L'allaitement est bon pour le coeur

J'ai lu ce message dans L'ACTUALITÉ MÉDICALE


L'allaitement maternel est bon pour le c?ur
21 mai 2009 | Par Joe McAllister


Une nouvelle étude utilisant les données de Women's Health Initiative indique que l'allaitement maternel protège les femmes contre la maladie cardiovasculaire. Et plus longue est la période de l'allaitement, plus grande est la protection.

Selon la Dre Eleanor Bimla Schwarz, auteure principale de l'étude publiée dans l'édition de mai d'Obstetrics & Gynecology, la recherche dans ce domaine est «relativement nouvelle».

D'autres études avaient déjà montré un lien entre l'allaitement et des réductions des cancers du col utérin et du sein, mais celle-ci est la plus vaste à faire la connection entre l'allaitement et la maladie cardiovasculaire, quoique de précédentes études, plus petites, avaient fait allusion à un lien entre l'allaitement, l'indice de masse corporelle, le diabète de type 2 et d'autres aspects de la santé cardiovasculaire.

L'étude comptait 139 681 femmes postménopausées, âge moyen de 63 ans, qui ont participé à l'étude Women's Health Initiative et qui ont eu au moins une naissance vivante. Après avoir contrôlé pour les variables démographiques, du mode de vie et des antécédents familiaux, la Dre Schwarz et son équipe ont trouvé un lien dose-réponse parmi la cohorte: les femmes qui ont allaité plus de 12 mois pendant leur vie étaient moins susceptibles de faire de l'hypertension, de l'hyperlipidémie, du diabète ou une maladie cardiovasculaire par rapport à celles qui n'avaient jamais allaité.

En comparant les femmes qui n'ont jamais allaité à celles qui ont allaité pendant au moins 12 mois au total, 42,1 % vs 38,6 % ont développé de l'hypertension; 5,3 % vs 4,3 % ont vu apparaître du diabète; 14,8 % vs 12,3 % ont fait de l'hyperlipidémie, et 9,9 % vs 9,1 % ont eu une maladie cardiovasculaire pendant la postménopause. Toutes les différences sont statistiquement significatives.

«L'allaitement maternel contribue à récupérer après l'accouchement, dit la Dre Schwarz. Les femmes perdent plus de poids lorsqu'elles allaitent et plus rapidement.»

Elle souligne toutefois que le mécanisme sous-jacent est plus qu'une simple réduction des graisses accumulées pendant la grossesse. Les hormones comme l'oxytocine peuvent avoir des effets significatifs sur les profils de risque cardiovasculaires. Même la relaxation ou l'effet calmant de l'allaitement peuvent contribuer à réduire l'hypertension et la maladie cardiaque.

La Dre Schwarz est inquiète à propos des faibles taux d'allaitement aux États-Unis: seulement 11 % des femmes allaitent pendant un an après la naissance de leur enfant. Comme au Canada, entre 60 % et 75 % des femmes commencent à allaiter, mais la plupart cessent à l'intérieur des six premiers mois de vie de leur enfant.

Le Dr Jack Newman, de Toronto, un défenseur de longue date de l'allaitement maternel, estime que les résultats de cette étude ne sont pas étonnants, étant donné que les bienfaits de l'allaitement pour les femmes et leurs enfants sont connus et appuyés par de plus en plus de données probantes. «Je crois que nous devons prendre cette étude au sérieux.»

Les femmes désirent allaiter, mais elles n'ont pas suffisamment de soutien. Le Dr Newman avance que les médecins n'ont pas la formation appropriée pour favoriser l'allaitement chez leurs patientes. Et bien que les seins soient toujours un objet sexuel dans la société, celle-ci n'accepte pas de voir une femme allaiter en public. «Nous devons nous assurer que les femmes auront toute l'aide qu'il faut lorsqu'elles veulent allaiter.»