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EuphroisineInscrit le : |
Dans son livre Vivre Zen , Charlotte Joko Beck déclare qu'il faut combattre l'injustice non pas avec la justice, mais plutôt avec la compassion.
J'ai trouvé personnellement que cette affirmation prenait tout son sens dans un monde ou, de façon générale, nous sommes beaucoup plus préoccupés par le fait de nous venger du criminel qu'à secourir la victime et lui apporter de l'assistance... (Je ne parle pas nécessairement de la société québécoise en particulier, mais plutôt d'une ambiance générale, à travers le monde). Et vous, qu'en dites-vous ? |
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EuphroisineInscrit le : |
VéroS a écrit C'est vraiment une question piège. Je m'explique, si on parle autant de l'agresseur c'est qu'on veut le comprendre (et la compréhension peut apporter la compasion) et si l'on parle si peu de la victime c'est qu'on veut préserver sa vie privée. C'est pas bête du tout, ça ! |
ASMOInscrit le : |
C'est vraiment une question piège. Je m'explique, si on parle autant de l'agresseur c'est qu'on veut le comprendre (et la compréhension peut apporter la compasion) et si l'on parle si peu de la victime c'est qu'on veut préserver sa vie privée.
Je suis d'accord pour dire que toute cette publicité de violence ne permet pas à la société d'avancer. Elle normalise des situations qui ne devraient pas l'être, un peu comme pour les bourreaux lors de la guerre qui n'hésite pas à torturer. |
EuphroisineInscrit le : |
Cool !
Si je deviens chiante, vous me le dites ! |
van26Inscrit le : |
Marie-Lili a écrit Dans le fond, il faut voir l'impact à long terme de chacune des solutions... Crisser une volée au criminel, sur le coup, ça doit défouler parce qu'on se dit que c'est la moindre des choses qu'il ait mal pour avoir fait le mal. Mais après? Que se passe-t-il? Alors l'affirmation était plus générale et vu sous cet angle je ne peux être en désaccord. C'est très beau et noble la compassion, mais effectivement ce n'est pas très populaire de nos jours. et Euphroisine a écrit J'espère que je ne suis pas trop chiante avec mon bouddhisme : c'est sûr que c'est une sujet qui me passionne, mais je ne souhaite pas donner dans le prosélytisme mon plus... Peu importe la source si ca peut me faire avancer !!! |
EuphroisineInscrit le : |
Marie-Lili a écrit Aussi, il y a une chose qui me turlupine depuis longtemps. Quand un événement criminel survient, de qui on parle le plus dans les journaux? Du criminel! On veut tout savoir de sa vie, de ce qui l'a mené à poser son geste...mais ne mériterait-il pas plutôt qu'on l'oublie, qu'on l'ignore, pour parler davantage des victimes et souligner le courage de ces dernières? Je suis tellement d'accord avec toi. Un bon film abordant cette problématique est Natural Born Killer . Hélas, plusieurs auront compris ce film au 1er degré, sans aller plus loin... On fait de nos criminels notoires (Ted Boundy, Charles Manson, Paul Bernardo) des sortes de "héros du mal". Or, comme plusieurs d'entre eux sont déjà narcissiques, ça ne fait que gonfler leur ego, non ? Ils savent qu'ils viennent de passer à l'histoire ! M'est d'avis que de faire de la pub aux criminels ne peut que nous nuire. En contrepartie, si nous parlions davantage des victimes, peut-être pourrions-nous susciter la compassion plutôt qu'une espèce de fascination pour le mal... Peut-être suis-je naïve, mais il me semble que les criminels auraient plus de scrupules à s'en prendre à leurs victimes s'ils arrivaient à les percevoir en tant qu'êtres humains plutôt que comme des objets... |
Marie-LiliInscrit le : |
À choisir entre les deux, mieux vaut procurer un soutien psychologique à la vicitme que de "crisser" une volée au criminel qui est déjà emprisonné. Dans le fond, il faut voir l'impact à long terme de chacune des solutions... Crisser une volée au criminel, sur le coup, ça doit défouler parce qu'on se dit que c'est la moindre des choses qu'il ait mal pour avoir fait le mal. Mais après? Que se passe-t-il? Tandis que d'offrir un soutien psychologique à la victime pourrait prévenir qu'elle sombre dans des situations d'auto-destruction (alcoolisme, drogue, prostitution) ou pire, qu'elle devienne à son tour criminelle...Après tout, plusieurs abuseurs ont d'abord été abusés, plusieurs violents ont d'abord été victimes de violence! La compassion (du moins envers les victimes) pourrait contribuer à mettre un terme à un certain cercle vicieux de violence et ainsi rétablir la justice... Aussi, il y a une chose qui me turlupine depuis longtemps. Quand un événement criminel survient, de qui on parle le plus dans les journaux? Du criminel! On veut tout savoir de sa vie, de ce qui l'a mené à poser son geste...mais ne mériterait-il pas plutôt qu'on l'oublie, qu'on l'ignore, pour parler davantage des victimes et souligner le courage de ces dernières? |
EuphroisineInscrit le : |
J'espère que je ne suis pas trop chiante avec mon bouddhisme : c'est sûr que c'est une sujet qui me passionne, mais je ne souhaite pas donner dans le prosélytisme mon plus...
Je me dis que celles qui ont envie de me lire le feront, et que les autres passeront leur chemin... *** D'autre part, ce qui m'enthousiasme surtout, ce sont les questions existentielles et philosophiques, peu importent les allégeances religieuses, politiques ou intellectuelles de ceux qui les posent. Qui plus est, l'humanisme, qu'il soit athée, agnostique, catholique, juif ou musulman, m'émeut toujours. |
EuphroisineInscrit le : |
Marie-Lili a écrit En fait, ce que ça veut dire, c'est que ça ne donne rien de perdre toute son énergie à se venger du crime si on ne fait rien pour secourir la victime, c'est ça? Qu'il vaut mieux laisser aller la justice sans en mettre plus que nécessaire, pour se concentrer davantage à aider la victime à remonter la pente ... En ce qui me concerne, c'est ce que j'ai cru comprendre. À choisir entre les deux, mieux vaut procurer un soutien psychologique à la vicitme que de "crisser" une volée au criminel qui est déjà emprisonné. |
EuphroisineInscrit le : |
"Ceux qui se targuent d'une certaine maturité psychologique considèrent qu'il convient de redresser les torts et les injustices de la société en contre-attaquant pour éliminer l'injustice et promouvoir la justice. Mais ces tentatives s'accompagnent souvent d'une attitude dictatoriale, pleine de colère et de suffisance.
Pour qui possède une certaine maturité spirituelle, le contraire de l'injustice n'est pas la justice, mais la compassion. Il ne s'agit pas d'opposer le moi au toi, de s'ériger en redresseur de torts, de se battre pour arriver à un règlement équitable pour soi-même et les autres. Il s'agit de compassion, d'un mode de vie qui bénéficie à tous en ne s'opposant à rien. La meilleure réponse à l'injustice n'est pas la justice, mais la compassion. Vous allez me dire : "Mais alors, qu'est-ce que je dois faire dans telle ou telle situation difficile ? Il faut bien faire quelque chose !" Oui, mais quoi ? La pratique doit toujours être le fondement de nos actes. Ce n'est pas dans le combat pour la justice qu'on trouvera la réaction appropriée, motivée par la compassion, mais dans cette dimension radicale de la pratique qui "surpasse l'entendement". Ce n'est pas facile. Peut-être nous faudra-t-il des semaines ou des mois de pratique ardue pour trouver une solution au problème. Mais la solution viendra. Personne ne peut résoudre le problème à notre place. (...) Ne tombons pas dans une interprétation psychologique étroite et simpliste de la vie. La dimension radicale dont je parle exige tout de nous : tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons." BECK, Charlotte Joko, Vivre Zen , pp.82-83 (Pour être franche, je vous avoue que moi-même, je ne suis pas certaine de tout comprendre...) |
Marie-LiliInscrit le : |
En fait, ce que ça veut dire, c'est que ça ne donne rien de perdre toute son énergie à se venger du crime si on ne fait rien pour secourir la victime, c'est ça? Qu'il vaut mieux laisser aller la justice sans en mettre plus que nécessaire, pour se concentrer davantage à aider la victime à remonter la pente...
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EuphroisineInscrit le : |
Personnellement, je n'ai pas interprété ça comme "ne pas mettre le criminel hors d'état de nuire", mais plutôt comme "ne pas chercher à lui infliger le même châtiment que celui qu'il a fait subir à sa victime." Mais bon, le discours était très général et peut être interprété de diverses façons. En ce qui me concerne, chaque fois que je lis un texte zen, je garde à l'esprit qu'une des principales valeurs du bouddhisme est l'équilibre, le juste milieu. Donc, pas d'excès, ni d'un bord, ni de l'autre... Je vous laisse sur un extrait du VRAI maître, ça vous éclairera sans doute un peu mieux que ma piètre interprétation. |
van26Inscrit le : |
26 personnes t'ont lu, mais aucune n'a répondu alors je ne dois pas être la seule à ne pas trop comprendre ...
Qu'est-ce qu'elle entend par injustice ? Un vol ? Un tueur ? Qu'entend-elle par combattre avec la compassion ? On ne devrait pas punir le voleur, mais on devrait plutôt comprendre pourquoi il a fait ca... Ou est-ce plus général comme quoi on met plus d'argent dans les prisons que dans les programmes pour aider les victimes. Mais aider les victimes n'empêchera pas que d'autres injustices soient commises... OuF! je trouve ca vague comme affirmation surtout sans exemple concret.. Éclaire-ma lanterne Ô toi mon maître! ! |