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Mon enfant a peur de l’eau

À la plage, il regarde l'eau avec des yeux craintifs et refuse de s'y aventurer! Pour chasser cette peur de l’eau, faut-il plonger tête première dans l’initiation à l’eau?

Doit-on privilégier la manière douce?

Les experts recommandent les cours de natation pour les jeunes enfants, tout autant que la méthode progressive. Mais non, on ne laissera pas tomber bébé dans l’eau en pensant que son « réflexe de survie » le fera remonter à la surface!

Car c’est plutôt là le genre d’initiative susceptible de faire naître et d’imprimer la peur de l’eau chez le jeune enfant, indique Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage. « Certains enfants ont vécu une situation qui les a amenés à avoir peur de l’eau. D’autres auront trop souvent entendu des commentaires sur les dangers de l’eau, ce qui les aura rendus craintifs ».

Les petits peureux de l’eau ne sont pas plus nombreux qu’auparavant, mais on en compte davantage chez les garçons que chez les filles. Les enfants des immigrants dont la culture ne favorise pas la baignade sont pour leur part souvent moins à l’aise dans l’eau que les autres habitués à la piscine ou à la mer, signale M. Hawkins.

Un projet-pilote d’enquête sur les habiletés aquatiques des écoliers du primaire a révélé que 65 % d’entre eux doivent porter un dispositif de flottaison pour réussir certaines performances dans l’eau, comme un déplacement d’une cinquantaine de mètres.

Ces résultats démontrent, encore une fois, que l’éducation aquatique des enfants est toujours à faire, estime M. Hawkins, qui adhère à la théorie voulant qu’offrir des cours de natation à son enfant, « c’est une question de survie. L’important, c’est de mettre l’enfant en contact avec l’eau dès son jeune âge », ajoute-t-il.

Quand et comment commencer?

Dès son plus jeune âge : mais quel âge? Les études au sujet du moment idéal pour commencer l’initiation se contredisent, mais il est clair que plus on retarde, plus l'enfant sera craintif. La plupart des municipalités du Québec offrent des cours de natation, avec différentes approches et techniques, mais toutes ont en commun d'y aller très graduellement et de respecter le rythme de l'enfant.

Fort heureusement, la majorité des bambins apprécient la baignade. En fait, le comportement de bébé dans le bain sera un indicateur fiable de sa réaction à l’eau. S'il réagit mal quand vous lui versez de l'eau sur la tête ou si, au contraire, il a l'air heureux comme un poisson dans l'eau chaque fois que vous le plongez dans l'eau du bain, il aura probablement le même comportement dans une piscine!

Initier son enfant soi-même

Vous êtes vous-même un gros poisson dans l’eau et vous souhaitez prendre en charge la formation aquatique de votre enfant ? Règle numéro un, souligne Raynald Hawkins : lui faire comprendre que l’eau, c’est avec papa et maman et jamais seul. « Il faut qu’il assimile la dimension de la proximité pour la sécurité », précise-t-il.

Le parent devrait ensuite opter pour l’approche par le jeu, que ce soit à la plage ou dans la piscine familiale. On pourra ainsi plus aisément lui inculquer les règles de base, tout en lui enseignant par exemple à faire l’étoile, sur le dos ou le ventre, ou à contrôler sa respiration dans l’eau. « Tant que l’enfant a du plaisir et rit, on est gagnants! », ajoute Johane Lafleur, coordonnatrice senior, Prévention des traumatismes à la Croix-Rouge.

Comme nos enfants sont de véritables petits détecteurs d’émotions, l’adulte choisi pour enseigner à l’enfant ou pour l’accompagner à ses cours de natation ne devrait pas être mal à l’aise dans l’eau. Mme Lafleur cite l’exemple d’un bambin de deux ans dont la mère avait pris la relève du père pour l’accompagnement à ses leçons de nage; après quelques séances, l’enfant refusait de faire certains exercices qu’il avait pourtant l’habitude de réaliser avec brio. Résultat : il a régressé.

Outre le choix judicieux du tuteur, l’enseignement à la maison ne doit pas brûler d’étapes, souligne Mme Lafleur. Bien avant le crawl et le papillon, il faut transmettre les éléments de base… comme apprendre à fermer la bouche dans l’eau! « Ça peut paraître ridicule de dire ça, mais si on ne veut pas qu’il avale de l’eau… Il y a aussi une manière d’entrer dans l’eau, en utilisant l’échelle… c’est la base. Après quoi, on lui montre les positions couchées, sur le dos, sur le ventre et on lui apprend à se déplacer, d’avant en arrière », explique-t-elle.

L’enfant apprendra ensuite à se déplacer de façon autonome et comme nos petits anges n’ont pas encore complété le développement de la coordination de leurs membres avant huit ans, il est préférable de lui enseigner les techniques de nage (crawl, papillon…) après cet âge, indique Mme Lafleur.

L’utilisation d’outils d’aide à la flottaison est également fort pertinente, selon Raynald Hawkins. On peut par exemple lui faire porter une ceinture à laquelle on retire les poids un à un, au fur et à mesure que l’enfant maîtrise sa flottaison.

Savoir nager peut assurer notre survie et pourrait même un jour nous permettre de sauver la vie de quelqu'un d'autre, mais la natation et la baignade possèdent aussi des vertus de détente incomparables, signale M. Hawkins. « Oui, elle améliore la forme physique, mais des études ont démontré que la baignade peut aider les enfants qui ont des handicaps, physiques ou mentaux ».

C’est pour cette raison que la Société de sauvetage tente actuellement de convaincre le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport d’implanter dans les écoles primaires son programme Nager pour survivre, un cours d’initiation à la natation pour les élèves du deuxième cycle.

D’ici là, les familles peuvent au moins compter sur les quelque 2 000 lieux de baignade répartis dans toutes les régions du Québec pour prévenir ou surmonter la peur de l’eau de leurs enfants et en faire de petits dauphins heureux…

Publication initiale le 15 juillet 2016

Image de Josée Descôteaux


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