Les conseils de la belle-mère

Pendant le temps des Fêtes, je vivrai une dizaine de jours en alternance chez ma belle-mère et mon beau-père, tous deux en Abitibi.

Ma belle Éloane, bientôt 13 mois, ne fait pas encore ses nuits, est allaité 4-5 fois par jour et demande beaucoup d'attention quand elle n'est pas à la maison. Nous disons en riant (parce qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer), son père et moi, qu'elle est une incorrigible casanière, et routinière comme une vieille fille.

J'anticipe déjà un peu tous les "bons" conseils que ma belle-mère, qui va trouver ces comportements inacceptables, va me faire. Comme je ne la vois pas souvent, je pense que la meilleure attitude à adopter, c'est de faire "han han" d'une air affirmatif et de continuer à faire comme j'ai toujours fait.

Mais je me demandais, celles qui ont leur belle-mère pas loin, qui la voient souvent, comment vous réagissez à ce type de commentaires et de conseils ? (Oui, oui, vous pouvez utiliser ce sujet pour un sain défoulement... mieux vaut éclater maintenant que le 25 décembre au soir, non ?)

Et parce que je souhaite faire ça dans l'humour, je joins une petite image qui illustre bien ce que j'en pense  

 

Ronnie : c'était une question ouverte. C'est pour ça qu'aucun commentaire ne m'a choquée, même si ceux de Janff montrent qu'elle ne me connait pas. Autant les anecdotes qui permettent de se défouler par rapport à ce genre de commentaires quand ils sont perçus comme blessants ou emmerdants que de vrais trucs pour survivre à la "cohabitation" avec la belle-mère m'intéressaient. Il y a de la place pour un peu de tout. J'espérais surtout voir comment ça se passait ailleurs, pour le temps des Fêtes ou en général.
Pour ce qui est de ton commentaire sur le fait que c'est ma belle-mère qui a élevé l'homme que j'aime et qu'il devrait donc y avoir du bon dans ce qu'elle me suggère, je te renvoie à la petite blague que j'ai mise dans mon second message.

Lae : J'adore ton truc de retourner le commentaire en "qualité", je vais m'employer dès maintenant à me former une petite banque de réponses pour pouvoir faire ça dans la joie ! Excellent ! Moi aussi je suis contre la chicane, surtout avec des gens que je vois 2-3 fois par année à cause de la distance !

Alexee : je te comprends, moi ça a été pareil avec la belle-mère. Elle a allaité un gros max de 5 semaines en tout pour 3 enfants, mais elle se donnait le droit de me dire comment faire avec ma deuxième alors que j'avais allaité ma première 13 mois et que j'en étais à mon 3e mois d'allaitement avec Éloane... Disons que son conseil de donner un biberon d'eau pour la faire patienter m'a coulé dessus comme sur le dos d'un canard "Non mais, qu'est-ce t'en sais ???", que j'aurais eu envie de lui répondre !

JAnnF : Il y a une différence entre connaître son bébé et modeler son comportement par ses attentes. Quand je sors avec Éloane, j'espère toujours que, cette fois, ça va bien se passer. Je la déshabille et je la dépose avec ses bebelles près de sa soeur ou de ses cousines. Et il arrive effectivement qu'elle joue tranquillement et qu'elle soit "facile". Alors on s'en réjouit, son père et moi. Mais ce n'est pas ce qui arrive la très grande majorité du temps. Je crois que c'est juste de bien la connaître que de me douter qu'il y a peu de chances que ça se passe bien tous les jours pendant 10 jours dans 3 lieux différents qu'elle n'a jamais vus avec des grands-parents, grandes-tantes, etc. qui auront envie de la prendre mais qu'elle ne connait pas du tout, alors que ma mère a encore du mal à la prendre même si on la voit régulièrement depuis sa naissance.

Pour ce qui est de ma belle-mère, je ne sais pas pourquoi tu supposes que je ne l'aime pas et que je pourrais transmettre cette aversion à mes enfants. Je la connais peu, je ne l'ai vue qu'une douzaine de fois. Elle a pas mal de problèmes personnels (son père était alcoolique, elle a été une enfant battue témoin de violence conjugale, elle a pris des anti-dépresseurs pendant des années, n'a jamais réussi à garder un emploi plus d'un an, bref sa vie a été difficile). Même mon chum et ses soeurs reconnaissent parfois que comme mère, à cause de tout ça, elle n'a pas été vraiment à la hauteur parce qu'il y a des grands manques dans leur éducation qui leur nuisent aujourd'hui (il n'a pas appris les règles de la politesse élémentaire comme enlever sa casquette à table, par exemple).
Mais mon chum l'aime beaucoup et je vois pourquoi. C'est une femme d'une très grande sensibilité, pleine de générosité. Ce qu'elle pourrait apporter à mes filles si on la voyait plus de 2 fois par année, je le vois. Elle a des idées de photos très créatives et elle est une mamie gâteau qui donne des bonbons, comme ne le sera jamais ma mère et je trouve ça génial, elle remplit super bien ce rôle, ça serait encore mieux si elle vivait moins loin et que mes filles pouvaient développer une vraie relation avec elle cependant. J'aime bien jaser avec elle parce qu'elle a beaucoup lu et a une excellente mémoire, donc elle connait plein de choses, c'est enrichissant.

Mais justement, parce qu'elle vit loin et qu'on la voit très peu, elle ne nous connait pas. Elle ne sait rien de la vie d'Éloane, de son reflux, etc. Pourtant, depuis que j'ai eu Maëlle, ma première, chaque fois que ma belle-mère me voit, on dirait que c'est plus fort qu'elle et qu'il faut qu'elle me donne des conseils tout droits sortis de mauvais livres des années 70 comme "laisse-la pleurer, elle forme ses poumons", "quoi, tu n'as pas encore commencé les céréales à 4 mois ?!", etc. Alors si j'anticipe qu'elle va encore le faire cette fois-ci, je pense que c'est ce que l'expérience m'a appris, rien de plus.

Ma mère ne me ferait jamais de tels commentaires parce qu'elle ne m'a pas élevée ainsi, ce dont je lui suis très reconnaissante ! Et quand elle me fait des suggestions ou des remarques, ce qui lui arrive souvent, je suis très à l'aise de lui répondre honnêtement ce que j'en pense parce que je suis proche d'elle et que ma façon de faire ressemble à la sienne (la pomme n'est pas tombée loin de l'arbre). Et comme elle va prendre soin de mes filles à l'occasion, je trouve important de lui "apprendre" les nouvelles choses que l'on sait sur les bébés. Elle est toujours contente de pouvoir faire "encore mieux", comme elle le dit.

Avec ma belle-mère, je ne vois pas l'utilité d'essayer de lui apprendre parce qu'elle ne s'occupera surement jamais de mes filles. De toute façon, elle "part de tellement loin" par rapport à ce que mon instinct et mon coeur me disent que j'aurais trop peur de lui faire de la peine. Ce serait inutilement mesquin, elle ne peut pas revenir en arrière, à quoi bon...

Donc, je voulais savoir comment faire fi de ses mauvais conseils sans avoir à lui dire que je ne souhaitais pas de conseils, ce qu'elle risque trop de prendre comme une remise en question blessante de ce qu'elle a fait avec ses propres enfants.  Je ne pense pas que ce que je fais avec mes filles est parfait ou qu'elles sont parfaites, mais les solutions proposées par ma belle-mère ne nous conviennent jamais. Surtout, je suis convaincue qu'Éloane, parce qu'elle est élevée dans l'amour et bien encadrée, va être comme sa soeur une petite fille épanouie, qu'elle est juste dans une phase difficile de son développement, qui va passer grâce à notre constance. Bref, qu'il n'y a pas de "problème" à régler, comme les suggestions de certaines personnes le donnent à penser.

Coccina : Je pense que je le vis un peu comme toi. Quand je vois une ancienne amie d'école qui n'a pas du tout la même philosophie que moi pour élever ses enfants, ses commentaires m'atteignent peu parce qu'une fois la visite de quelques heures terminée, je sors de cette "ambiance". Mais quand je passe 4 jours chez la belle-mère ou qu'elle vient passer une semaine à Québec et que nous la voyons tous les jours, c'est comme une couche par-dessus une autre. Si les premiers commentaires sont faciles à prendre en riant, un moment donné, j'ai juste envie de lui dire de se mêler de ses affaires. C'est quelque chose que je ne vis qu'avec la belle-famille. Cette fois, je veux être zen pour profiter au maximum de mon séjour, et jusqu'à la fin. 

Peut-être que la NON-clareté de la question initial en est la cause (de la réponse de Janff):

Sarahpro:

Mais je me demandais, celles qui ont leur belle-mère pas loin, qui la voient souvent, commentvous réagissez à ce type de commentaires et de conseils ? (Oui, oui, vous pouvez utiliser ce sujet pour un sain défoulement... mieux vaut éclatermaintenant que le 25 décembre au soir, non ?)

Je crois aussi que le "han han" est la meilleure tactique... des conseils, j'en ai déjà à la pelle (et mon coco n'est pas encore né) y compris des conseils que je ne demande pas sur des sujets qui ne m'intéressent pas (genre comment introduire très tôt les préparations quand mon but est d'allaiter exclusivement)...

Jannf, dieu sait que je ne suis pas toujours d'accord avec les propos de Sarahpro mais j'avoue que là j'ai du mal à comprendre le ton de tes messages...

Moi non plus, il y a des gens dont je n'aime pas les conseils car ils laissent trop penser que tout ce qu'on fait n'est pas correct et que quelque soit la façon dont on va le faire, cela ne sera jamais correct. Alors oui, il y a des conseils que je prends mais il y en a tout autant que je préfère ignorer ! Et il y a des personnes dont on sait que quoi qu'on fasse, on aura droit à leurs conseils voir leur sermon...  

Ah... et il y avait quelque chose qui m'avait fait sourciller dans ton premier message mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.

Je crois que c'est la certitude que tu as, avant même d'être partie de la maison, que ta belle-mère dira si ou ça ou encore que ta fille agira de telle ou telle façon. Pourquoi ne leur laisses-tu pas, à tous les deux, la chance de te surprendre agréablement? Tu me diras que tu connais ta fille mieux que quiconque mais je te dirai aussi que les enfants perçoivent mieux que nous nos sentiments et notre attitude et ont tendance à réagir exactement comme on l'anticipe.

À quoi bon aller au centre d'achat si on est persuadée que notre petit deuxième fera encore la crise du siècle? C'est clair que si tout dans notre langage corporel, verbale, dans notre attitude démontre qu'on attend cette fameuse crise, notre petit deuxième la fera.

Personnellement, je n'aime pas allé chez mes beaux-parents. Nous avons très peu de valeur en communs, nous sommes de religion différentes et notre style d'éducation est à l'opposé. Chaque fois que j'entre là, j'ai l'impression de prendre un très grand souffle et de le retenir jusqu'à notre départ. Je suis polie mais froide, je suis courtoise mais distante, etc. Ma fille, jusqu'à l'âge d'un an, pleurait SANS ARRÊT dès que je la déposais quelque part dans la maison de mes beaux-parent ou dès que ma belle-mère semblait s'approcher d'elle. Plus elle le faisais, plus j'anticipais sa réaction et plus je m'arrangeais pour que ça n'arrive pas (je ne la déposais plus, je la serrais plus fort dans mes bras pour "la réconforter" si ma belle-mère s'en venait) et pire c'était de visite en visite. Au point tel où je ne voulais plus y mettre les pieds avec ma fille car je me disais: "C'est clair qu'elle ne les aime pas, ils sont tellement peu impliqués dans notre vie de toute façon."

Bref, après plusieurs chicanes avec mon conjoint, il a fini par y aller sans moi (et moi je mangeais les murs à la maison de savoir ma fille seule avec son père chez deux personnes que je n'appréciais vraiment pas et que j'espérais tenir à l'écart de notre famille dans la mesure du possible)... Et la petite n'a jamais pleuré. Elle s'est laissé prendre par son grand-père et par sa grand-mère, n'a jamais rouspéter une fois par terre, etc. Au début on a cru qu'elle avait vieillie, tout simplement.. mais ses "anciens comportements" on repris dès que nous sommes retourné en famille. Il était maintenant clair que j'étais la responsable de ses réactions...

Tout ça pour dire que tu devrais laisser une chance à ta fille de te surprendre et essayer de ne pas la "contaminer" par tes différentes certitudes face à ta belle-mère, au comportement de ta fille et à ses réactions ou face au voyage en général...  

On dit souvent que ça prend tout un village pour élever un enfant.. tu pourrais être surprise de ce que ta belle-mère peut amener à ta fille. 

J'oubliais...

Personnellement, je n'ai pas vraiment de relation avec mes beaux-parents (et ce même s'ils restent à 10 rues de notre maison) donc elle n'est ni mauvaise ni bonne... elle est plutôt inexistante. Mes beaux-parents ont élevés leur 3 garçons de leur mieux et ils en ont fait 3 solides gaillards très autonomes mais surtout très indépendants (c'était un peu la "mode", à l'époque, j'imagine. Diamétralement opposé avec la mode actuelle qui est à l'over parenting) et aujourd'hui, mon conjoint ne ressent pas vraiment le "besoin" de visiter régulièrement ses parents. Peut-être un trait de sa personnalité peut-être un résultat de son éducation plutôt rigide, on ne le saura probablement jamais.

Donc comme je ne vois pas mes beaux-parents souvent (et ce n'est pas moi qui va faire des pieds et des mains pour modifier ça!), notre relation est plutôt respectueuse mais très froide lorsque nous nous voyons... mais ça ne m'a jamais empêcher de leur dire, poliment et avec tact, que "ce" conseil ne correspondait pas vraiment au type d'éducation que mon conjoint et moi avions choisi pour nos enfants. Ma belle-mère a peut-être essayé, à deux reprises, d'insister un peu mais elle a vite compris que c'était moi, la mère de mes enfants.

Et comme j'ai une relation extraordinaire avec ma propre mère (même si elle est plus loin géographiquement parlant), j'applique la même "technique" et ça passe toujours bien. Même que ma mère s'amuse généralement à me lancer, sourire en coin: "On sait bien, vous faites tellement mieux vous autres, aujourd'hui". Autres temps autres moeurs dit-on.  

Voilà le texte de l'image, que je n'arrive pas à inclure :

"Dear Mother-in-law,
I don't need you to teach me how to handle my children. I live with one of yours, and he needs a lot of improvement !"