vraiment.

Puis, on m'annonca qu'il leur faudrait te provoquer trois semaines avant terme. Mon coeur qui s'emballe à cette pensée, serait-ce le déclic tant attendu... Mais non, ce n'est que la peur de l'accouchement.

Le 15 avril 2009 marquera à jamais notre vie.
19 h 14. Un cri jaillit au travers des « pousses pousses pousses » des infirmières. Le fruit des neufs mois passés à me questionner. Un cri seulement pour répondre aux angoisses qui m'habitent, un cri pour qu'enfin se fasse le déclic... Et me voilà assaillit par ce sentiment grandiose de plénitude, cette joie si grande que le coeur semble sur le point d'exploser. On te dépose sur moi, petite chose qui changera à jamais ma vie mais les regrets et les peurs sont désormais oubliés car me voilà métamorphosée pour la vie, pour ma joie et pour ce sentiment tellement attendu qui maintenant m'habite totalement. Il n'a suffit que d'un cri de toi... et me voila véritablement maman.