Adopter et avoir des enfants bio

Bonjour à tous,

Je me demandais si parmi vous il y avait des gens qui avaient adopté et eu ensuite des enfants bio ? Nous avons adopté Alexis à Perm en Russie à l'âge de 12 mois en 2006 et nous avons eu des jumelles en 2008. J'aurais aimé partagé d'autres expériences et discuter de mes craintes face à mon petit bobhommes ! Merci !

Nancy  

Bonjour Nancy,
Je viens de t'écrire sur ton mail.
A bientôt,
Lien 

Bonsoir Nancy,

Désolée de ne répondre que maintenant. En fait, je suis allée lire un peu ton histoire dans les autres sections du forum pour mieux comprendre le contexte dans lequel Alexis est arrivé. De lire ton histoire et celles des autres femmes qui ont connu des FC ou des décès, c'est beaucoup d'informations et j'ai pris un peu de temps pour absorber tout cela. Je voulais juste te dire que je te trouve très forte et comprends très bien certains de tes choix. Par ailleurs, je me dis qu'il faut du temps pour écrire tranquillement, mais du temps, c'est un peu du luxe en ce moment pour moi.

Pour répondre à tes questions, je pense qu'il n'y a vraiment pas de quoi être inquiète pour Alexis. Je suis de celles qui pensent que les enfants comprennent très bien ce qu'il se passe dans leur vie, surtout si on prend la peine d'expliquer les choses. Ne me demande pas comment ils font pour comprendre, mais je sais que mon père, qui a travaillé pendant plusieurs années dans un hôpital pour enfants, me disait que même nouveaux-nés, comprennent très bien qu'ils sont malades et que des fois, ce sont les parents qui ne voient rien, ou ne veulent pas pas voir... Je reste donc persuadée que les mots qui ont accompagné le départ de ton premier enfant ont été très bien perçus et que tes impressions (qu'il comprenait), étaient vraies.

Pour en revenir à Alexis, qui connaît donc son histoire, sait dans quel contexte il est arrivé. Je suis sûre qu'il a conscience du rôle qu'il a joué dans ta réconciliation avec le désir d'enfant (après tous ces moments particulièrement difficiles). Je ne vois donc pas comment plus tard, il pourrait se dire qu'il a été moins aimé que ses soeurs. Il doit le savoir intérieurement. Je suis sûre qu'un jour de dispute, cette phrase classique sortira tout seul, mais bon, pour ma part, je répondrai que non, qu'il le sait très bien etc.... Même moi je disais à ma mère qu'elle préférait ma grande soeur (alors que nous sommes 2 enfants bio)... elle n'est jamais rentrée dans ce jeu.

Maintenant, pour ma part, il y a une chose qui me préoccupe, c'est de voir comment mon fils va réagir vis à vis de son histoire personnelle? Comme tu le sais, ces enfants (adoptés) ont eu une histoire lourde durant leurs premiers mois. Est-ce qu'ils souffriront d'avoir étaient confiés (et non abandonnés) à l'adoption ? Comment vont-ils réagir plus tard, se dire: OK, mes parents biologiques m'ont assez aimé pour mener la grossesse à terme et me confier à l'adoption, mais ce n'était pas le moment pour eux d'élever un enfant ? Ou plutôt souffrir d'avoir été confié à l'adoption et bloqué à cette étape? Je me dis qu'à un moment ou un autre c'est évident qu'ils idéaliseront leurs parents biologiques et voudrons les rencontrer, pour réaliser, dans un second temps, qu'il y a le côté biologique et les facteurs humains.

Je ne sais pas comment se passe l'adoption en Russie, mais de notre côté, nous avons choisi un pays d'asie qui laisse aux mères biologiques la possibilité de choisir les parents adoptants et de laisser des traces. Dans notre cas, nous avons donc certaines informations que nous gardons pour notre fils. C'est tout ce que je peux dire pour nous.


Dans un autre registre, voici quelques détails nous concernant (c'est la 1ère fois que je participe à un forum, c'est un peu bizarre pour moi). Les cocos (c'est aussi comme ça que le les appelle) ont exactement 28 et 14 mois Quand coco 1 est arrivé, il avait 9 mois et j'étais déjà enceinte. Dès le début, il savait donc qu'il n'était pas tout seul. Le problème, c'est que la grossesse ne fut pas facile et je n'ai pas pu le porter beaucoup. La conséquence directe de tout cela a fait que coco 1 fut et reste toujours très proche de son père. il a fallu respecter cela. Il partage ce point commun avec Alexis, très observateur, il enregistre tout et n'est pas du genre à s'imposer, alors il faut rester vigilent. Il a fallu du temps pour remettre les choses en place. Aujourd'hui, ça n'a plus rien avoir avec les premiers mois, un vrai plaisir. Les enfants commencent maintenant à jouer ensemble, c'est rigolo de les voir ! Tout va bien sauf quand il s'agit de partager camions et voitures....

Pour expliquer un peu son arrivée et nos points communs, quand nous avons décidé d'avoir un enfant, je suis tombée enceinte tout de suite. A la 1ère écho, lorsqu'il s'agit de la 1ère grossesse, on fantasme beaucoup et alors qu'on s'attendait à voir un petit foetus bouger etc.... ben non, oeuf clair.... Le matin c'était donc l'écho et l'après-midi, curretage en urgence. Bref, j'ai vraiment trouvé cela très dur. Dommage que je ne connaissais pas ce site, j'aurais été moins seule. Et puis après, plus rien, ???? Et tout comme toi, les fameuses questions: et pourquoi ça ne marche pas, et pourquoi moi, et pourquoi pas maintenant, tou de suite comme on le veut ! C'et là qu'on apprend effectivement que les choses ne se contrôlent pas au doigt et à l'oeil, pas évident, mais à force de se taper la tête contre les murs, le message fini par rentrer. Donc comme pour beaucoup, clinique de fertilité, IAC. Après quelques tentatives, on a saturé avec mon mari, on a commencé à parler d'adoption. Si élever des enfants c'est aider un être humain à grandir et à faire les bons choix, il peut être vert, orange ou jaune, c'est pareil. L'adoption n'était donc pas un choix initial, mais aujourd'hui, j'en suis très fière. C'est vrai qu'après, quand on a un enfant bio, on ne passe pas les journées à regarder à qui il ressemble, ce n'est pas ce qui compte le plus... et côté grossesse, on fait bien attention de ne pas trop spéculer.... Pour moi aussi, l'adoption m'a réconciliée avec le désir d'enfant. Quant à la 2ème grossesse, on l'a vraiment gardée secrète. Je crois que cela n'a rien à voir avec les autres, mais juste avec le fait que ce projet représente à effort sur soi pour dépasser certaines craintes ou souvenirs, c'est donc très personnel. Tout comme toi, je pense que pour certaines décisions, il faut se faire confiance et faire confiance à son corps. C'est ce que nous avons fait et hop, quelle surprise, vraiment.

Voilà, c'est un peu dans le désordre, mais je voulais t'expliquer tout ça
A bientôt peut-être,
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Bonjour Nancy,

Nous sommes (presque) dans la même situation que vous. Nous avons adopté un enfant (en Asie) et pendant la procédure, je suis tombée enceinte. Nous avons donc 2 garçons assez proches en âge et sommes donc (sûrement comme vous) très occupés.

De notre côté, nous ne voyons pas de différences entre les 2 (on nous pose souvent la question). Je me dis que plus tard, quand viendra le temps des questions et des périodes plus fragiles, nous devrons rester simples, sereins et attentifs, mais surtout à son écoute. En fait, c'est simplement dans la vitesse d'attachement que j'ai vu une différence. Le fait d'avoir un nouveau-né m'a fait aussi prendre conscience que les premiers mois de la vie de notre fils adopté ne devaient pas être évidents....

Le sujet est vaste et chaque histoire unique, mais je veux bien partager mon expérience. En tout cas, je n'ai aucun regret, ce sont 2 aventures extraordinaires, et si nous voulions un 3ème enfant, je ne saurai pas quoi choisir entre une autre adoption (en ne tenant pas compte de la longuuuuue procédure) ou enfant biologique (en ne tenant pas compte des pbs de fertilitééééééé).

A bientôt peut-être,