Attouchements sexuels

Bonjour,

je dois me vider le coeur. Je n'en peu plus et j'en ai mal au coeur tellement je suis stressée et anxieuse à l'intérieur de moi.

Ma fille de 3 ans nous a avoué qu'un homme qu'on connait bien avait mis sa main dans ses bobettes. J'ai questionné plus en profondeur mes 2 filles pour comprendre que mes puces ont été victime d'attouchements sexuels. J'ai immédiatement porté plainte contre cet homme. L'enquêteur de la sureté du québec à fait son enquête. Mes filles ont été interrogés par l'enquêteur devant caméra et elles ont subit un examen gynécologique qui s'est avéré tout à fait normal à mon grand soulagement. Nous étions en attente d'un mandat d'arrestation du procureur de la couronne et j'ai appris aujourd'hui qu'il refusait d'émettre le mandat d'arrestation, car il veut attendre la version des faits de l'agresseur avant, car il n'a pas assez de preuve. Ça fait déjà 2 semaines que je patoge dans le système judiciaire à faire des déclarations et à stresser. Mes filles m'ont carrément dit que l'agresseur faisait des « massages pour faire du bien » et ma plus vieille, sans que je lui demande, m'a fait le massage par dessus mon pantalon. J'étais tellement abasourdie quand elle m'a fait cela. Je sais parfaitement que mes filles ne mentent pas et ce qu'elles disent et démontrent, elles ne l'inventent pas. Je ne comprends pas pourquoi le procureur de la couronne doute et préfère attendre. L'enquêteur est entré en contact par téléphone aujourd'hui avec l'agresseur pour lui dire qu'il désirait le rencontrer pour une plainte d'agression sexuelle contre lui. Le procureur me dit qu'il ne comprend pas pourquoi l'enquêteur procède par téléphone pour faire une telle demande, car elle aurait dû être faite de vive voix. L'agresseur n'a pas décliné la rencontre, mais a dit qu'il rappellerait une autre journée pour le rencontrer. Mais je sais pertinemment qu'il n'est pas dans l'obligation de ce présenter à la rencontre, car l'enquêteur n'a pas son mandat d'arrestation entre les mains. Je croise les doigts quand même pour qu'il se présente au poste pour discuter avec l'enquêteur.

Maintenant que je sais que l'agresseur est au courant de mes démarches contre lui, je stresse sans bon sens. J'ai peur qu'il débarque chez nous ou qu'il fasse mal à un membre de ma famille. J'ai peur quand le téléphone sonne que ce soit lui. Depuis 2 semaines, je ne dors pas bien, je fais des petites erreurs d'inatention à mon travail et je suis rongée par l'angoisse. J'essaie de garder le sourire pour mes filles, mais j'ai juste le goût de pleurer parfois.

Je ne peux pas croire qu'il y a des possibilités qu'il s'en sorte indemne après ce qu'il a fait à mes filles. J'ai le coeur gros. 

Merci et pour celles que ça pourrait intéresser, je vous tiendrai au courant lorsque j'aurai du nouveau en espérant que le juge saura reconnaître cet homme coupable de ces gestes dégueulasses.

A+

Jennifer 

Je te souhaite bonne chance moi aussi et je compatis avec ce que tu vis en ce moment.
L'important, c'est que tes filles ne se sentent pas coupables (c'est surtout le cas lorsque la victime connait son agresseur) et qu'elles sentent que tu les supportes à 100% et que tu les crois entièrement (je crois que c'est le cas)

Je t'envoie pleine d'ondes positives.
xxx 

Je t'envoi aussi pleins d'ondes positives !!

Je suis d'accord avec Amélyne, le juge doit bien savoir qu'il n'existe aucune bonne raison pour des gestes comme ceux-là !

Bonne chance xxxx

 

Bon alors j'ai une étape de franchie. L'enquêteur a rencontré l'agresseur ce matin et l'agresseur a avoué avoir fait les gestes sur mes filles. J'avais tellement peur qu'il ne se présente pas au poste ou qu'il nie ses gestes. Maintenant, il est en état d'arrestation. Il a été relaché avec promesse de comparaitre au palais de justice le 27 août prochain. Il a aussi interdiction d'entrer en contact avec moi ou avec mes filles. S'il brise sa condition, il entre directement en prison. La seule chose qui me chicotte, c'est que oui, il a avoué ses gestes, mais il a ajouté qu'il avait ses raisons pour le faire. L'enquêteur a refusé de me dire qu'elles étaient les raisons. Entouka, au moins, le dossier avance. Je vais rencontrer les gens de la CAVAC (centre d'aide aux victimes d'acte criminel) demain et ils vont m'expliquer en quoi implique un procès à la cour et ce que je devrai faire.

C'est loin d'être finit tout cela, mais au moins, il y aura une justice, même si je doute qu'elle ne sera pas aussi grande que le mal qu'il a pu faire à mes filles. On verra bien ce que le juge en pensera. 

Merci les filles d'avoir pris une minute pour me répondre.

Pour répondre à ton interrogation Maha35, je ne sais pas trop pendant combien de temps les attouchements ont durés. Ma grande fille de 6 ans semble me dire qu'il l'a fait juste une fois, mais quand je demande à mon autre fille de 3 ans s'il l'a fait plus qu'une fois, elle me montre tous les doigts de sa main. Je sais très bien qu'elle ne sait pas compter, alors je comprends qu'elle a sûrement eu plus d'attouchement que ma plus vieille. D'ailleurs, quand le pédiatre à fait l'examen gynécologique, il a remarqué que ma plus jeune n'agissait pas comme une fille de son âge devrait réagir lorsqu'elle se fait faire un examen gynécologique. Il la sentait très craintive et elle était crispée, réaction anormale à ce qu'il disait pour son âge. J'ai bien vue la différence lorsque ma plus vieille à eu son examen. Elle trouvait cela drôle et s'amusait. Le pédiatre m'a dit qu'elle avait une réaction 100% normale pour son âge et que ma plus jeune aurait dû réagir ainsi. Bref, cela signifie que ma petite de 3 ans est sûrement plus affectée.

Pour ce qui est de les éduquer sur ce sujet, pour le moment, l'enquêteur et le centre jeunesse m'avaient fortement suggérés de ne pas trop en discuter pour le moment pendant le déroulement de l'enquête. Quand j'ai discuté la première fois avec mes filles pour en savoir un peu plus, je leur ai bien fait comprendre que personne n'avait le droit de toucher, ni papa, ni maman. Elles avaient bien compris, mais je sais très bien que c'est en répétant souvent qu'elles vont finir par mieux comprendre la gravité des gestes qu'elles ont subit (ce qu'elles ne comprennent absolument pas pour le moment, car elles disent que c'était juste des massages pour faire du bien. Je suppose que l'agresseur leur en parlait de cette façon).

Merci Bip! pour le lien. Lorsque j'ai fait ma plainte au centre jeunesse, les gens m'ont immédiatement donné les coordonnées du CAVAC pour avoir de l'aide pour moi et mes filles et aussi remplir des formulaires pour que mes filles aient une indemnisation si jamais, dans le futur, elles ressentaient le besoin de parler à un psychologue. Le pédiatre et l'enquêteur m'ont aussi parlé de la CAVAC et une personne du centre m'a téléphoné pour me dire qu'en tout tant je pouvais la contacter. La CAVAC est un centre d'aide aux victimes d'acte criminel, qui semble être dans le même type d'aide que la CALAC. D'ailleurs, j'ai un rendez-vous la semaine prochaine pour m'aider à remplir les formulaires pour l'indemnisation.

Oufff!!! Je ne souhaite à personne de vivre tout le stress que je vis en ce moment. J'ai mal au coeur et la nausée presque tous les jours à cause du stress. Aujourd'hui, je n'ai même pas été capable de diner tellement j'avais la nausée et j'ai eu une période dans la journée où je grelottais de froid. Je suis en train de me rendre malade avec toute cette histoire. Il me reste maintenant juste à espérer que l'agresseur se présente au poste pour discuter avec l'enquêteur et qu'il avoue ses actes. Je me croise les doigts.... 

Oui, il y a des possibilités qu'il s'en sorte. Les abus sexuels sont extrêmement difficiles à prouver devant une cour de justice, surtout si tes filles n'ont aucune marques physiques (ce qui est le cas je crois). De plus, même s'il est reconnu coupable, les sentences ici au Québec sont extrêmement légères pour ce type de faute. Nous avons un système de justice qui mise sur la réhabilitation, ce qui présente certains avantages mais aussi de grands inconvénients.

Je crois que votre seule chance est qu'il reconnaisse les faits (les abus) ou que vous trouviez d'autres victimes, afin d'étoffer le dossier. Ces abuseurs font très rarement une victime isolée, règle générale ils s'en prennent à plusieurs enfants de leur entourage.

J'en profite pour approuver le précédent commentaire, soit d'éduquer tes filles sur une base régulière pour leur faire comprendre que personne n'a le droit de les toucher, et aussi qu'elles n'ont pas le droit de toucher personne. De plus, comme les abus sexuels sont plus souvent qu'autrement perpétrés par l'entourage immédiat de l'enfant, se montrer très vigilante et particulièrement attentive peut aider à prévenir ce type d'abus.

Je te souhaite la meilleure des chances dans ton combat, je suis de tout coeur avec toi. Je compatie à ta douleur et j'espère que tes filles n'en garderont pas de lourdes séquelles. Je ne sais pas sur une période de combien de temps ces abus se sont produits mais plus la période est longue, plus le risque de séquelle est grand. Je t'envoie des ondes positives et tout mon courage pour affronter les prochains mois. Bonne chance.