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ma fille de 13 ans s'est pendue

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unemamaneffondrée

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07 mars 2010

Posté le: 11 février 2014 10:41:31 EST  
Faire son deuil ?!
Il n'y a pas de deuil possible. C'est illusoire, chimérique. Le seul deuil qui existe et auquel je suis contrainte est celui de ma vie, celle qui était faite d'espoirs, de joie de vivre, de sérénité, du bonheur simple d'être ensemble.

Je ne pourrai jamais faire le deuil de ma fille. Elodie est dans mon coeur, dans ma tête, je la porte en moi "...comme un oiseau blessé, Et ceux-là sans savoir nous regardent passer..." comme l'écrit ARAGON.

Je vis en Europe. Les mentalités ont changé. L'idée de sentinelle n'existe pas. Si... pour les biens : des comités de voisins qui se réunissent et surveillent mutuellement les habitations pour débusquer les voleurs. Avant, à l'époque de mon enfance, ce n'était pas pareil. Les gens vivaient dans des villages et il y avait, à mon avis, plus de solidarité. On n'avait rien mais on partageait tout, la douleur aussi même si le partage a ses limites. Les villages sont devenus des dortoirs et chacun vit dans son coin.

Il y a deux ans, j'ai décidé d'offrir de mon temps dans un établissement pour enfants en difficulté. J'y vais régulièrement, cela m'aide parce que j'ai l'esprit occupé. Ce n'est pas facile car je me demande comment ces enfants dont les parents se désintéressent, font pour tenir le coup alors qu'Elodie était choyée, aimée...On faisait ce qu'on pouvait même si elle attendait peut-être autre chose.

Il existe des associations pour la prévention du suicide, mais c'est toujours la même chose. On écoute de manière anonyme, il n'y a pas "d'action", et surtout, il faut éviter de parler du suicide parce que...c'est contagieux. Tant que ces associations fonctionneront de cette manière, la prévention n'atteindra pas son objectif. Dans mon pays, l'année passée, si j'ai bien compris les statistiques qui viennent d'être publiées, il y aurait pour +/- 11 millions d'habitants, au moins sept suicides par jour et 20.000 tentatives sur l'année. Mais comme ce sujet est tabou, les autorités sanitaires bricolent, mais n'ont aucun projet porteur et structuré.

Je ne suis pas pessimiste. Un jour, peut-être, les choses changeront mais je ne serai plus là pour le voir.  

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 10 février 2014 05:28:25 EST  
comprendre
Une semaine après la mort d'Elodie, ma préoccupation première, essentielle, viscérale était de comprendre. Comprendre comment quelque chose d'aussi insensé, d'aussi destructeur avait pu se produire sans que ni mon époux, ni mon fils, ni moi n'ayons pu l'en empêcher. Comprendre pour quelles raisons des copines de classe ayant reçus des messages "d'adieux" n'avaient pas réagi. Comprendre comment ma fille, si pleine de vie, avait préféré la mort...
Mon époux et moi-même nous nous sommes adressés à une pédopsychiatre. Mais comment aurait-elle pu nous donner un avis éclairé en écoutant que les parents. J'ai donc fait des démarches auprès des parents des six amies d'Elodie. Seules deux familles ont accepté que leur fille aille voir cette pédopsychiatre. Lorsque nous l'avons revue, et que nous avons voulu savoir, elle nous a dit que cela faisait partie du secret professionnel et que pour Elodie, c'était un accident psychique. C'est quoi un accident psychique ? provoqué par quoi ? Plus de réponse, circulez, y a rien à voir. Faites votre deuil, vivez avec et laissez les gens tranquilles avec vos questions...
Je n'ai pas renoncé, je suis allée à consultation d'autres psychiatres, psychologues, pédopsychologues, psychologues cliniciens...une bonne dizaine en trois ans. Et encore, beaucoup ont refusé de me recevoir et les réponses étaient : "On ne sait rien faire, on n'a plus le "matériel" humain" ou "Vous devez faire votre deuil, vous devez accepter "le choix" de votre fille", etc...
Chez ceux qui m'ont reçue, je me rendais compte au bout de quelques séances, que c'était moi "la patiente", qu'il fallait me faire admettre cette tragédie (de préférence avec une bonne dose d'anti-dépresseurs), que je devais faire mon deuil et que contrairement à ce qu'ils m'avaient promis lors de notre première rencontre, ils ne feraient rien pour tenter d'expliquer le geste insensé de ma fille.
Les parents qui perdent leur enfant des suites d'une maladie, d'un accident, d'un homicide ont droit à des explications. Vous imaginez un médecin qui dirait aux parents : "Votre fille est morte d'une maladie. Point c'est tout" ou encore un policier qui dirait "Votre fille est morte dans un accident voiture mais on ne sait pas comment s'est arrivé" ou encore "votre fille a été tuée mais on ne sait pas par qui ni pourquoi" et personne ne fera de recherche ou d'enquête" !!!!!!!
Mais pour un suicide, la société impose le silence. Faites votre deuil et ne venez pas nous ennuyer avec vos questions, votre chagrin, votre souffrance. De manière sous-jacente, la société dit aux parents "finalement, c'est de votre faute, si vous aviez été plus attentifs..."
J'aurai voulu qu'il existe une association pour me soutenir dans mes démarches, pour venir m'aider à faire mes courses, pour proposer à mon fils des distractions ou l'aider dans ses études...une association qui ose prendre des initiatives pour nous sortir de notre isolement, qui nous aide à revenir dans le monde des vivants....

Jamais je ne me taira parce que je sais aujourd'hui que s'il existait une prévention adéquate, mon époux et moi-même aurions été sensibilisés, nous aurions été plus attentifs. On ne peut pas tout éviter, ni tout prévenir. Un monde ultrasécuritaire serait étouffant. Il faut laisser à nos enfants une part de libertés, de choix. Il faut leur faire confiance, mais les parents se doivent aussi d'être vigilants. Nous l'étions pour des tas de choses mais pas pour le suicide, surtout à l'âge de 13 ans et demi. Le manque d'anticipation, de réflexion des autorités sanitaires de tout les pays sur le sujet du suicide des adolescents enlève aux parents leur chance d'aider leur enfant et peut-être d'éviter le pire.

J'arrête là mais je pourrai aussi évoquer longuement la réaction de dizaines de personnes qui heureusement pour certaines étaient tellement absurdes que ma seule réponse était un sourire.

Je voudrais pouvoir créer une fondation qui aurait deux objets : l'un s'occuper d'aider au quotidien et selon ce qu'elles souhaitent, les familles endeuillées par le suicide et l'autre, rassembler toutes les connaissances, toutes les compétences pour tenter de comprendre pourquoi telle personne dans une situation X va attenter à sa vie et une autre placée dans les mêmes circonstances ne le fera pas. Pour paraphraser un auteur célèbre : "Sitôt que l'esprit humain cesse de comprendre, il dit "Dieu" ou aujourd'hui le destin. Ce n'est pas parce que c'est compliqué, qu'il faut renoncer à chercher, qu'il faut renoncer à comprendre.
Mais je suis seule, et personne ne m'écoute.  

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 5 février 2014 05:30:18 EST  
arrêter la spirale
Depuis 55 mois qu'Elodie est partie, j'ai découvert que beaucoup de personnes ou familles (plus que je ne l'imaginais) ont été gravement affectées par la perte d'un être cher. S'il s'agit d'une maladie ou d'un accident, on ne peut pas reproduire la tragédie. Un enfant mort d'un cancer, son père, sa mère ne peuvent pas l'attraper volontairement. Un enfant mort dans un accident, à nouveau, il n'est pas possible aux parents de reproduire les mêmes circonstances pour mourir comme leur enfant.
Mais pour le suicide, il en va tout autrement. C'est si facile de se laisser aller et de partir comme son enfant. Il faut beaucoup de courage à ceux qui restent pour décider de vivre. Toi, tu l'as trouvé ce courage et tu as bien raison. La vie vaut la peine d'être vécue.
Mais certains jours, le chagrin est tellement intense que tout mon être n'est plus que lui. Il ne me laisse aucun répit, me ferme à tout ce qui pourrait me donner envie de continuer. C'est dans ces moments là que je voudrais de l'aide. Non pas une voix anonyme au bout d'un téléphone mais quelqu'un qui me rassure, me rende un peu d'espoir. Cela ne peut pas être constamment mon époux ou mon fils qui chacun doive assumer leur chagrin. On essaie de s'entraider mais nos ressources internes s'épuisent avec le temps.
C'est pour cela que j'écris que la prévention du suicide passe aussi par l'aide à apporter aux victimes collatérales du suicide. Pour cela, notre société devrait devenir plus solidaire, plus humaniste.
Je sais que tous ces mots n'ont quasiment aucune chance de germer mais je ne supporte plus d'entendre "Il faut faire avec". Évidemment, je le sais ! Mais se contenter de répéter cette phrase sans offrir rien d'autre, c'est comme la sentence du bourreau.  

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Telvido981

Inscrit le :
25 nov. 2010

Posté le: 3 février 2014 10:21:33 EST  
Bonjour

J'ai lu ton histoire et je ne peux pas vraiment t'offrir de réconfort. J'ai perdu presque toute ma famille durant ma vingtaine. Entre autres,ma soeur s'est suicidée a 21 ans, on le savait qu'elle allait mal mais on n'a rien pu faire pour l'aider. Ma mère a eu bcp d'aide, psychologues, thérapies, médicaments mais ça n'a pas été suffisant. Elle a décidé de partir aussi. Des fois, même quand c'est sous nos yeux, on ne peut pas rien faire contre le mal de vivre.
Moi non plus, je ne crois pas a la vie après la mort. C'est pour ça que je continue a vivre. Je ne veux pas mourir. Je ne peux pas comparer mes deuils au tien. Je pense que perdre son enfant doit être le pire malheur au monde. Mais, j'essaie de voir les choses positives que la vie me laisse. Il te reste encore ton fils et ton mari?
Moi non plus je n'ai pas un gros réseau de soutien mais un peu par choix. Cependant, je n'hésite pas a parler de ma famille si on me pose des questions. Si le monde trouve que c'est tabou le suicide, tant pis pour eux.
En-t-k, je ne sais plus trop ce que je tente de dire avec mon message. Mais n'hésite a venir parler ici, je t'écoute et sûrement d'autres aussi. On ne sais jamais trop quoi dire face au deuil.
  

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 3 février 2014 05:54:36 EST  
Bonjour !

Cela fait bien longtemps que je ne me suis plus manifestée. J'attendais de pouvoir répondre à ceux ou celles qui m'y inviteraient mais si apparemment beaucoup lisent les messages, peu laisse un commentaire.

Il est vrai que ce n'est pas simple de s'exprimer sur un sujet encore aussi mal perçu.

Je lisais récemment que des efforts vont être menés pour faire travailler ensemble les associations, les réseaux qui luttent contre le suicide, qui essaient de le prévenir. C'est bien. Plus il y aura de prévention, plus on osera en parler, plus on pourra désamorcer des crises suicidaires.

Mais qui s'occupe des victimes collatérales du suicide ? (quand on sait que certains suicides sont induits par d'autres). Certaines personnes ont, dans leur tragédie, un entourage familial, amical qui ne s'enfuit pas à toutes jambes ! et les autres qui ont vu le vide s'installer autour d'eux mais qui refusent de lobotiser chimiquement leur cerveau, qui ne croient pas à une vie après la mort, qui auraient voulu vivre avec leur enfant, chaque jour de leur vie et pas dans une hypothétique éternité et qui malgré tout, au jour le jour, tentent de trouver en eux-mêmes quelque chose à faire de leur misérable vie, quelque chose encore à donner. Qui les aide à tenir le coup ? qui vient les encourager ? Qui vient les suppléer auprès du ou des enfants qui sont restés ? Qui leur donne espoir ?

Très cruellement, il m'arrive de penser que ma fille a creusé ma tombe et que la société m'a offert le cercueil.  

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 10 mars 2013 13:00:49 EDT  
Je respecte le sentiment de tout un chacun
Mais pour moi, il n'y pas de vie après la mort. La vie qu'on partage, elle est ici et maintenant. Je n'ai pas envie de discuter avec ma fille de 13 ans, j'ai envie de vivre et de partager avec ma fille Elodie de 17 ans, avec ce qu'aurait été ses joies, ses peines et les nôtres, mais d'aujourd'hui.

Chacun cherche à apaiser cette douleur inhumaine que de perdre son enfant dans de telles conditions. Croire en la vie après la mort est une voie parmi d'autres...

Mais après 44 mois, je reste toujours sidérée par le geste d'Elodie mais aussi, de manière plus surprenante, par la réaction de nos sociétés occidentales où le questionnement est rejeté voire interdit.

NON, CE N'EST PAS NORMAL QUE NOS ENFANTS SI JEUNES SE SUICIDENT. NON, CE N'EST PAS ADMISSIBLE. NOTRE SOCIETE DOIT SE POSER LES BONNES QUESTIONS POUR TENTER D'Y TROUVER LE OU LES REMEDE(S).

Combien de temps a-t-il fallu pour qu'existe une réelle politique de prévention des accidents de la route ? Combien de temps a-t-il fallu pour qu'on arrête de considérer que ces accidents étaient une fatalité contre laquelle on n'y pouvait rien ? Combien de temps a-t-il fallu pour combattre certaines maladies et rechercher les moyens pour les soulager voire les guérir ?
Pourquoi le suicide des adolescents demeurent-t-ils tabou, dans nos sociétés "du bonheur à tout prix" ?

Croire que nos chers disparus sont dans un au-delà "bénéfique" pour eux n'empêcherait pas de se battre pour dire : CA SUFFIT !  

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lolodoc

Inscrit le :
15 janv. 2013

Posté le: 15 janvier 2013 08:40:20 EST  
mais se suicider n'est pas une solution à ses problèmes
Je ne voudrais pas que mon message soit mal interprété et qu'il soit perçu comme une invitation au suicide. Bien-sûr que non. Le suicide n'est jamais une solution pour échapper à sa vie et surtout le suicide rend nos proches tellement tristes qu'il vaut mieux en parler quand ça ne va pas et s'accrocher à la vie qui est difficile par moment mais très belle et merveilleuse à d'autres. La vie est un cadeau et il faut essayer de la vivre à fond quoiqu'il arrive tout en sachant qu'un jour on retrouvera ceux qu'on aime et qui sont partis plus tôt.
Love 

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lolodoc

Inscrit le :
15 janv. 2013

Posté le: 15 janvier 2013 08:31:53 EST  
la mort n'est qu'un passage vers un monde meilleur
Bonjour,

Je voudrais tout simplement vous dire de lire ces livres sans a priori , ça vous aiderait:

"La vie après la vie" du Dr Moody et "les enfants de la lumière de l'au-délà" du DR Melvin Morse. Ils donnent des explications scientifiques et surtout des témoignages de personnes et surtout d'enfants et adolescents pour le deuxième qui ont vécu une mort quelques instants et qui sont revenus nous le raconter.....Certains contradicteurs diront que c'est un truc dans le cerveau chez les personnes en état de mort qui leur donne des hallucinations mais la science avance dans le sens contraire de cela. Surtout depuis qu'il y a le tome deux du DR Moody (Témoins de la vie après la vie. Une Enquête sur les Expériences de Mort Partagée) qui donne des témoignages de personnes accompagnants des personnes mourantes qui ont eux aussi vécus les mêmes choses et pourtant ils étaient bien vivants eux (docteur, infirmières, proches au chevet...) Pourquoi autant de personnes mentiraient, les témoins sont de plus en plus nombreux et les études dans le monde entier se multiplient dans ce sens....L'electricité et les sons existent et pourtant on ne les voit pas, pourquoi ne pas croire en une vie après la mort ? Moi, ça m'a rassurée, ça m'a aidé à faire mon deuil de mon frère et de plusieurs de mes amis proches qui sont partis trop tôt. Que Dieu vous bénisse !!! Je vous envois beaucoup d'ondes d'amour.
Laurence 

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Jemaccroche

Inscrit le :
30 déc. 2014

Posté le: 10 décembre 2012 07:08:52 EST  
Chère Mamoune78

Voilà des semaines que j'ai pris connaissance de ton message sans parvenir à y répondre en raison d'un problème de connexion. J'ai d'ailleur dû changer mon pseudo qui est devenu "Je m'accroche", ce qui de toute façon est la réalité. J'ai collé sur le bord de mon ordinateur l'image de l'écureuil dans "L'âge de glace" alors qu'il est occupé à enfoncé ses dents et ses griffes dans un bloc de glace pour ne pas tomber et j'ai indiqué cette légende "Je m'accroche". Chaque que fois que je sombre, je le regarde et me dis, il ne te reste qu'à en faire autant.

Dans mes pensées, souvent, il m'arrive de me retrouver sous l'arbre alors qu'elle n'est pas encore tombée. Je m'imagine ce que j'aurai pu lui dire, si ma voix ne m'aurait pas lâchée : "Je t'aime, Elodie, ne fais pas ça. Le monde que tu recherches existe dans ton imaginaire mais pas en dehors. Si tu te tues, tu tues ton monde imaginaire et toute possibilité de pouvoir y accéder. Ce qui fait vivre ton monde imaginaire, c'est ta vie et non ta mort. Morte, tu ne peux plus accéder à ce monde que tu crois si réel." Je ne suis pas certaine que ces paroles, elles les auraient entedues et admises. Je ne peux que l'espérer.

Ensuite, il aurait fallu sans doute longuement discuter, communiquer sur l'essentiel : pourquoi ce besoin de se réfugier dans un monde imaginaire dont elle devenait prisonnière ? Quel manque, ce monde imaginaire comblait-il ? Manque de mon amour ? Manque d'écoute ? Manque "d'adrénaline de vie" ?

Je n'en sais rien et je n'en saurai jamais rien parce que je n'ai pas pu avoir ce dialogue avec elle et parce qu'après sa mort, personne, strictement personne, ni ses amies, ni ses professeurs, ni notre famille ni nos "amis" et surtout aucun "PSY" quelque chose, n'ont voulu s'investir pour comprendre. J'ai toujours pensé que tenter de comprendre un geste devenu irréparable permettrait, à terme, d'en prévenir d'autres.

La seule chose que je puisse te dire, c'est peut-être de ne pas raisonner en mal ou en bien, mais de relever le défi de l'emmener vers demain en essayant de la convaincre, de lui montrer que demain peut être plus intéressant que sa bulle dans laquelle elle s'enferme et se limite.

Voilà, désolée du temps mis à répondre parce que je viens souvent sur le forum pour voir si quelqu'un m'a écrit et j'aurai voulu te répondre plus vite.

Bien à toi 

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mamoune78

Inscrit le :
27 oct. 2012

Posté le: 27 octobre 2012 09:16:09 EDT  
unemamaneffondrée :

2 ans que tu as posté ce message et sache que je suis très triste pour toi et j'ai trouvé ton témoignage très poignant, toute mes condoléances et j'ai l'impression de voir les syndromes de ma fille de 14 ans, nous sommes dans une phases difficile j'ai peur pour elle pour son avenir elle ne vit que dans une bulle où se trouve la musique ( via son téléphone portable) son monde à elle.
Rien ne compte à côté, l'école, les stages,nous, hier nous avons apris qu'elle avait volé lors de son stage et du coup plus de stage nous allons faire comment? il faut retrouver un stage + convocation à l'école.
Elle pleure beaucoup depuis hier ( moi aussi dailleur) mais pleure t elle parce que nous lui avons confisqué son portable ou pleure t elle parce que c'est mal?
Je ne sais pas si elle se rend compte de la réalité, j'ai peur qu'elle vive également dans un monde à part où tout est permis.
Elle aime également le style de film ( histoire sans fin) (twilight) et elle a parfois des réactions du jore : whoua trop bien ils ont de la chance etc etc mais houhou je lui dis c'est de la fiction c'est pas vrai!! elle me fait peur, je suis démunie comment la sortir de sa bulle??? qui consulter???
Depuis toute petite elle vie dans un monde imaginaire mais on s'etait dit ça va passer c'est une enfant mais on se rend compte avec le temps que finalement elle continue de vivre dans cette illusion!!!  

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 7 avril 2012 13:05:17 EDT  
en cherchant sur le net
Il existe d'autres forums réservés aux personnes endeuillées. Sans y être inscrite, je vais parfois les lire pour essayer de comprendre comment d'autres mamans ont pu tenir le coup. Parfois cela m'aide, parfois cela me déprime encore plus.

Dernièrement, j'ai trouvé un texte intéressant. Le voici :

J'ai trouvé sur internet un texte intéressant.
Une chose que tous nous devrions comprendre, c'est que les «handicaps du caractère», malheureusement, ça ne se voit pas, c'est difficile à diagnostiquer, et souvent, ça ne PEUT PA SE CORRIGER!

Quelqu'un qui nait avec un bras, une jambe, ou avec une déformation quelconque, nous pouvons tous le voir, et le principal intéressé peut difficilement le nier. Quelqu'un qui nait avec un handicap physique sévère, malgré les progrès de médecine, souvent meurt quelques années après la naissance.

Naître avec un handicap du caractère, de la personnalité, ça ne se voit pas, ça peut prendre des années à se manifester et si le handicap est majeur, c'est souvent incurable.

Faudrait se sortir des clichés du genre «le suicide c'est juste une dépression passagère», «le suicide c'est juste un petit problème grossi par le malade», et autres lénifiantes banalités voulant que «l'envie du suicide ça se guérit», et reconnaître qu'une personne née avec un sévère handicap de la personnalité va un jour ou l'autre mettre fin à ses jours.

Un tel handicap, ça ne se guérit pas plus qu'une naissance où l'enfant n'a pas de cerveau, de colonne vertébrale, ou de système nerveux.

Bien sûr, il y a des cas où l'envie du suicide ne découle que d'un malaise passager, et il faut traiter ces personnes.

Mais croire que TOUS les suicides sont évitables, que si on avait agi à temps, il aurait pu être évité, que le suicide d'un être cher est dû à notre incapacité d'avoir trouvé le bon plan d'action, c'est de condamner un tas de gens à se culpabiliser pour le reste de leur vie.

Malheureusement, il y a des gens qui souffrent du handicap de l'incapacité de vivre.

Contre ça, y'a rien à faire.
2011-11-28 19:36:22


Et vous, qu'en pensez-vous ? 

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Anonyme

Inscrit le :
05 sept. 2011

Posté le: 25 mars 2012 09:43:25 EDT  
Il faut être forte, y'a pas vraiment le choix. Elle ne voulait pas rendre tout le monde malheureux.

C'est le printemps! J'espère que ça participera à vous remonter le moral! Very Happy  

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 26 février 2012 09:21:03 EST  
Encore un dimanche !
C'est encore un dimanche que je réponds au dernier message.Je ne partage pas vos convictions Huguette. Je ne crois pas qu'il existe une vie après la mort. La vie que nous respirons à la naissance, nous ne pouvons la vivre seul mais en partage. Qu'on le veuille ou non, toute notre vie est en interaction avec les autres. Elodie m'a laissé un bien lourd héritage : celui de sa souffrance non dite, non partagée alors que nous étions là, prêt d'elle et qu'elle pouvait mettre en oeuvre bien des stratagèmes avant de recourir à cette issue finale. Mais elle n'a pas voulu communiquer sa souffrance, ou si peu, l'a très bien masquée, croyant que nous ne la comprendrions pas. Peut-être, mais elle n'a guère essayé. Cette souffrance, sa mort empoisonnement mon existence au quotidien. Ce n'est peut-être que justice pour une maman qui n'a pas su la laisser s'exprimer, ou l'inviter à le faire. Hier encore, je croyais à la vie, à l'espérance, aujourd'hui, je souffre tant que je ne sais plus croire ni espérer. La personne qui se suicide n'est pas que son propre assassin, elle est aussi celui de sa famille, qu'elle le veuille ou non.  

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maihu01

Inscrit le :
13 janv. 2012

Posté le: 13 janvier 2012 17:51:41 EST  
Je vis la même situation
Je ne sais pas si vous pourrez lire ce message, mais je vis la même chose depuis le suicide de ma fille de 24 ans en octobre 2008. Je suis tombée en dépression 1 an après à la date d'anniversaire de sa mort et je crois bien que j'ai tout fait pour éloigner les gens qui tentaient de m'aider: Il ne peuvent pas comprendre cette douleur atroce, je suis devenue méfiante et susceptible à tous ce qu'on me disait pour tenter de m'aider...oubliant que mon grand besoin était d'en parler et juste de parler d'elle.

Elle se manifeste souvent au petit matin, je sens mes draps qui bougent et ca je n'y croyais avant d'être touché par la mort d'une personne aussi proche que son enfant, maintenant je sais qu'elle occupe encore notre maison. Une médium a dit à mon autre fille, a quel point elle était collé à moi et je la sens bien.

Ca me réconforte lorsqu'elle se manifeste et 1 fois je l'ai senti mais je ne la voyais pas alors je lui ai demandém de se faire voir, elle m'est apparu l'espace d'un instant avec le sourire de quelqu'un qui vient de te donner un cadeau que tu n'espérais plus ce fut un moment magnifique, j'en pleurais de joie.

Ce sont de petites apparitions qui durent à peine 10 secondes, mais combien elle me font du bien. Je n'ose en parler car ce ne sont pas des sujets que les gens ordinaires peuvent croire, il faut avoir souffert de la perte d'un enfant et surtout de façon aussi tragique.
Je vous souhaite de retrouver la paix et la sérénité dans ce que vous vivez, un jour nous retrouverons nos amours

Huguette Mailhot  

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 11 décembre 2011 10:31:01 EST  
ce jour-là, un dimanche
Comme tous les dimanches, le coeur est lourd.

Je repense à ces quelques vers d'Aragon

"Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer"


J'aurai tant voulu lui apporter l'équilibre de vie nécessaire pour qu'elle trouve son bonheur. Elle me manque. Le pire que l'on puisse me dire en regardant l'une de ses photos, c'est : "comme elle te ressemblait".

Plus personne ne me ressemblera jamais. Je reste là, sous cet arbre, à jamais son corps et son coeur dans mes bras.

Désolée, pas trop le moral ! 

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Lodi

Inscrit le :
10 sept. 2009

Posté le: 21 novembre 2011 21:06:56 EST  
Bonsoir une maman effondre,

Il y avait bien longtemps que je n'etais pas venue sur le post de deuil. je me souviens que votre histoire m'avait profondement touche.

Je crois que la generation d'adolescent actuelle est impregne des valeurs changeante de notre societe. Et aussi teinte de notre education. Bien que je suis mantenant agee d'un gros 30 ans, je me souviens que je n'etais pas necessairement impatiente a l'adolescence, je ne voulais pas tout tout de suite et je pouvais aussi me projeter dans le futur, me voir plus vieille et me batir un plan de vie. Au contraire de mon copain de l'epoque, a 15 ans (qui est devenue mon mari), qui lui en etait incapable.

Lorsque j'observe la generation d'ado actuelle, je voie l'oppose de ce que j'etais et une agravation de comment etait mon mari. Il est vrai de dire que j'observe beaucoup d'impatience, desir d'obtenir immediatement quelque chose et surtout, imiter ses pairs. Vouloir la meme chose que les amis, ne pas etre exclu du groupe (bien que cela soit aussi universelle a l'adolescence, mais je crois que cela peut etre nuance selon les epoque, la culture et notre societe).
Par exemple, une petite fille que je gardais quand j'etais ado est elle-meme presentement une ado. 4 de ses amies sont tombe enceinte presque au meme moment. Elle a commence a parle d'un desir d'enfant, elle aussi voulait un petit ange, un tresor a cajoler etc..... (sans penser aux autres aspect que ce qu'est d'avoir un enfant) et elle n'avait pas de petit copain. et bien elle s'est fait mettre enceinte par une baise d'un soir a qui elle avait dit prendre la pillule (et evidement comme a cet age on ne pense pas au ITS, le petit garcon pas plus brillant a fait l'amour sans protection). Donc resultat, elle a eu la meme chose que ses amies, un bebe dans le bedon, sans papa, et elle la eu tout de suite, pour faire pareil.

Ceci n'est qu'un exemple, aussi, nous sommes maintenant dans une societe de performance, nous devons etre rapide, fonctionnel, performant. Etre toujours pret, une societe de rapidite sans repos ou nous exigeons plus que le 100% des gens. Soyez en sante, mais ne perdez pas de temps a dormir, car vous devez etre productif et surtout, ne venez pas vous plaindre et exprimer vos emotions car vous etes faible si vous le faites.

Je crois que cela vient aussi renforcir la crainte que peuvent avoir certains ado a s'exprimer, a vivre en societe, a parler et a s'ouvrir.

D'ou l'importance de bien les encadrer, faire de notre mieu pour les ecouter, mais malheureusement, il ne faut pas oublier que nous sommes tous des etre humains. Nous ne sommes pas infallible et ne pouvons pas tout decoder. Parfois nos ado peuvent aussi etre indecodable.

Mon mari travaille en sante mental, nous parlons souvent ensemble et justement son pere est devenu suicidaire suite a la mort de sa mere en hivers dernier. Nous avons discute ensemble de l'evaluation, le type de questions a poser, comment intervenir aupres de ces personnes, et comme il m'a dit. Parfois une personne qui est bien decide ou qui reagira sur le coup d'une emotion qu'elle ne peut gere (donc non planifie) ne laissera aucun signe precurseur.

Il s'agit donc d'une problematique qui restera toujours fragile et qui en feront soufrir plus d'un amlheureusement.


Comment vivez-vous au quotidien depuis le depart d'Elodie? Avez-vous un reseau de support pour vous aider, je pense a vous et reviendrais voir ce post un peu plus souvent.

Une Elodie qui pense a vous Smile  

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Anonyme

Inscrit le :
05 sept. 2011

Posté le: 10 novembre 2011 11:51:34 EST  
Oui on veut tout et tout de suite, pour la simple raison qu'à cet âge (et c'est encoe mon cas à 17 ans) il parrait abérant de continuer comme ça. M'imaginer ne serait qu'à 20 est quasi impossible? Moi à 20 ans? Ca n'existe pas, quelle drôle d'idée!

J'espère quand même que tu avances vers le mieux, et ne t'en veut pas de ne pas lui avoir inspiré de confidences, ce genre de chose ne se dit pas à sa mère et ce quelque soit son attitude. On n'avoue pas ça parce que quand même c'est elle qui t'as fait, ça met mal de dire que tu as essayer de te briser!

Je te souhaite encore une fois beaucoup de courage!

 

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 5 novembre 2011 12:29:34 EDT  
Votre avis m'intéresse
A l'occasion du suicide de deux jeunes, un membre de l'association de prévention du suicide était interrogé par un journaliste, notamment sur les facteurs favorisant le risque de suicide chez les adolescents.
En résumé, il estime que le mode de gestion des émotions est différent des adultes en ce sens qu'ils ne parviennent pas à relativiser. C'est tout ou rien.
De plus, les adolescents seraient plus impulsifs.
Dès lors face à des situations que nous considérerions comme anodines, l'adolescent les ressent vivement, en souffre et peut ne trouver d'échappatoire à sa souffrance que dans la mort.
Cette souffrance ressentie n'est pas exprimée parce que l'adolescent craint que l'adulte la banalise.
Il est vrai que quelques semaines avant son geste fatal, Elodie s'était plainte d'un ballon reçu sur le bras, d'une dispute avec une copine pour un livre prêté...Sans les avoir banalisés, nous n'avons sans doute pas apporté à notre fille l'attention et la réponse qu'elle attendait face à ces histoires anodines. Mais, par rapport à mon époque, ce qui me frappe, c'est la difficulté actuelle des adolescents à admettre une frustration. C'est tout, et tout de suite. J'ai le sentiment que l'adolescent actuel qui ne vit pas la même chose que ses ami(e)s ou n'a pas la même chose qu'eux, éprouve plus de difficultés à accepter d'attendre que sa vie future lui apporte, ce qu'il n'a pas aujourd'hui. L'une des phrases que je disais occasionnellement à ma fille et qui l'agaçait, c'est : "Chaque chose en son temps" ou encore "Il y a un temps pour tout". Ce sont ses phrases que me répétait ma mère car à 13 ans, j'étais loin de vivre ce que je voulais et d'avoir ce que je désirais. N'ayant pas réussi à faire accepter à ma fille, les frustrations de la vie, n'ayant pas réussi à lui inspirer la confiance nécessaire aux confidences, elle est partie et elle me manque tellement. 

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unemamaneffondrée

Inscrit le :
07 mars 2010

Posté le: 16 octobre 2011 13:06:32 EDT  
Merci de ton témoignage
J'aimerai que d'autres comme toi me racontent leur histoire.
C'est vrai qu'Elodie est constamment avec moi, malheureusement un peu trop sans doute. Je n'arrive pas à croire qu'elle se soit mise une sangle au cou et qu'elle ait sauté d'une branche d'un arbre qui faisait face à la maison, alors que nous la cherchions partout.
La culpabilité continue à m'oppresser. C'est très difficile d'admettre que ni moi, ni son père, ni son frère...ses amies, même son chien, rien ne la fait reculer. Je m'en veux de ne pas lui avoir donné l'envie de vivre. Je suis toujours aussi perdue, désamparée mais je m'accroche... Ca ne ressemble plus tout à fait à une vie.
Pour toi, ta famille, je suis heureuse que tu aies eu le courage de vivre. Il n'y a pas vraiment de courage pour se suicider, il n'y a qu'à se laisser aller.  

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Anonyme

Inscrit le :
05 sept. 2011

Posté le: 5 septembre 2011 15:25:51 EDT  
Je suis tombée sur cette page de forum par hasard et je tenais à y laisser un mot même si la conversation est déjà assez vieille.
J'ai 17 ans. Et ce que je peux dire aujourd'hui c'est que la pire période de ma vie c'était 14 ans.
A cette époque j'ai tenté de me suicider, mais finalement je n'ai pas eu assez de courage et ça a tourné à la scarification. Pourtant je suis très proche de ma mère, et elle n'a rien vu, j'en porte encore quelques marques, elle ne sait pas et ce n'est pas faute de me couver.
On est tellement jeune à ce moment, et puis comment dire des choses pareilles? Surtout à sa mère?! Je ne pouvais, c'était impossible, j'ai tout caché et surtout je n'en ai jamais tenu rigueur à ma mère tout comme je n'au pensé aux répercussions qu'aurais pu avoir mon acte. On n'a pas la même logique à cet âge.
Je ne voudrais pas trop m'avancer mais je ne pense pas que ta fille avait vraiment conscience de la douleur qu'engedrerait son acte autour d'elle. Il n'y a rien à faire, et avoir des remord ne la fera pas revenir, d'une certaine façon elle est toujours là, ne serait-ce que par la doulur de son absence mais il faut apprendre à vivre avec cette nouveauté.
Désolé je m'embrouille, je vous souhaite beaucoup de courage.
Mélanie 

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