Mousse de nombril.

La fenêtre s'ouvre sur la nuit
Je le sais, c'est lui
Oui ce grand bonhomme tout gris
Le voleur de mousse de nombril

Non ce n'est pas un monstre de conte d'enfant
Comme le bonhomme sept heure sde mes cinq ans
Mais une créature qui s'en prend aux grands
Aux hommes la plupart du temps

Il entre sournoisement
Puis au-dessus du lit se tend
D'un doigt il récolte doucement
La somme amassée hebdomadairement

Un soir je me suis levé
L'ai suivi dans sa tournée
Puis discrètement jusqu'à chez lui
Je l'ai espionné sans bruit

Par un trou dans les murs de pierres
J'ai aperçu une faible lumière
Je me suis donc approché
Et de ma cachette j'ai observé

A la lueur d'une chandelle
Le collectionneur entouré de tissus et rouleau de ficelles
Tisse ce qui semble être une taie d'oreiller
Et derrière lui j'aperçois une montagne coussinée

Faisant le tour j'aperçois
A une autre fenêtre, dans un angle plus étroit
Des jeunes corps grisâtres
Qui dorment confortablement près du feu âtre

Je comprends soudain
Que ces matières qu'il cueille est son gagne pain
Qu'il vend ensuite au travers d'inconnue compagnie
Que de cet argent acquis, sa famille il nourrit

Mais son espèce aujourd'hui se meurt
Car l'esthétisme corporel fait qu'aucune saleté demeure
Ainsi, peu de poussière s'accumule pour former des mousses
Et la créature s'en retourne le sac amoindri affronter tristement la faim de ses frimousses

C'est en pensant à lui mais surtout à ses descendants
Que je vous dis soyez consentants
Malgré votre crainte du vent dans votre chambre sifflant
Laissez vos fenêtres ouvertes grandement

Pour que tous puissions nous vivre tranquillement
Chacun ses fonctions, ses comportements
Pour que nous puissions dormir mieux
Sur ces oreillers qui sont si moelleux

Kiks