Lecture sur le Baby Blues

Pour éviter que le baby blues s'aggrave...
Par France Duval

Bien que la naissance d'un enfant soit un moment heureux, c'est aussi un événement intense et bouleversant pour les femmes. Être alors envahie d'une grande tristesse est donc une réaction normale, mais qui doit être passagère... Lundi


Le baby blues, c'est quoi?

La période appelée communément baby blues, qui suit l'accouchement, s'apparente à une dépression entrecoupée de moments heureux. Cette réaction peut se manifester par un besoin inexplicable de pleurer, une perte d'appétit, de l'insomnie, un sentiment d'abandon et des sautes d'humeur. C'est qu'avant l'accouchement tout le monde était plein de petites attentions pour vous, alors que maintenant, c'est à bébé qu'on s'intéresse davantage. Le contraire vous chagrinerait mais, bien que vous soyez une bonne mère, heureuse et fière de votre enfant, c'est normal de vous sentir seule. Pour éviter que le baby blues prenne de l'ampleur, exprimez ouvertement vos émotions à votre conjoint ou à un proche. Les fins de semaine, accordez-vous du temps pour vous distraire et vous relaxer à l'extérieur de la maison et, surtout, demandez de l'aide pour les tâches ménagères.

La dépression postnatale, c'est quoi?

Les symptômes de la dépression postnatale ou post-partum ressemblent à ceux du baby blues, sauf qu'ils sont plus graves. Plus le temps passe, plus les sentiments négatifs sont importants. Le découragement s'installe, et la mère devient incapable de fonctionner, de prendre soin d'elle et de bébé. Elle tend à se dévaloriser («Je ne suis pas une bonne mère»), elle n'éprouve aucun plaisir, se sent coupable, est facilement irritable, a de la difficulté à créer un lien intime avec le bébé et, finalement, elle a honte et est désespérée.

Reposez-vous!

Si vous soupçonnez que vous êtes victime d'une dépression postnatale, n'hésitez pas à consulter votre médecin de famille ou un spécialiste qui vous aidera à traverser cette période d'adaptation difficile, au moyen d'une thérapie ou d'une médication. Accordez-vous des périodes de repos. Juste le fait d'aller dehors et de marcher seule pendant quelques minutes vous fera le plus grand bien. Appelez votre meilleure amie et allez prendre un café au resto avec elle. Dites-vous que cet état est courant chez les femmes qui viennent d'accoucher et qu'il sera passager. Ne soyez ni trop dure ni trop exigeante envers vous-même.

Confiez votre détresse

Si vous êtes une personne immigrante, reprenez contact avec des proches ou avec certains aspects de votre culture d'origine: écoutez de la musique, lisez des magazines ou des livres, ou visionnez des films dans votre langue maternelle. Si votre famille est au loin, téléphonez-lui plus souvent. Osez parler de votre solitude avec des gens en qui vous avez confiance. Ne gardez pas vos sentiments pour vous. La parole a des pouvoirs insoupçonnés. Qu'il s'agisse d'un besoin de tendresse, de sécurité, ou de l'envie d'avoir une oreille pour vous écouter, exprimez vos désirs à votre conjoint. Qui sait? Ce dernier a peut-être besoin de se confier, lui aussi...

Reprenez contact avec votre corps

Pour faire face au stress, dormez suffisamment et essayez de manger beaucoup de fruits et de légumes. Offrez-vous aussi de petites gâteries (chocolat noir, yogourt glacé, etc.). Réveillez vos sens et relaxez-vous en prenant des bains parfumés aux huiles essentielles. Faites l'essai de nouvelles crèmes de beauté pour le corps et demandez à votre conjoint ou à une autre personne de vous faire un massage. Allez chez le coiffeur et changez de look! Offrez-vous le parfum dont vous rêvez depuis longtemps. Faites des exercices ou dansez sur votre musique préférée, ce qui soulagera vos tensions physiques et psychologiques. Accordez-vous des siestes l'après-midi ou louez des films légers qui vous divertiront et vous feront rire. Portez des vêtements dans lesquels vous vous trouverez belle. Bref, le mot clé est «plaisir»: mettez du plaisir dans votre vie!

Fuyez les gens négatifs

Évitez les personnes négatives et froides, qui sont incapables d'écoute ou de compassion, et qui drainent votre énergie. Allez vers des gens qui comprennent ce que vous vivez. En partageant votre expérience avec des femmes qui vivent ou ont vécu la même situation, vous parviendrez à être moins angoissée et moins frustrée, et cela vous aidera à relativiser et à dédramatiser les choses. Pour obtenir de la documentation sur l'aide disponible, communiquez avec:

• Les Éditions de l'Hôpital Sainte-Justine: 514 345-4671
• Communication Québec, une ligne téléphonique qui informe sur tous les services et publications gouvernementaux: 514 873-2111 (Montréal); 1 800 363-1363 (ailleurs au Québec)

Le saviez-vous?

Au Québec, on observe que de 30 à 50 % des mères qui souffrent de dépression ne reçoivent jamais de diagnostic ni de traitement, car plusieurs d'entre elles n'osent pas parler de leur détresse, de peur de passer pour de mauvaises mères...