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Quoi dire à une femme qui accouche?

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VivrePourChanter

Inscrit le :
27 sept. 2014

Posté le: 27 septembre 2014 23:21:25 EDT  
Bonjour,

je suis une jeune médecin en formation à Montréal et je me demandais comment une femme enceinte préférait être approchée pour la présentation initiale (prénom? vous? tu?), quoi dire pour encourager, pour soutenir durant la douleur, pour féliciter du bébé...

C'est un peu étrange comme question et bien sûr j'ai déjà quelques idées basées sur ce que j'ai vu faire, mais je veux vos expériences et vos impressions. Ça m'aiderait beaucoup d'avoir plusieurs opinions même si c'est sûr que la conclusion est que chaque femme est différente.

Merci! 

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Pattenrond

Inscrit le :
17 juin 2008

Posté le: 6 octobre 2014 09:05:34 EDT  
Je trouve extrêmement réconfortant qu'une médecin en formation prenne le temps de poser cette question!!! Tellement, mais tellement de médecin n'en on que faire de cet élément si important de leur travail.

Le lien médecin-patient est très important et, dans une grossesse, un moment si important dans la vie d'un individu (que ce soit la femme enceinte ou le conjoint), c'est un lien encore plus important et fragile.

Cela dit, je crois que chaque personne est différente et le mieux, c'est de verbaliser ses questionnements dès le départ. ''Voulez-vous que l'on se tutoie ou que l'on se vouvoie?'' c'est une phrase qui se dit très bien lors d'une première rencontre! Une autre question qui peut être posée: ''êtes-vous du genre à vouloir tout savoir d'avance ou vous êtes plus du genre à y aller au jour le jour?'' Une femme enceinte peut être extrêmement anxieuse si on ne lui en dit pas assez et une autre femme, ce sera le contraire, moins elle en sait, moins elle se sens anxieuse. Lors d'un accouchement, l'anxiété joue beaucoup dans le déroulement du travail... Personnellement, j'avais PLEIN PLEIN de questions sur les protocoles hospitaliers lors de ma grossesse gémellaire, mais comme j'étais juste à 20 semaines, ma gyneco avait jugé que j'avais pas besoin de savoir tout ça... Mais c'est uniquement quand j'ai eu les réponses à mes questions que j'ai réussi à enfin être zen dans ma grossesse. Je suis du genre à vouloir tout savoir, même le pire, juste pour y être préparée. Mon médecin ne comprenait pas ça et même, le ridiculisait un peu...

Je crois que l'élément clé c'est de rester le plus possible humain. Le moins technique possible... C'est quand un médecin devient un technicien qui agit par habitude que ses relations sont plus difficiles à mon avis. Plus les contacts seront humains et chaleureux, peu importe ce qui sera dit, ce sera bien reçu.

L'information aux femmes et le respect de leurs droits aussi c'est très important. Une épisio sans minimalement informer la patiente, c'est inacceptable.

Les meilleures relation patients-médecin que j'ai vus ont toujours été créer dans un cadre de partenariat entre deux adultes égaux et non pas dans un cadre d'autoritarisme qui placerait celui qui sait au-dessus de celui qui ne sait pas...

Encore bravo pour cette belle initiative! Je suis très touchée de lire ça... Smile
 

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Quito

Inscrit le :
01 nov. 2011

Posté le: 2 octobre 2014 11:02:51 EDT  
Personnellement, je suis peut-être de la vieille école, mais les gens que je ne connais pas, jeunes comme vieux, je les vouvoie jusqu'à ce qu'ils me proposent qu'on se tutoie. J'ai donc trouvé un peu bizarre que tout le personnel médical à mon accouchement me parle au "tu". Mais bon, ça reste un détail Wink

J'appuie par contre Coccina dans ses propos concernant les interventions médicales. À la naissance de ma fille, personne ne m'a informé qu'on m'avait fait une épisiotomie! Surprised Je me doutais que j'avais au moins une déchirure compte tenu du temps pris par les médecins pour me recoudre, mais on ne m'a rien dit du tout. Et moi, comme c'était mon premier acocuchement et que j'étais bien occupée à contempler mon bébé, je n'ai pas pensé demander... J'ai pris pour acquis, de toute façon, que le personnel médical prenait la peine d'emblée de mentionner ce genre de trucs... C'est mon conjoint par après qui m'a mentionné qu'ils avaient dû couper. J'ai trouvé ça franchement ordinaire. Je comprends que c'était une intervention peut-être nécessaire, mais j'aurais aimé qu'on m'avise. On ne m'a pas non plus dit j'avais déchiré à quel degré, je l'ai appris par hasard quelques minutes avant de quitter l'hôpital à la fin de mon séjour.

Kalio aussi a un bon point concernant l'attitude du médecin. Lorsque je suis arrivée à l'hôpital le matin de mon accouchement, je suis tombée sur une médecin qui finissait sa garde et qui, clairement, avait juste hâte de rentrer chez elle. Elle était à côté de moi, mais ne s'adressait pas à moi, juste à l'infirmière, comme si je n'étais pas là. J'avais excessivement mal (je suis arrivée à l'hôpital à 8,5 cm...) et tout ce qu'elle trouvait à me dire c'est que ça allait faire encore plus mal quand ma poche des eaux serait percée... À un autre moment, j'ai vomi tout le Gatorade que j'avais bu et tout ce qu'elle a trouvé à faire c'est de me fixer et de demander à l'infirmière pourquoi mon vomi avait cette couleur-là... C'est mon conjoint qui m'a finalement tendu un bol et qui m'a aidé à me nettoyer. Je n'ai vraiment pas aimé son attitude envers moi. Quel soulagement j'ai eu quand j'ai appris qu'elle avait été remplacé par une autre médecin! Je comprends que ça doit être très exigent travailler en natalité, mais c'est pas mal moche pour une famille qui vit l'une des plus belles journées de sa vie de tomber sur un médecin blasé qui a visiblement pas envie d'être là.   

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kalio

Inscrit le :
23 mars 2012

Posté le: 29 septembre 2014 10:02:43 EDT  
,
Bonjour,

Au delà du tu ou du vous et de la façon d'approcher votre patiente, l'important je trouve c'est l'attitude du médecin.

Un medecin avec un sourire qui dégage de la confiance et qui se fait rassurant c'est hyper important je pense. Un md chaleureux et humain qui ne te traite pas comme sa xième patiente et qui prend chaque accouchement au sérieux. Un medecin qui ne montre pas qu'il vient de se faire réveiller et que tu as l'air de déranger Laughing  

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Dauphy

Inscrit le :
08 oct. 2012

Posté le: 28 septembre 2014 13:52:32 EDT  
Bonjour,
Je ne suis pas certaine qu'il y ait de bonne ou de mauvaise réponse. Et comme l'est votre conclusion il peut y avoir des différences individuelles et même culturelles.

Pour le tutoiement et le vouvoiement c,est très individuel. Dans le domaine de la santé (réadaptation dans mon cas), personnellement je vouvoyais mes patients. Je préfère généralement être vouvoyée dans ce contexte. Dans mes 2 ans de suivi en fertilité (voir mon parcours dans ma signature), j'ai majoritairement été vouvoyée, les quelques intervenants qui m'ont tutoyée m'ont mis plus mal à l'aise.

Par contre, dans le contexte de mon suivi de grossesse, je suis suivie par une gynécologue que je connaissais longtemps avant de devenir sa patiente (longue histoire courte c'est une ancienne voisine quand j'étais ado). Je la connais depuis plus de 20 ans, et ça serait ridicule qu'elle commence à me vouvoyer alors qu'elle ne l'a jamais fait avant. Par contre devant ses autres patientes et le reste du personnel de la clinique elle m'appelle madame.

Je crois que le plus important c'est d'être attentif aux réactions lorsqu'on adopte un certaine façon d'être et de s'adapter à ces réactions et en cas de doute demander «est-ce que ça dérange si...» ou «est-ce que c'est aidant si...».

Petite histoire vécue. J'avais besoin de quelqu'un pour m'accompagner à mes ponction d'ovule, la personne qui est finalement venue avec moi est une amie médecin. Elle m'avait posé plein de questions sur ce qui se passait lors de la ponction, comment ça se passait etc. Je lui ai alors offert de m'accompagner dans la salle d'op si ça l'intéressait. Elle m'a alors demandé quels étaient mes besoins et mes attentes. Est-ce que je voulais qu'elle me parle me distraire etc. Je n'en avais pas vraiment, puisque je voulais lui permettre de voir comment ça se passait car je savais qu'elle était curieuse, mais elle a demandé. Elle voulait être le plus aidante et le moins nuisible. Elle n'était bien sûr pas là dans un rôle clinique avec moi, elle n,avait pas de responsabilité pour moi, donc la situation est différente d'un médecin accoucheur qui est là avec une responsabilité. Mais mon point c'est qu'en cas de doute il est toujours bon de demander.

Bonne chance. Dauphy 

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