Qu’on soit un fervent défenseur du parent autoritaire ou qu’on préfère la position plus démocratique de parent flexible, la politesse est toujours de mise dans l’éducation des enfants. Nous savons que cette politesse que nous attendons d’eux n’arrive pas là par hasard et que nous devons aussi en faire preuve. Dire merci, s’il vous plaît, et s’excuser fait partie de cet exemple qu’on doit leur donner, mais s’excuser sert à beaucoup plus que ça. Voici pourquoi.
L’erreur est humaine
Quand on s’excuse, que ce soit en deux mots ou en plusieurs phrases, on enseigne plusieurs choses à nos enfants. On leur enseigne d’abord à admettre leurs erreurs. Admettre qu’on a eu tort, c’est un grand moment d’humilité et un premier pas vers l’autre. Être capable de le faire améliore grandement nos relations avec les autres, et ce, pendant toute notre vie. C’est donc une merveilleuse leçon à enseigner à nos enfants et une bonne habitude à prendre.
Quand on exagère, qu’on s’emporte ou qu’on se trompe et qu’on s’excuse, ils comprennent aussi qu’une erreur n’est pas un cataclysme. On peut chercher à réparer ses erreurs, même en sachant que l’autre ne nous pardonnera pas sur-le-champ. On peut d’ailleurs lui dire « Je sais que tu es encore fâché, on en reparlera plus tard » pour lui laisser le temps de décompresser. On n’y perd rien et on sent tout de suite la pression diminuer. Comprendre cette baisse de tension est aussi la racine de la résolution de conflit et fait comprendre aux enfants qu’ils n’ont pas besoin de paniquer quand quelque chose les contrarie, qu’il y a une issue.
La politesse à sens unique
Il faut aussi admettre que la meilleure façon d’enseigner la politesse c’est par l’exemple. Si on dit aux enfants de s’excuser quand ils ont fait quelque chose de mal et que personne ne nous voit jamais le faire, on finira par perdre de la crédibilité. La meilleure façon qu’un enfant comprenne les bénéfices de dire les formules de politesse courantes, c’est de les dire à notre tour. C’est la même chose pour les excuses sincères à la suite d’un accident, un événement ou une grande déception. En plus, en voyant à quel moment on s’excuse, les enfants développeront une meilleure compréhension de ce qui est bien et mal, de ce qui est grave et de ce qui ne l’est pas.
Comment s’excuser?
S’excuser, on le fait avec des mots. On n’a pas besoin d’aller prendre une crème glacée, de donner un cadeau, de faire une sortie spéciale ou autre chose chaque fois qu’on a manqué une sortie ou qu’on a oublié quelque chose. Quand on veut s’excuser, on ne passe pas par quatre chemins et on dit clairement qu’on admet avoir fait quelque chose qu’on regrette, on s’excuse, on dit qu’on ne le refera plus et c’est tout. Vous n’avez pas besoin d’en faire davantage pour que vos excuses soient bien senties. La sincérité vaut plus que n’importe quelle crème glacée.
Pas trop quand même!
Vous comprendrez bien vite que les parents d’aujourd’hui sont des pionniers à bien des égards et qu’ils n’ont pas toujours confiance en eux. D’abord, contrairement aux générations qui les ont précédés, les enfants d’aujourd’hui sont considérés et traités comme des personnes à part entière. C’est relativement nouveau et pour les parents, c’est un nouvel apprentissage que d’équilibrer autorité et psychologie de l’enfance.
Aussi, selon Nicole Prieur, thérapeute familiale, il y a de grandes différences entre les méthodes d’éducation des parents d’aujourd’hui et celles de leurs parents, ce qui fait qu’ils n’ont pas toujours d’exemples à suivre. Vous pouvez ajouter à cette liste d’incertitudes les variations entre les conseils d’une année à l’autre en ce qui concerne l’allaitement, le sommeil, la nourriture, etc. Pour plusieurs, ça mène à une faible confiance en soi. Ceux qui ne sont pas certains d’être « comme il faut » sont souvent désolés de ne pas être à la hauteur avec les enfants et s’excusent à qui mieux mieux.
Toujours selon Nicole Prieur, les enfants ont besoin de parents solides et qui savent où ils s’en vont (ou qui donnent l’impression de le savoir!). L’idée de s’excuser ne veut donc pas dire d’être toujours désolée de vos moindres faits et gestes. Les parents n’ont pas à démontrer aux enfants qu’ils sont de bons parents. Ils n’ont pas à légitimer leur rôle. Ils sont simplement leurs parents.
Si vous avez commis une maladresse une fois, si vous avez crié la semaine dernière, par exemple, vous n’avez pas à être désolée pour toujours. Vous vous êtes excusée, on ne vous y reprendra plus, c’est fini.
