Salut, ca va bien ? NON !

Une dame dans la soixantaine, inconnue, vient s'asseoir sur le banc en face de moi au parc, pendant que je surveille mes enfants.
Je lui dis un beau bonjour, elle me répond Bonjour, ca va ? Je réponds : oui ca va bien merci, et vous? Elle : NON ca va pas.
Moi: léger malaise
Elle: Ben faut pas mentir hein ? Quand ca va pas, on peut pas dire que ca va
Moi: le malaise s'amplifie... Quand même c'est une inconnue. Qu'est-ce que j'aurais dû lui répondre ? Sa vie privée ne me regarde pas, et sincèrement, j'étais au parc pour relaxer pendant que mes enfants se défoulent. Pas pour écouter les déboires d'une femme seule.

Si c'est un proche, je suis tout à fait à l'aise de me faire répondre que ca va pas, et prêter une oreille attentive s'il en a besoin, mais une inconnue...


Vous auriez fait quoi à ma place ? 

Quand je demande ça va? même à un inconnu, c'est que je suis disposée à plus. Conventions sociales ou pas, quand tu demandes à quelqu'un comment ça va alors qu'en réalité tu n'en a rien à foutre, c'est l'émetteur qui est bizarre et non le récepteur qui ne fait que répondre, même si c'est non.

La politesse, c'est parfois de l'hypocrisie. Je vous demande comment ça va, mais je n'en a rien à foutre.

Ayez des paroles habitées et non des paroles vides.  

oum_sarah : tu as suivi ton feeling du moment, c'est correct...si la personne avait été en détresse, tu l'aurais vu dans son regard. 

Micha_ merci
Tu as raison, je devrais passer à autre chose. 

Micha_: si tu lis le reste de mon paragraphe, je continues justement en disant que c'est probable que cette personne soit tellement malheureuse qu'elle n'en a plus rien à foutre du malaise de l'autre.

Et je dis aussi que oui, évidement que c'est la chose à faire que de l'écouter . Mais que non, ce n'est pas donné à tout le monde d'être à l'aise avec ça et que surtout on ne sait jamais dans quoi on s'embarque.

Faut juste pas penser qu'on va l'écouter 5 minutes, sans rien dire d'autre que "je comprends" (alors que soyons honnête, non, on ne comprend pas toujours!), et que la personne va partir de son bord le coeur léger.

Quand quelqu'un que tu n'as jamais vu de ta vie te dit qu'il a essayé trois fois de se suicider, avec tous les détails... C'est clair que la chose à faire c'est de l'écouter. Mais on peut-tu ne pas être à l'aise dans se rôle-là???  

Je suis d'accord, il faut regarder le contexte dans son ensemble. Si une personne me dit qu'elle vit un deuil, une perte, une peine, ce serait très impoli de ma part de me foutre des sentiments éprouvés par l'autre personne.

Mais tout est dans le ton du "non ça va pas". Est-il dit de manière hargneuse, triste, enragée, agressive? J'avoue que le ton donné au "non ça va pas" me servira de baromètre quant à la nature de mon intervention et au ton que je donnerai à mes propos.







 

Dans un cas comme le tien Oum Sarah, soit la personne avait de la peine et avait besoin de parler pour soulager sa peine, soit c'était une éternelle brasseuse de m....et vacait à son occupation favorite en charmante compagnie!

C'est jamais bien bien long avant de reconnaitre à quel type de personne on a affaire. Mais pour ca, il faut au moins demander qu'est ce qui ne va pas à cette personne . Si elle répond en parlant de petits problèmes de la vie, de vieilles chicanes de famille, etc, personnellement je décroche assez vite. J'endure assez mal le genre de personnes qui nage dans le négatif à longueur de journée, qui trouvent toutes sortes de problèmes pour être malheureux, etc. et qui emmerdent les gens avec leurs histoires! Ces personnes ont plus l'air grincheux et pas vraiment triste.

Cependant, si la personne a l'air triste et qu'elle te répond qu'elle est en deuil, qu'elle est seule, qu'elle est malade, qu'elle est en détresse, etc., eh bien là, elle aura toute mon empathie. Comme plusieurs ont dit, ce n'est pas tout le monde qui a une famille, des amis, etc. Il y a énormément de personnes isolées qui parlent à personne de toute la journée. Pour celles qui ne savent pas quoi dire à ces personnes là, bien il n'y a   

Vous auriez fait quoi si elle s'était mise à étaler un lot de problèmes difficiles à résoudre, ou qui visiblement viennent d'elle ? Vous savez, du genre victime de la société, à qui tout arrive et rien n'est jamais de sa faute?

Moi aussi je suis indécise là-dessus... Oui, je sais qu'il y a des gens seuls et malheureux et que de leur prêter une oreille attentive serait la chose à faire. Mais je sais aussi, par expérience, que parfois ça ne fini plus! Je dois avoir PSYCOLOGUE d'écrit dans le front, parce que ça m'arrive toujours, ces situations là et J'HAIS ÇA. Je ne suis pas à l'aise. Je n'ai pas envie de m'embarquer dans une longue discussion sérieuse avec quelqu'un que je ne connais pas pour avoir ensuite à trouver une porte de sortie alors que cette personne s'accroche à moi comme à une bouée de sauvetage.
L'autre jour, je me trouve un coin tranquille pour allaiter ma fille. Une femme d'une soixantaine d'année s'approche, me demande son nom, quel âge elle a, etc. Puis, elle me dit: "profites-en parce que le bonheur ça ne dure pas longtemps". Et elle enchaîne avec le récit des malheurs de sa propres vie. Beaucoup trop de détails. Et rien que je ne puisse y faire. J'avais juste le goût de me sauver en courrant!
Une autre fois, dans le train Ottawa-Toronto (la run de lait) je me suis retrouvée assise avec un gars qui a passé un bon 5 heures à me raconter ses dépressions, ses tentatives de suicide, ses thérapies, son manque d'estime de soi... À la fin, c'est moi qui voulait m'ouvrir les veines!  

Dans la vie, il y a des gens isolés.Des gens seuls. Des gens qui cherchent à parler.

Non nous ne sommes peut-être pas psy, mais ce ne sont pas tous les gens qui ont des amis, de la famille, des gens à qui se confier.

Qui sait, cette dame n'a peut-être plus de famille, n'a pas d'amis, est seule et vit quelque chose de difficile.

Pas besoin d'écouter tous ses problèmes et jouer à la psy, mais un 5 minutes d'attention aurait pu faire la différence pour cette dame qui visiblement à mon avis, devait chercher un peu de réconfort.

Je lui aurais demandé des explications uniquement si j'étais moi-même dans de bonnes prédispositions pour recevoir ses problèmes...Tout dépend du contexte mais au parc, en général, je suis assez réceptive à la discussion et disponible ( ma fille est grande maintenant et j'y vais surtout pour promener mon gros poilus à 4 pattes )

Pas besoin d'être psy pour offrir de l'empathie...Même à une pure inconnue...